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Trafic d’influence au National Computer Board : le Project Supervisor incrimine trois complices

icac

Un ingénieur en informatique employé par le National Computer Board accusé d’avoir sollicité un pot-de-vin, incrimine trois autres personnes, dont un membre du conseil d’administration de cet organisme et un cadre de la Mauritius Qualifications Authority.

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Ashwin Toolseeya, un ingénieur en informatique, est soupçonné par l’Independent Commission Against Corruption (Icac) d’avoir sollicité, en décembre 2015, un pot-de-vin de Rs 200 000 de deux promoteurs d’un projet de formation. Une accusation provisoire de trafic d’influence a été retenue contre lui devant le tribunal de Port-Louis.

Lors de son interrogatoire par les enquêteurs de l’Icac, il a, pour sa part, incriminé un employé et un cadre de la Mauritius Qualifications Authority (MQA) et un membre du conseil d’administration du National Computer Board (NCB).

Le suspect avait pour tâche d’analyser les dossiers soumis au NCB, mais aurait sollicité des pots-de-vin pour donner l’accord de cet organisme à un projet de formation en informatique, mis sur pied par une Organisation non-gouvernementale (ONG) et une institution sud-africaine, spécialisée dans l’informatique. En juin 2015, l’ONG et la compagnie sud-africaine avaient présenté leurs projets, après que le ministère des Technologies de la communication et de l’Information avait lancé un Sponsored and Experimental Training Programme.

Les responsables de l’ONG et de la compagnie sud-africaine avaient eu plusieurs rencontres avec le chef de cabinet de ce ministère et les représentants du NCB. Le directeur par intérim, Rao Bhoyroo, avait aussi participé aux séances de travail.  Pooja Ramjattan, la directrice de l’ONG Techno Woman Organisation a indiqué à l’Icac, qu’Ashwin Toolseeya lui a fait comprendre, à l’issue d’une réunion, que le projet était viable, mais qu’il fallait maintenir de bonnes relations avec les cadres du ministère en leur graissant la patte. « Ress byen ek ban lao la, ek fer la bouss dou. » C’est en ces termes, affirme la directrice, que le Project Supervisor aurait tenté de solliciter des pots-de-vin.

Cinq mois plus tard, soit en novembre 2015, une nouvelle réunion est organisée avec Ashwin Toolseeya. Les deux promoteurs expliquent n’avoir pas eu de réponse de la MQA et cette autorisation était primordiale pour la concrétisation de leurs projets. Une nouvelle fois, Ashwin Toolseeya aurait relancé les deux promoteurs. Un mois plus tard, soit en décembre 2015, les deux promoteurs ont croisé le Project Supervisor dans la capitale. Ashwin Toolseeya aurait alors précisé qu’il y avait quatre personnes responsables de ce dossier et qu’ils prenaient, généralement, 20 % du montant du projet pour donner leur aval, mais comme il s’agissait d’un projet social, il n’aurait réclamé que 10 %, soit Rs  200  000.

Mécanisme pour soutirer de l’argent

Trois autres personnes sont dans le collimateur de l’Icac. Elles ont été incriminées par Ashwin Toolseeya lors de sa déposition. Il s’agit d’un employé et d’un cadre de la MQA. Ashwin Toolseeya a aussi cité le nom d’un membre du conseil d’administration du NCB. Selon le suspect, lui et les trois autres personnes auraient mis sur pied un mécanisme pour soutirer de l’argent aux promoteurs de projets au sein de la NCB.

 

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