Le leader de l’opposition dénonce ce qu’il qualifie d’incompétence et d’amateurisme du gouvernement mauricien par rapport au traité de non double imposition Inde-Maurice. Il animait une conférence de presse, jeudi, à l’hôtel Voilà, à Bagatelle.
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Paul Bérenger craint que les récentes initiatives du gouvernement n’aient un impact irréversible sur le secteur financier, avec la perte de sommes colossales. « Quand il était en Inde, sir Anerood Jugnauth a bien essayé de réparer les dégâts en disant que nous combattons tous les abus », explique le leader de l’opposition. Selon lui, les gouvernements successifs ont toujours adopté la même ligne politique à ce sujet, mais l’actuel, dit-il, a changé son fusil d’épaule à plusieurs reprises. Il rappelle que le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, s’était rendu en Inde le 16 juin dernier et qu’il avait remis un ‘draft protocol’ à son homologue indien. « Le ‘draft’ est très bon. On n’y touche pas au ‘Capital Gains Tax’. » Cet impôt est l’essence même du traité. Les compagnies qui passent par l’offshore mauricien pour investir en Inde ne paient pas de ‘Capital Gains Tax’ car il est de 0% ici. Toutefois si elles investissent directement en Inde, elles doivent verser plus ou moins 20% au fisc indien. C’est d’ailleurs ce que dénoncent ceux qui veulent la fin de cet accord entre les deux pays. Et que Maurice veut maintenir car c’est le moteur de notre secteur financier. Paul Bérenger fait remarquer que deux semaines après le déplacement du Grand Argentier en Inde, il y a eu une volte-face complète quand le ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, accompagné du secrétaire financier, Dev Manraj, y sont allés signer un document. Cet accord stipule que le ‘Capital Gains Tax’ indien sera appliqué à partir de janvier 2017. [blockquote]« Ils font exactement le contraire de ce que Vishnu Lutchmeenaraidoo a fait », reproche le leader de l’opposition. « C’est un crime contre Maurice ! Il est normal que l’Inde était d’accord, car on lui donne tout ce qu’elle voulait. »[/blockquote] Paul Bérenger note que sir Anerood Jugnauth a fait plusieurs déclarations aux medias indiens pour laisser savoir que le principal point du traité, c’est-a-dire le ‘Capital Gains Tax’, ne sera pas revu. «Apre ki li finn byen fane, li zoue lor santiman gran frer ti frer. Nous souhaitons que sir Anerood parvienne à réparer en partie les dégâts. » Mais tout est entre les mains de l’Inde, selon le porte-parole des mauves. Il aurait fallu opter pour une transition lente en gagnant du temps et bénéficier de mesures d’accompagnement comme cela a été le cas pour le secteur sucrier quand le protocole sucre tirait à sa fin, dit-il. « Cela aurait permis de préparer l’avenir. Au lieu de cela, on tue d’un coup le ‘Capital Gains Tax’.» Paul Bérenger s’attend à ce que le Premier ministre fasse une déclaration pour que l’on sache où en sont les choses exactement.
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