La Flying Squad de l’ADSU entend vérifier la provenance des pilules du lendemain saisies le jeudi 16 septembre. Le patron de Capital Health Care Supplies Ltd s’est déjà expliqué sur les Rivotril retrouvés dans sa Mercedes SLK.
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Est-ce que les pilules du lendemain saisies le jeudi 16 septembre dernier à l’entrepôt de Capital Health Care Supplies Ltd (CHCSL) étaient déjà périmées lorsqu’elles ont été importées de l’Inde ? C’est ce que compte établir la Flying Squad de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) en sollicitant l’aide d’Interpol. Cette démarche s’explique notamment par la présence d’un tableau retrouvé sur place, à Vallée-des-Prêtres, et sur lequel des noms des fournisseurs de la Grande péninsule étaient notés.
Alors qu’elles ne sont plus censées être sur le marché depuis avril 2021, les dates ont été modifiées pour faire croire qu’elles peuvent être utilisées par des femmes ayant eu des rapports sexuels sans protection jusqu’en juin 2023. La valeur marchande de ce stock est estimé à environ Rs 4 millions. Bien que les enquêteurs le soupçonnent de s’adonner à la commercialisation de produits pharmaceutiques sans permis, le directeur de CHCSL, Mohamad Ally Jafaar Rassool, 52 ans, affirme le contraire.
Les enquêteurs s’attendent ainsi à obtenir confirmation auprès du Pharmacy Board si le suspect a bel et bien réclamé un « variation order » lui permettant de modifier les dates de péremption de ces médicaments de la marque Contracept. Lors de son arrestation par des agents de la Crime Investigation Unit (CIU) de Port-Louis Sud, il avait indiqué qu’il attendait une autorisation officielle de cette instance pour procéder avec un tel exercice.
L’entourage du suspect - qui sera entendu cette semaine en présence de l’avocat Chetan Baboolall sur la manipulation des dates de péremption en infraction avec la Fair Trading Act (FTA) - affirme que celui-ci a obtenu le feu vert du fabricant pour un tel exercice. Il soutient que ces dates ont été mal imprimées à l’origine, et que leur délai d’expiration étant plus conséquent, il s’est donc tourné vers le Pharmacy Board pour être en conformité avec la loi.
Alors que les services des douanes s’attellent à passer au crible les importations de CHCSL, le ministère de la Santé précise que celle-ci ne lui a jamais fourni de produits pharmaceutiques. La Flying Squad de l’ADSU retrace, de son côté, les pharmacies ayant acheté des pilules du lendemain à la société de Mohamad Ally Jafaar Rassool. Celui-ci a déjà été entendu sous la première accusation de trafic de stupéfiants portée contre lui au vu des comprimés de Rivotril Clonazepam retrouvés dans sa Mercedes SLK. Le suspect a indiqué avoir obtenu ces psychotropes à travers une prescription pour soigner une dépression, qu’il ne les a jamais consommés et qu’il les a gardés en cas de besoin. Toutefois, lors de son arrestation, il avait déclaré aux enquêteurs de la Flying Squad de l’ADSU que ces médicaments, classés sous la Dangerous Drugs Act (DDA), sont destinés à un client. « Ena ziss sa Rivotril la, pou enn klian sa », leur avait-il lancé après qu’ils aient fouillé sa décapotable.
D’autres chefs d’inculpation pourraient être logés contre Mohamad Ally Jafaar Rassool : l’utilisation de médicaments périmés pourrait mettre la vie des utilisateurs en danger. Les enquêteurs devront également se pencher sur les produits jetables saisis à l’entrepôt de Vallée-des-Prêtres, car soupçonnés d’avoir été récupérés auprès des blocs opératoires pour être « recyclés » avant d’être remis sur le marché.
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