
Un appel d’offres pour un système de gestion de flotte sera lancé avant la fin du mois d’octobre. Objectif : moderniser le réseau d’autobus en introduisant le GPS, un éventuel paiement sans contact et un suivi en temps réel des trajets.
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C’est une petite révolution qui se prépare dans le secteur du transport public mauri-cien : les autobus seront bientôt suivis, contrôlés et compensés en temps réel, par trajet et non par jour, comme cela a été le cas pendant des années. Le ministère du Transport terrestre et du Light Rail passe à la vitesse supérieure. Selon nos recou-pements, l’appel d’offres pour le Fleet Management System (un projet innovant) se-ra lancé avant la fin du mois d’octobre. L’objectif de cette réforme technologique est clair : donner aux autorités une visibilité complète sur le mouvement de la flotte d’autobus du pays, tout en assurant un suivi rigoureux des horaires et des trajets effectués.
Ce système permettra, pour la première fois, de localiser le positionnement géogra-phique des autobus en temps réel grâce à l’installation de dispositifs GPS. Les auto-rités pourront ainsi vérifier si les véhicules respectent leurs itinéraires et leurs ho-raires, un problème récurrent dénoncé par les usagers depuis des années.
Selon des éléments d'informations très fiables, les officiers du ministère ont travaillé d’arrache-pied pour concrétiser ce projet. Entre juin et octobre, soit en l’espace de quatre mois après que le ministre des Finances a prévu pour la première fois un budget à cet effet, les officiers ont finalisé les spécifications techniques et lancé le processus administratif nécessaire à la mise en route de l’appel d’offres. Une course contre-la-montre menée sous la supervision directe du ministre du Trans-port, Osman Mahomed, déterminé à moderniser un secteur jugé archaïque.
Ce projet s’inscrit dans le cadre plus large du Bus Services Bill, actuellement en préparation. Ce texte, qualifié de réforme « structurante », prévoit notamment l’introduction d’un Fleet Management System généralisé. Il inclura non seulement le suivi GPS, mais aussi un système éventuel de paiement sans contact et un code de conduite strict destiné aux opérateurs et aux chauffeurs.
L’ambition du gouvernement est de replacer la transparence et la responsabilité au cœur du transport public. « Il faut professionnaliser le service et restaurer la con-fiance des passagers », fait-on comprendre. L’idée est aussi d’harmoniser les pra-tiques entre les différentes compagnies d’autobus, souvent accusées d’opacité et d’inefficacité.
Une faille coûteuse
Mais au-delà de la technologie, l’enjeu est économique et concerne également l’efficience. Actuellement, le système de compensation entre l’État et les compa-gnies d’autobus est basé sur un paiement journalier, et non sur le nombre réel de trajets effectués. « Cette faille structurelle coûte cher au budget public », indique-t-on.
Le ministre Osman Mahomed ne mâche pas ses mots. « Le mode de calcul actuel est dépassé. La situation actuelle n'est pas dans l'intérêt du public voyageur », dé-clare-t-il. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les compagnies individuelles de bus estiment que jusqu’à 90 % de leurs passagers sont des bénéficiaires du transport gratuit, alors que seulement 40 % sont pris en compte dans le système de compen-sation de l’État.
Cette distorsion crée un gouffre financier et fausse les données sur la fréquentation réelle du réseau. Pour y remédier, un nouveau mode de comptabilisation, directe-ment intégré au Fleet Management System, permettra de calculer les compensa-tions sur la base des trajets réels et des données GPS.
Pour le ministre Osman Mahomed, ce tournant numérique n’est pas qu’une ques-tion de technologie : c’est une question de rigueur. « Nous devons rendre des comptes. Le service public de transport doit être digne de ce nom », souligne-t-il.
Derrière cette initiative se dessine une volonté plus large : celle d’assainir la gestion des transports publics, tout en préparant le terrain pour une transition vers des modes plus écologiques et plus intelligents.
Si le calendrier est respecté, l’appel d’offres devrait être finalisé d’ici la fin du mois, et la mise en œuvre du système débuterait au cours de l’année 2026. Un change-ment attendu de longue date, qui pourrait bien transformer la manière dont les Mau-riciens se déplacent – et redonner enfin du souffle à un secteur crucial, aux implica-tions économiques, sociales et environnementales – des considérations sine qua non du développement durable.

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