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Traque du PIO : une Malgache enceinte cerveau d’un réseau de clandestins

Malgache Ces Malgaches sont accusées de séjourner clandestinement à Maurice.

Le présumé « cerveau » d’un réseau de prostituées malgaches opérant dans le Nord a été arrêté par les officiers du Passport and Immigration Office, lundi. Enceinte de quatre mois, cette Malgache séjournait clandestinement à Maurice depuis janvier. Trois autres femmes ont été arrêtées. 

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«Un réseau bien ficelé. » C’est en ces termes que les officiers du Passport and Immigration Office (PIO) qualifient le réseau de prostituées malgaches basé dans le Nord, à Grand-Baie.  « Ce réseau compte une vingtaine de femmes âgées de 23 à 46 ans. Ces Malgaches débarquent à Maurice avec un visa touristique de 14 jours. Une fois chez nous, elles sont hébergées chez le présumé cerveau du réseau. Ce contact est basé dans la capitale », précisent nos interlocuteurs sous couvert de l’anonymat.

Comment opèrent-elles ? « Ces prostituées monnaient leurs charmes les vendredis et samedis dans le Nord, privilégiant des pubs et boîtes de nuit très fréquentés par des touristes européens ». Selon des recoupements, elles se feraient entre Rs 2 000 et Rs 5 000 par nuit, selon les clients. « Ces pseudotouristes travaillent également en semaine. Certaines louent des bungalows pour passer du bon temps avec des clients locaux et étrangers », précisent les officiers du PIO.

Cartes Sim et trois autres réseaux

Pour ne pas « rompre » le contact avec la clientèle, les cartes Sim utilisées par ces étrangères lors de leur séjour à Maurice sont rendues au cerveau du réseau lorsqu’elles quittent le pays. Cette dernière remet la carte à une autre ressortissante pour qu’elle soit utilisée à nouveau.

Les officiers du PIO sont aussi sur la piste de trois autres réseaux de prostituées malgaches dans le centre, le nord et l’est du pays.

Quatre femmes arrêtées

Les quatre femmes arrêtées lundi, âgées de 28 à 46 ans, n’ont rien avoué de leurs activités clandestines. Deux d’entre elles parlaient français, l’une avait du mal à s’exprimer en français, tandis que le présumé « cerveau » conversait en anglais.

Selon le caporal Beenoye Jhuboo, qui dirige la Tracking Team du PIO, les Malgaches ont débarqué avec un visa de touriste. Elles séjournaient dans l’illégalité depuis des semaines ,voire des mois. Ainsi, le visa du présumé cerveau a expiré depuis le 22 janvier. Les officiers du PIO soupçonnent cette femme enceinte de quatre mois et demi « de vouloir accoucher à Maurice afin de bénéficier du permis de résidence ».

Fermeté aux frontières

Depuis janvier, les officiers du PIO « appliquent une certaine fermeté aux comptoirs de l’aéroport de Plaisance à l’arrivée de jeunes Malgaches qui débarquent comme touristes ». Ces dernières sont soumises à une salve de questions quant à leur séjour à Maurice et leur lieu d’hébergement.

Une autre mesure prise concerne l’extension des visas. Les femmes souhaitant étendre leurs visas devront dorénavant « meet the imigration requirements », notamment justifier d’un revenu de 100 USD par jour pour leur séjour, avoir des documents attestant de leur lieu de séjour, et donner un motif valable de leur demande d’extension de visa. Depuis janvier, une vingtaine d’extensions de visas ont été formulées au PIO. L’ASP Narendrakumar Boodhram, patron du PIO, déclare que l’opération a été menée après des renseignements obtenus par la Tracking Team. « Nous avons toutes les raisons de croire que les étrangères arrêtées s’adonnent à la prostitution sur notre sol. Elles n’ont pas renouvelé leurs visas et séjournaient clandestinement à Maurice », dit-il.

Le haut gradé confirme la fermeté appliquée envers les Malgaches qui débarquent à Plaisance. « Nous avons de nombreux renseignements sur la prostitution des ressortissantes malgaches chez nous. C’est pourquoi nous resserrons l’étau, sommes plus fermes lors des exercices de profiling aux frontières », souligne l’ASP Narendrakumar Bodhram. Autre ruse mentionnée par ces femmes : « Nous avons remarqué que des femmes malgaches mariées à des Mauriciens profitent de l’occasion pour emmener leurs compatriotes, les présentant comme des membres de leur famille. Une fois à Maurice, ces femmes sont relâchées dans la nature. »

L’ambassade malgache réagit : «Nous sommes disposés à collaborer»

L'Ambassade de Madagascar à Maurice est prête à collaborer avec les autorités locales dans le combat contre la clandestinité de ses compatriotes. « Cela affecte et met à mal l'image de la communauté malgache à Maurice, laquelle est quand même une communauté très respectable qui contribue à l'économie mauricienne. L’Ambassade malgache n’approuve aucune situation clandestine. Nous sommes disposés à collaborer avec les services de l’immigration. Une offre en ce sens a été formulée par l’ambassade lors de la tenue de la commission mixte Maurice-Madagascar en mai dernier. On dénombre environ 5 000 Malgaches à Maurice. Elles sont intégrées et ne veulent pas être pointées du doigt à cause des mauvais agissements des uns et des autres », fait ressortir l’ambassade.  Concernant la prostitution des Malgaches à Maurice, elle estime qu’il faut remonter à la source. « Outre les Malgaches, beaucoup de gens se prostituent à Maurice au vu et au su de tous. S’il y a prostitution, il y a une demande. Qui sont les demandeurs ? Qui sont les proxénètes ? Il est malheureux que seules les Malgaches soient pointées du doigt. L'Ambassade désapprouve que ses ressortissantes se prostituent à Maurice ou ailleurs, parce que c’est un acte avilissant », ajoute un responsable.

 

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