Relancée en octobre 2022, la transplantation rénale est de nouveau à l’arrêt, indique le Dr Meetheelesh Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association (GMDOA). Selon une source au ministère de la Santé, l’unité installée à l’hôpital Victoria est actuellement « dormante ».
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L’unité de transplantation rénale, installée à l’hôpital Victoria, ne fonctionne plus depuis un certain temps, confirme le Dr Meetheelesh Abeeluck. En cause : l’équipe, composée de chirurgiens, médecins généralistes, infirmiers, anesthésistes et néphrologues, aurait été « démantelée » pour diverses raisons, dont des pressions exercées par certains membres du ministère de la Santé alors que le ministre Kailesh Jagutpal était en fonction. On évoque notamment des « conflits » entre eux et le Pr Nizam Fatehmamode.
Chirurgien spécialisé dans les greffes au Guy’s & St Thomas’ NHS Foundation Trust en Grande-Bretagne, le Pr Fatehmamode avait initialement été recruté par le ministère de la Santé de l’ancien gouvernement pour constituer et former une équipe en vue du lancement d’un département de transplantation rénale à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle. Cependant, lors de la relance de la transplantation rénale en octobre 2022, c’est une équipe dirigée par le Dr Perumalla Rajasekhar, chirurgien indien spécialiste des greffes, qui a pris en charge les premières interventions. Il était accompagné d’un médecin et d’une infirmière. D’autres opérations ont été réalisées par des équipes de chirurgiens et médecins étrangers, comme le Dr Rajinder Pal Singh, consultant en chirurgie de transplantation à Manchester, en Angleterre.
En septembre 2023, 18 patients avaient pu bénéficier d’une greffe de rein depuis la relance des transplantations rénales à Maurice. Cependant, un nouveau point d’arrêt semble se profiler à l’horizon, avec le « démantèlement » de l’équipe pluridisciplinaire constituée en attendant l’achèvement des travaux de construction de la nouvelle unité de transplantation rénale à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle.
« Il y a un manque de personnel formé et spécialisé », avance le Dr Abeeluck. Selon lui, de nombreux médecins et spécialistes ont quitté le service public en raison des pressions qu’ils auraient subies alors que Kailesh Jagutpal était ministre de la Santé.
Tout espoir n’est cependant pas perdu, soutiennent d’autres sources. Elles estiment que les transplantations rénales pourraient se faire au SAJ Hospital de Flacq, qui dispose de plusieurs salles d’opération modernes et bien équipées. Mais le manque d’effectifs et d’équipements spécialisés, notamment un appareil pour assurer la compatibilité entre le donneur et le receveur, est un frein, explique le Dr Abeeluck.
Bien qu’une source au ministère de la Santé ait expliqué qu’il n’y a plus d’Outpatient Department pour les patients ayant subi une transplantation à l’hôpital Victoria, le suivi des patients déjà opérés se poursuit bel et bien, selon un membre de l’équipe multidisciplinaire. « Il est faux de dire que l’équipe est ‘dormante’ », affirme-t-elle, tout en reconnaissant, cependant, que Maurice attend la venue d’une équipe de chirurgiens spécialisés d’ici peu pour reprendre les transplantations rénales.
Une autre source au ministère de la Santé ajoute que les donneurs sont « rares », alors que plus de 1 500 patients suivent des séances de dialyse trois fois par semaine. Ces derniers auraient une meilleure qualité de vie s’ils pouvaient bénéficier d’une greffe de rein.
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