
Les victimes de traite humaine pourront désormais obtenir un permis de travail temporaire pendant la durée des procédures judiciaires. C’est l’une des mesures phares annoncées par le ministre du Travail, Reza Uteem, lors d’une session de conscientisation sur la traite humaine tenue ce mercredi 30 juillet à Ébène, à l’initiative du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP).
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Cette mesure vise à mieux protéger les travailleurs migrants victimes d’exploitation, notamment sexuelle, qui se retrouvent souvent sans emploi ni logement, à la merci de réseaux bien organisés. Chaque année, environ 40 000 travailleurs migrants arrivent à Maurice, souvent sous visa touristique. Beaucoup sont attirés par de fausses promesses d’emploi et doivent s’endetter lourdement pour payer des frais de recrutement pourtant interdits. Une fois sur le territoire, leur vulnérabilité les rend particulièrement exposés à des formes modernes d’esclavage.
Le ministre a évoqué le cas dramatique d’une femme venue pour un poste de domestique, mais qui aurait été sexuellement exploitée et contrainte à vivre chez un couple mauricien comme mère porteuse. Elle n’aurait pas été emmenée en clinique, mais soumise à des actes sexuels. Le dossier a été transmis à la justice.
D’autres victimes, piégées dans des salons de massage, sont forcées à se prostituer, sans défense et sans recours. Malgré un cadre légal existant, les condamnations restent rares : seulement cinq en une année, sur 22 cas signalés depuis janvier 2025, selon Me Nataraj Muneesamy, assistant Directeur des poursuites publiques. Les trafiquants, eux, s’organisent pour éviter les poursuites en finançant le retour des victimes dans leur pays, les empêchant ainsi de témoigner en cour.
Parmi les autres mesures annoncées par le ministre du Travail : la mise en place d’un système de licences obligatoires pour les agences de recrutement, l’instauration d’un code d’éthique strict, et la signature d’accords bilatéraux avec des pays comme Madagascar et l’Inde pour un recrutement encadré.

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