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Trafic de «ti papie» : la police sur la piste d’un réseau dans le nord de l’île 

La cargaison de feuilles de papier à rouler saisie jeudi.

Après l’arrestation d’un gros dealer présumé de « ti papie » dans le Nord, vendredi, et l’interception d’un colis contenant environ 300 carnets de papier à rouler en provenance de l’Inde, les Casernes centrales sont aux aguets. 

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La cargaison de 1 250 000 feuilles de « ti papie » de la marque OCB saisie par la police, le 12 janvier, serait destinée à des habitants du nord de l’île. C’est l’information dont dispose la police. 

C’est à la résidence secondaire d’Hemant Kumar Dhuny, 42 ans, aussi connu comme Nitin, à Impasse Fountain, Rivière-du-Rempart, qu’a été découverte cette importante quantité de papiers à rouler. Dans un premier temps, le quadragénaire, qui est employé comme Handyman à la State Trading Corporation, a voulu faire croire aux policiers qu’il avait importé du camphre. Par la suite, quand il a été démasqué, il a laissé entendre qu’il avait l’intention de « tras enn lavi » avec les « ti papie » en question.

Cependant, la police pense avoir affaire à un réseau et plusieurs « clients » soupçonnés d’en faire partie sont ciblés dans le cadre de cette enquête. L’audition du suspect arrêté jeudi dernier devrait permettre aux enquêteurs de les identifier. Ainsi, plusieurs interpellations sont attendues à partir de la semaine prochaine. Hemant Kumar Dhuny sera interrogé en présence de l’avocat Assad Peeroo, dont qu’il a retenu les services.

Les enquêteurs, placés sous la supervision de l’assistant commissaire de police Gukhool et de l’assistant surintendant de police Mamodekhan, comptent passer au crible les échanges téléphoniques et courriels du suspect, en vue de remonter jusqu’à ses complices. La priorité des limiers de Rivière-du-Rempart est de déterminer l’étendue du réseau impliqué dans le trafic de « ti papie ». 

Rs 235 700, que la police soupçonne d’être le fruit de ce trafic, a été retrouvée dans un coffre au domicile d’Hemant Kumar Dhuny. Depuis le vendredi 13 janvier, ce dernier fait l’objet d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent et de « possession of prohibited goods ». 

L’enquête policière devrait inclure un volet sur la commercialisation d’un produit illicite. En ce sens, la collaboration du ministère du Commerce sera certainement recherchée.

Un produit interdit, mais accessible

Dans un quartier des Plaines-Wilhems, des utilisateurs réguliers expliquent que le papier à rouler est un produit facile à trouver. Ils s’en procurent à Rs 10 à Rs 15 l’unité ou encore entre Rs 150 et Rs 300 le carnet, dépendant de la quantité de papiers qu’il contient. 

« Se enn zafer ki nou aste parey kouma ninport ki lot prodwi », relate Sarah, une jeune professionnelle. Le papier à rouler est utilisé pour la consommation du tabac, mais aussi par les consommateurs de cannabis ou de drogue synthétique. « Tou kitsoz ki fime servi sa. Kan nou aste nou kasiet li. Boutikie la fini ploy li dan enn lot papie lerla donn nou », souligne la jeune femme. 

En revanche, un étudiant qui vit en Angleterre parle d’un produit tout à fait « régulier et commode ». « Langleter vann taba par sase. Lerla nou mem nou roul nou sigaret avek Roll-On Paper la », dit-il. « Le tabac des marques communes de cigarettes se vend moins cher. » 

À l’île sœur, un carnet de la marque OCB est commercialisé à un euro l’unité. C’est également un produit accessible, « même si les acheteurs se font discrets après l’acquisition », relate Irfaan, un Mauricien qui séjourne régulièrement à la Réunion. « Les autorités n’inquiètent pas les acheteurs de papiers à rouler », affirme-t-il. 

Un colis contenant du papier à rouler intercepté

Le vendredi 13 janvier, une jeune femme a été interpellée quand elle s’est présentée au bureau de poste pour récupérer un colis. Celui-ci, qui lui avait été envoyé de l’Inde par son petit ami, contenait 300 carnets de papier à rouler. 

L’expéditeur est un officier de la National Coast Guard. Il se trouve actuellement dans la Grande péninsule dans le cadre d’un déplacement professionnel. À son retour au pays, il sera arrêté et remis à la Brigade antidrogue pour les besoins de l’enquête. 

La jeune femme a, pour sa part, affirmé qu’elle ignorait tout du contenu du colis qui lui était destiné. Elle a été relâchée, mais reste à la disposition de la police.

 

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