Travaux de maintenance : le ralentissement d’internet souligne l’importance de la redondance

Des travaux de maintenance sur le câble sous-marin de fibre optique LION et une panne sur le câble SAFE mettent en avant l’importance de la redondance à travers le câble METISS, le futur câble T3 et l’hypothétique connexion par satellite Starlink. 

Le ralentissement d’une partie des connexions à internet du pays impacte de nombreux internautes mauriciens, aussi bien les particuliers que les professionnels. « Le ralentissement ne date pas d’hier. Cela fait déjà quelque temps qu’internet est lent et c’est vraiment énervant. Même si je me place près du modem du réseau Wi-Fi, mon portable indique que je suis hors ligne. Il faut attendre plusieurs minutes pour qu’une page s’ouvre », confie un internaute au Défi Plus. 

Les entreprises qui travaillent en ligne sont particulièrement affectées, notamment des startups comme Partyapp. « Partyapp, une plateforme de promotion d'événements et de billetterie en ligne, est grandement impactée par ce ralentissement d'internet. Notre infrastructure de billetterie est perturbée, ce qui entraîne des interruptions sur notre portail de paiement en ligne. Cela se répercute principalement sur l'expérience de nos clients, nécessitant une sollicitation accrue de notre équipe de support », confie Cédric Cunsamy, Chief Executive Officer (CEO) de Partyapp.

Pour rappel, des travaux de maintenance sur le câble sous-marin de fibre optique LION ont lieu du lundi 7 à ce samedi 12 août 2023. Ces travaux ont lieu au large de Mombassa dans les eaux territoriales du Kenya. Parallèlement, un éboulement de roches et de boue dans le canyon du Congo a endommagé les câbles SAT-3 (aussi appelé SAFE) sur la côte ouest de l’Afrique. Des travaux de réparation sont en cours selon Mauritius Telecom. 

Emtel pas concerné

Emtel indique que ses connexions ne sont pas impactées par des ralentissements. « Nous tenons à rassurer les clients d’Emtel que nos services ne sont pas impactés par la panne sur le câble sous-marin SAT-3 et la maintenance planifiée sur le câble sous-marin LION. Nous avons une capacité adéquate sur le câble METISS. En réponse à l’avis de maintenance du câble LION, nous avions déjà pris des mesures proactives pour rediriger le trafic vers le câble METISS. La maintenance planifiée et la coupure de câble sur le câble SAT-3 n’affectent pas du tout nos utilisateurs. La fiabilité du câble METISS est à nouveau évidente, tout comme lors du précédent confinement. Il continue de démontrer son rôle crucial dans la fourniture au pays de la connectivité et de la redondance nécessaire pour la communication mondiale », indique le service de presse d’Emtel. 

INTERNET VIA SATELLITE 

Cette nouvelle panne sur le câble SAFE, qui tombe malencontreusement au moment où sont effectués des travaux de maintenance sur le câble LION, met en avant l’importance de la redondance. Il y a bien le câble METISS qui permet à Emtel d’assurer ses connexions à internet. De son côté, Mauritius Telecom est en train de connecter le pays à un nouveau câble sous-marin de fibre optique, T3. Pour rappel, ce dernier a atterri à la station de Baie-Jacotet le jeudi 23 mars 2023 selon l’opérateur de télécommunications. T3 connectera Maurice à l’Afrique du Sud dans un premier temps. Il devrait être opérationnel à la fin de l’année 2023 avec une capacité de 18 téraoctets (TB) par seconde. T3 sera long de 3 200 kilomètres.

Cependant, un câble peut être endommagé comme c’est actuellement le cas avec SAFE. C’est pourquoi une autre alternative est la connexion à internet via satellite. « Que se passera-t-il si demain nous avons un problème sur tous les câbles sous-marins de fibre optique ? Il faut une redondance alternative comme la connexion par satellite, comme Starlink. Malheureusement, ce service n’est pas encore disponible à Maurice contrairement à des territoires voisins comme la Réunion, le Mozambique et même Mayotte. Maurice est toujours dans la liste d’attente. Ici, au Défi Media Group, nous avons soumis une demande pour opérer une connexion Starlink, mais cela a pris du temps. Nous avons dû obtenir une licence RA16A auprès de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA). Puis après deux mois nous avons reçu une lettre de l’ICTA indiquant que notre demande a été rejetée pour des raisons de sécurité nationale », indique Javed Suffee, IT Manager au Défi Media Group, dans une déclaration à Radio Plus.

Starlink propose des connexions à internet relayés par un réseau de près de 4 000 satellites en orbite basse autour de la terre. En théorie, n’importe quel endroit du globe est couvert par le service. Cependant, il est nécessaire pour les utilisateurs d’acquérir un kit comprenant, entre autres, une antenne spéciale et obtenir le feu vert des autorités locales concernées. C’est cette autorisation qui a été refusée au Défi Media Group par l’ICTA. 

À titre d’information, un kit coûte en France 637 euros, soit environ Rs 32 000. Il faut ensuite s’acquitter d’un abonnement de 50 euros par mois, soit environ Rs 2 500. Les utilisateurs bénéficient d’un débit entre 50 et 150 Mégaoctets par seconde (Mbps).