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Travailleurs d’usine inquiets: salaires versés de manière irrégulière

Des ouvriers d’usine se plaignent de ne pas être payés selon la loi, et de ne pas être sûrs de recevoir leur boni de fin d’année. Par ailleurs, ils reprochent à la direction de l’usine d’utiliser un langage abusif à leur égard. Selon un cadre du ministère du Travail, tout cela tombe sous le coup de la loi.Marie-José travaille comme ‘helper’ dans une usine qui fabrique des vêtements en jeans depuis deux ans et demi. « Les employés de cette firme ont un gros souci », confie-t-elle. « Ils ne reçoivent pas leur salaire à temps. Ce problème dure depuis huit mois. Nous n’avons pas reçu notre salaire pour le mois de novembre. Et pour le mois d’octobre, nous n’avons reçu que la moitié de nos émoluments, et cela le 30 novembre dernier », confie, très amère, notre interlocutrice. « Le pire, c’est que la direction nous a informés que nos salaires de décembre seraient payés en janvier 2016 et que nous ne recevrons pas de boni de fin d’année. Elle a ajouté que la situation financière de l’entreprise ne va pas s’améliorer et qu’il nous faudra faire avec », s’insurge Marie-José. Cette quadragénaire nous explique qu’elle est l’unique salariée  de la famille, son époux étant à la retraite. « J’ai trois factures d’électricité en souffrance. Je n’ai pu les régler, faute d’argent. Je ne sais plus quoi faire », déclare-t-elle. Elle est d’autant plus désemparée, dit-elle, que « lorsque les salariés tentent de discuter avec le patron, celui-ci les insulte et les traite de tous les noms ». « Nous devons nous courber et subir tous ces affronts, car nous devons travailler. Il nous est impossible de changer de job : les offres d’emploi ne pleuvent pas », souligne la quadragénaire. Marie José précise qu’au début, le règlement des salaires se faisaient par virement bancaire, le 3 de chaque mois. Mais depuis le scandale qui a éclaté en avril dernier, et impliquant une banque avec qui la compagnie faisait ses transactions, le paiement des salaires se fait désormais en espèces.

Obligations de l’employeur

La rédaction d’Xplik ou K a contacté le responsable de communication au ministère du Travail et des relations industrielles pour avoir son avis sur les différents problèmes soulevés plus haut. À propos des salaires, il déclare : « L’obligation primordiale de l’employeur, selon la loi, est de rémunérer ses employés. Dans ce cas précis, cette usine fabrique des vêtements localement, elle tombe sous le coup des Factory Employees Remuneration Order No. 141, adopté en 2001. Si les travailleurs sont rémunérés mensuellement, leur patron doit leur payer au plus tard le deuxième jour ouvrable du mois suivant. Il est tenu de respecter la loi ». Concernant le boni de fin d’année, il indique que selon la loi, il faut travailler jusqu’au 31 décembre 2015 pour en bénéficier dans son intégralité et que 75% du montant doit être payé au 20 décembre, la différence, le dernier jour de travail de l’année. Toujours selon notre interlocuteur, l’Employment Rights Act stipule que si un patron ne rémunère pas ses employés, ceux-ci peuvent considérer qu’il y a rupture du contrat et peuvent donc le poursuivre en justice. À propos des insultes, notre interlocuteur souligne que la section 54 de l’ERA, en date du 2 février 2009, protège employés et employeurs contre diverses formes de violence au travail : harcèlement (sexuel ou autres), agression, abus verbal (insulte, expression d’une intention de nuire), comportement menaçant, geste agressif, intimidation, etc. Une plainte peut être logée au bureau du Travail et une enquête s’ensuivra. Ceux qui sont trouvés coupables risquent une amende ne dépassant pas Rs 75 000 et une peine de prison n’excédant pas deux ans. « Il importe de savoir que ceux qui violent les dispositions légales s’exposent à des sanctions ». Quiconque ne respecte pas le Remuneration Order risque une amende de Rs 50 000, en vertu de l’ERA Act de 2008. Ce fonctionnaire invite donc les salariés lésés de rapporter le cas auprès du bureau du Travail le plus proche de leur domicile.
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