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Traitement inhumain et torture allégués  sur un ouvrier Bangladeshi: trois présumés tortionnaires derrière les barreaux

Il n’oubliera pas de sitôt le cauchemar vécu sur le sol mauricien des mains de ses employeurs. Un ouvrier bangladeshi, venu travailler pour une durée d’un an à Maurice pour le compte d’un boulanger, a fait des troublantes dénociations à l’égard de celui-ci. Le contrat de travail de la victime, Ally (prénom fictif), âgée de 28 ans, est arrivé à terme en novembre 2018. 

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Il ne voulait plus travailler pour le compte de cet employeur. Dans un premier temps,  il a mis les voiles. Mais plus tard, son employeur l’a repéré dans la capitale et l’a conduit de force à Cottage, où se trouve la boulangerie. Sur place débute alors le calvaire de l’ouvrier. Il allègue avoir été ligoté et battu avec un raccord d’arrosage et une chaîne sur différentes parties de son  corps. 

Finalement, le lundi 5 août, Ally est parvenu à prendre la fuite de la demeure de ses tortionnaires et à trouver refuge dans un champ de cannes. Voyant l’état pitoyable de l’ouvrier bangladeshi, visiblement traumatisé et déboussolé, des bons samaritains ont informé l’Information Room de la police. Puis, un message sur la situation de ce ressortissant étranger en  détresse a été relayé au poste de police de Piton. Des policiers se sont rendus sur place et effectivement, ils sont tombés sur Ally. à l’arrivée des policiers, la victime portait des traces de blessures sur les mains, le cou et les genoux. Il arrivait  difficilement à s’exprimer. 

Il a été conduit au poste de police de Piton où, en présence d’un interprète, il a relaté dans quelles circonstances son employeur l’a agressé à maintes reprises. La victime a aussi été  conduite à l’hôpital du Nord, où des soins médicaux lui ont été prodigués. 

Le lendemain, la police du Nord, menée par le surintendant Hossenboccus et l’assistant surintendant Jummun, ont effectué une descente à la demeure de ses présumés tortionnaires dans le village de Cottage. Sur place, trois individus, Bharun Luchmun Roy,  âgé de 61 ans, Ketan Luchmun Roy, 33 ans, et Doosheeka Luchmun Roy,  âgée de 30 ans, ont été placés en état d’arrestation. 

Pièces à conviction

Une fouille a eu lieu où le ressortissant Bangladeshi allègue avoir été séquestré et agressé. La police a saisi une corde utilisée pour ligoter ses mains, une chaîne et un raccord d’arrosage comme pièces à conviction versées au dossier à charge. Les trois présumés tortionnaires ont été inculpés provisoirement de human trafficking, en vertu de la Combating of Trafficking in Persons Act, devant le tribunal de Rivière-du-Rempart, et sont maintenus en détention provisoire. 

Lors de leur interrogatoire au bureau de la CID de Piton, les accusés ont rejeté les allégations proférées à leur encontre. Contacté par la rédaction en début de semaine, un des accusés a affirmé n’avoir jamais séquestré et agressé la victime. Il a précisé qu’après l’expiration du contrat de travail de la victime, il  a entamé des démarches en vue du renouvellement de son contrat de travail. Toutefois, selon lui, l’ouvrier bangladeshi a, entre-temps, pris la fuite.

 

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