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Transport en commun gratuit: quelle formule ?

Le ministre du Transport à Maurice a raison d’évoquer le gaspillage des fonds publics avec des paiements généreux aux compagnies d’autobus et autres pour assurer le transport des élèves, étudiants et des personnes âgées gratuitement. Une somme astronomique qui frise  1.2 milliard de roupies! Le Premier ministre vient aussi nous assurer qu’il est impératif de revoir le système de la gratuité du transport. Des politiques-démagogues vont jusqu’à  faire monter les enchères pour réclamer le transport en commun gratuit pour tout le monde. Ce qui  coûterait  à l’État la somme de 3 milliards de roupies par an. Dire que depuis la mise en opération du système de gratuité pour lycéens, universitaires et personnes du troisième âge, le système n’a jamais été efficace et rentable pour le public bénéficiaire. Comment peut-on proposer une somme globale – restée mystérieuse – à une compagnie sur une base quelconque! Résultat : des autobus qui passent aux arrêts sans s’arrêter quand les conducteurs y voient des étudiants ou des personnes âgées. Le calvaire de ces bénéficiaires du transport gratuit perdure alors que les doléances des quatre coins du pays continuent à pleuvoir. Eliminer ce système bancal pour que le système de gratuité puisse fonctionner convenablement et donner entière satisfaction à ces usagers, c’est le défi que les officiels et autres experts en matière de transport des passagers doivent relever. Il existe déjà dans d’autres pays des formules qui pourraient être adaptés  à Maurice. Une première formule quasi simpliste, c’est celle proposée jadis par les usines sucrières qui versaient une allocation de transport scolaire aux enfants de leur personnel – toute catégorie confondue – qui utilisaient le transport en commun. à chaque fin de mois, une carte de présence pour le mois courant est remise par le bénéficiaire par le truchement du lycéen au recteur / principal du collège. Celui-ci inscrit dans des casiers le nombre de jours de présence, signe et appose le sceau du collège pour  confirmation. Par la suite, le bénéficiaire reçoit l’allocation escomptée du comptable de l’usine. On pourrait appliquer cette formule sur le schéma suivant. à la fin de chaque mois scolaire, le recteur remplit la fiche de présence de l’étudiant, le signe et appose son cachet. L’équipe du ministère audite chaque cas en vérifiant le registre pour éviter tout abus ou dérapage. Une fois que le vérificateur des comptes aura effectué son travail, l’équipe au ministère ou à la PSSA travaille sur le montant payable sur le compte bancaire du bénéficiaire. évidemment le parent aura son montant payé que le mois suivant. Une deuxième formule serait d’utiliser ce que l’on appelle couramment une « smart card ». Cette carte magnétique enregistre chaque déplacement par autobus du bénéficiaire – étudiant ou personne âgée – sur une base mensuelle. Il pourrait par la suite se faire rembourser par un « voucher » que la carte magnétique pourrait imprimer comme un « credit voucher » destiné à la banque du bénéficiaire. Ou encore remettre des cartes magnétiques aux bénéficiaires à l’instar de la carte orange française ou la « carte étudiante »soit sur une base mensuelle, trimestrielle ou annuelle selon le nombre de jours scolarisés. Certes une carte magnétique enregistre le nombre de voyages effectués pour payer le transporteur. On pourrait trouver cette formule farfelue, prohibitive mais pragmatique. Bien sûr, le transporteur  peut prouver à qui de droit, le nombre d’étudiants ou de personnes âgées qu’il aura véhiculé  tel ou tel jour car il dispose d’un boîtier enregistreur qui valide chaque carte magnétique quand le voyageur prend place dans l’autobus. Reste à savoir ce que les experts – payés à coup de millions de roupies des deniers publics – vont proposer pour réduire les sommes mirobolantes éjectées dans les coffres des transporteurs et simplifier l’efficacité d’un système de l’état Providence qui ne veut pas devenir si providentiel !
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