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Transplantation : le prélèvement cadavérique une réalité d’ici deux ans

Le Dr Rajinder Pal Singh est venu assister l’équipe mauricienne dans divers cas de transplantation rénale.

Maurice aspire à être un centre d’excellence en matière de transplantation dans les années à venir. Tout est mis en œuvre pour y arriver, notamment à travers la construction de la Transplantation Unit dans la cour de l’hôpital Jawaharlal Nehru. Cependant, selon Bose Soonarane, porte-parole de la Renal Disease Patient's Association, le pays a pris du retard dans ce domaine. Par ailleurs, le ministre Jagutpal a annoncé que le pays pourrait se lancer dans le prélèvement cadavérique des organes en vue de transplantations d’ici deux ans.

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Le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal espère pouvoir compter sur le Dr Rajinder Pal Singh pour encadrer les chirurgiens mauriciens.

Alors qu’une équipe composée de chirurgiens, néphrologues et médecins mauriciens avait déjà procédé à des transplantations rénales dans les années 80, le pays doit désormais compter sur l’appui de chirurgiens étrangers pour continuer à mener à bien certaines interventions, surtout en ce qui concerne les cas compliqués.

Pour Bose Soonarane, Maurice aurait pu se positionner comme une référence en matière de transplantation rénale dans la région depuis longtemps mais la transplantation rénale n’a plus été possible pendant plusieurs années et une nouvelle loi a dû être votée.

Cependant, tout est mis en œuvre pour positionner le pays dans ce domaine, selon le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal. Avec la construction de la Transplant Unit à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle, il est d’avis que Maurice pourrait devenir un centre d’excellence pour la transplantation rénale et hépatique dans la région. Il a également annoncé que le pays pourrait se lancer dans le prélèvement cadavérique des organes en vue de transplantations d’ici deux ans. Il l’a affirmé à l’issue de sa rencontre avec le Dr Rajinder Pal Singh, consultant en chirurgie de transplantation, à Manchester en Angleterre, le samedi 20 juillet dernier, à l’hôpital Victoria. Celui-ci était à Maurice pour réaliser trois transplantations rénales sur des patients mauriciens. Il a été sollicité par le ministère de la Santé pour encadrer l’équipe de chirurgiens, médecins et néphrologues mauriciens. Les autorités mauriciennes envisagent de le solliciter à nouveau pour d’autres interventions.

Maurice compte plus de 1 500 patients sous dialyse. Cela représente autant de personnes susceptibles de bénéficier d’une transplantation, a expliqué le Dr Dilshaad Joomun, consultant en chirurgie générale à l’hôpital Victoria. Selon lui, l’équipe qui a procédé aux trois transplantations rénales prévues par le Dr Singh a travaillé de nombreuses heures d’affilée pour réaliser ces interventions. Si, dans deux cas, les opérations ont été une simple formalité, cela a été une véritable prouesse dans le dernier cas, selon le Dr Joomun. « Le Dr Singh a fait quelque chose d’exceptionnel et nous avons appris tout ce qui était possible dans une transplantation rénale », a-t-il expliqué.

Forte de cette expérience, l’équipe mauricienne espère pouvoir compter sur le Dr Singh pour une plus longue période la prochaine fois, afin de pouvoir procéder à des interventions régulières chaque mois, à raison de deux par semaine, soit huit par mois, afin de ne pas mettre la pression sur le système de santé. Bose Soonarane y voit cependant un bémol. « Il ne suffit pas que les chirurgiens assistent les spécialistes étrangers pour acquérir les compétences nécessaires ; il leur faut aussi se perfectionner en suivant des cours dans des centres spécialisés et obtenir les qualifications requises en bonne et due forme d’une institution reconnue », dit-il. Ce n’est qu’à cette condition qu’ils pourront inspirer confiance et que Maurice disposera d’une équipe formée et qualifiée, ajoute le porte-parole de l’association.

Le ministre Jagutpal affirme de son côté que toute une préparation est en cours actuellement avec la Transplantation Unit en construction. Plus de 50 % des travaux ont été complétés jusqu’à présent. D’ici deux ans, une équipe qualifiée et les équipements seront en place, avec tous les protocoles nécessaires pour la transplantation rénale et hépatique, a-t-il soutenu. Avec la loi sur les prélèvements cadavériques des organes en vigueur, ce type de transplantation sera également possible. Les règlements doivent cependant être peaufinés, a précisé le ministre de la Santé.

 

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