La lutte contre le trafic humain prend une nouvelle dimension avec l’aide de deux légistes américaines, dépêchées par l’ambassade américaine. Durant deux mois, les deux Senior Prosecutors animeront des ateliers de travail à l’intention des éléments des diverses unités de la force policière : Crime Prevention Unit, Brigade pour la Protection des mineurs, Central Criminal Investigation Department (CCID).
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Outre les sessions de formation, explique un haut gradé du CCID, les deux légistes américaines seront également appelées à collaborer au niveau des enquêtes ayant trait au trafic humain sur le sol mauricien. Les enquêtes de ce genre, soulignent le haut gradé, doivent être menées avec le plus grand soin étant donné qu’il « faut suffisamment de preuves en termes de documents et témoignages, afin d’établir qu’il y a eu un trafic, surtout en ce qu’il s’agit des mineures ». Le trafic humain impliquant les travailleurs étrangers a bien souvent une portée internationale et nécessite la participation d’instances comme Interpol.
« Lors des premières sessions de travail, nous avons souligné que le trafic humain n’est pas répandu à Maurice. Mais toujours est-il que des cas isolés sont rapportés dans les différents postes de police. Les victimes sont majoritairement des mineures non scolarisées et des ouvriers étrangers », fait ressortir l’officier de police.
L’opération crackdown menée par les officiers du Passport and Immigration Office (PIO) en février ayant abouti à l’arrestation d’une vingtaine d’ouvriers indiens et népalais sans papiers démontre qu’il y a un trafic sur le sol mauricien. Deux d’entre eux ont été assignés comme témoins dans cette affaire. Selon le haut gradé du CCID, « le dossier a d’ailleurs été référé au bureau du DPP pour son avis dans cette enquête ».
Les deux légistes américaines s’intéressent aussi à la prostitution des mineurs. Le CCID agissant de concert avec la Brigade pour la Protection des Mineurs cible « trois importants réseaux opérant dans le Nord, l’Ouest et l’Est ». Des mineures non-scolarisées âgées entre 12 et 16 ans s’adonneraient à la prostitution et « leurs proxénètes seraient des proches parents ». Des opérations seront menées dans ces régions, dans les semaines à venir.
La loi est sévère concernant les cas de trafic humain. Toute personne trouvée coupable est passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 15 ans. En ce qu’il s’agit du trafic humain impliquant des mineurs, la loi prévoit une peine d’emprisonnement n’excédant pas 30 ans.
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