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Travailleurs étrangers : plus jamais des esclaves modernes

Les travailleurs étrangers, bien qu’issus d’autres horizons, jouent un rôle essentiel dans notre économie. Consciente de cette réalité, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), menée par Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, a adressé des propositions au ministre Reza Uteem. Elle plaide pour un meilleur encadrement de cette main-d’œuvre venue d’ailleurs, afin d’éviter toute forme d’« esclavage moderne ». Le syndicat appelle également le patronat et le ministère du Travail à faire preuve de davantage de clémence et de protection.

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Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo se battent pour les travailleurs mauriciens, mais aussi pour ceux qui viennent d’ailleurs et qui font rouler l’économie locale. Ainsi, dans un mémoire soumis au ministre du Travail, Reza Uteem, dans le cadre des Assises du Travail et de l’Emploi, la Confédération des travailleurs des secteurs publique et privé (CTSP) s’avance sur plusieurs points, mais s’appesanti sur le sort des travailleurs étrangers qui, selon les syndicalistes dans le document officiel, sont souvent traités comme des esclaves en 2025.

Ainsi, le document de la CTSP énumère plusieurs mesures que le ministère du Travail est appelé à considérer :

  • La mise en place d’un centre d’accueil pour les travailleurs migrants victimes d’agressions ou privés de logement.
  • La création d’un fonds garanti destiné à financer le rapatriement des travailleurs migrants en cas d’urgence.
  • L’obligation d’un approvisionnement en eau chaude dans tous les dortoirs.
  • L’instauration d’un guichet unique pour traiter toutes les questions liées à l’emploi, à la santé et à la sécurité au travail.
  • L’obligation pour le PIO d’obtenir l’accord préalable du ministère du Travail avant tout rapatriement demandé par un employeur.
  • La création d’un centre de ressources pour les migrants, afin de favoriser les échanges sociaux et culturels.
  • L’octroi d’une indemnité de service aux travailleurs étrangers mariés à des Mauriciens en cas de licenciement, puisqu’ils ne bénéficient pas d’allocations alimentaires.
  • L’enregistrement systématique des plaintes des travailleurs étrangers dans le registre officiel du ministère du Travail.
  • L’interdiction de renvoyer un travailleur en litige juridique avec son employeur sans l’autorisation du ministère.
  • L’intégration des travailleurs étrangers dans les unités de négociation syndicales, avec accès à la négociation collective.
  • La mise à disposition d’interprètes pour toutes les nationalités dans les procédures officielles.
  • Enfin, la CTSP souligne la nécessité d’une nouvelle politique nationale garantissant à tout travailleur étranger, quelle que soit sa relation de travail, le droit de bénéficier du soutien syndical — par adhésion directe ou par représentation. Une réforme jugée cruciale face à la croissance du nombre de migrants à Maurice et au risque d’affaiblissement du pouvoir syndical.

La CTSP a également appuyé son document sur plusieurs aspects des relations industrielles, en soulignant que certaines lois sont devenues obsolètes et nécessitent une révision. Parmi les propositions formulées :

  • Protection des travailleurs âgés : aucun contrat de travail ne devrait être résilié pour mauvaises performances lorsque le salarié a 55 ans ou plus.
  • Nouvelle définition du terme « travailleur » : actuellement limité à ceux percevant jusqu’à Rs 600 000 par an (Rs 50 000 par mois), la CTSP propose d’élever ce plafond à Rs 100 000 par mois afin de mieux refléter les réalités économiques et le coût de la vie.
  • Congé menstruel : instauration d’un jour de congé spécifique par mois, à inscrire dans la loi sur les droits des travailleurs, dans une logique de discrimination positive en faveur de la santé et du bien-être des femmes.

Transport des travailleurs âgés : après un jugement du tribunal du travail en mars 2025 (affaire Bala Chandra Papiah c. Rehm Grinaker Construction Co Ltd), les employeurs ne sont plus tenus de verser des indemnités de transport aux salariés de plus de 60 ans. Or, dans le secteur public, ces frais continuent d’être pris en charge, créant une inégalité entre travailleurs du privé et du public. Le CTSP plaide donc pour une égalité de traitement et pour que les frais de transport des salariés de plus de 60 ans soient également couverts dans le privé.

 

 

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