Jean Désiré Baya est soupçonné d’avoir introduit à Maurice Rs 30 millions de gandia cultivé à La Réunion entre 2011 et 2012.
Déjà condamné à cinq ans de prison à l’île sœur pour un délit similaire, il a été jugé « in absentia » devant le tribunal de Champ-Fleuri mardi.
Jean Désiré Baya, un skipper mauricien de 55 ans, est considéré par le ministère public français comme étant le cerveau d’un vaste réseau de trafic de gandia entre La Réunion et Maurice démantelé il y a six ans. Mardi, à la clôture du procès intenté à sept Mauriciens et Réunionnais – considérés comme fournisseurs, intermédiaires et transporteurs de drogue – devant le tribunal de Champ-Fleuri, le procureur a requis qu’une peine de six mois à quatre ans de prison leur soit infligée.
Jean Désiré Baya avait déjà été arrêté, en 2003, à l’île sœur, avec 23 kilos de gandia dissimulés dans des bidons en plastique à bord du voilier Fou Baladin, en partance pour Port-Louis. Il avait alors été condamné à cinq ans de prison. D’où les quatre ans de prison réclamés contre lui, assortis d’une amende de 20 000 euros, soit Rs 800 000. Il avait été aussi interdit d’entrée sur le territoire français aussitôt après avoir purgé sa peine et dès que son nom avait été balancé par François Marc Marot, un skipper mauricien arrêté au port par les gendarmes réunionnais, en octobre 2012.
Véritable réseau
Du gandia caché dans des bouteilles de plongée sur un voilier devant mettre le cap sur Port-Louis a été saisi. La brigade antidrogue mauricienne avait appréhendé Jean Désiré Baya chez sa compagne Marie Laurine Laurette, à Pailles. Sur place, 12 000 graines de gandia et plus de Rs 400 000 ont été saisies. Ce qui lui a récemment valu deux ans d’emprisonnement. À La Réunion, l’enquête, ouverte en avril 2012, a révélé comment le trafic fonctionnait. Jean Désiré Baya est accusé d’avoir tissé un véritable réseau durant son incarcération, grâce à l’aide de Louis Tonta, un de ses complices mauriciens arrêtés avec lui en 2003. Ce dernier récupérait la drogue avec l’aide de Marie Berfeuil chez le cultivateur Gerard Lartin. Tous étaient certains d’avoir de la plus-value, le gandia étant vendu très cher à Maurice. Laetitia Laurette, la fille de la compagne de Jean Désiré Baya, est, elle, accusée de transporter de l’argent à l’île sœur. Louis Tonta la récupère et paie les cultivateurs. La drogue est alors envoyée sur le voilier. Pour la traversée, François Marc Marot peut prétendre à une prime de 25 000 euros, soit un million de roupies.Conversation interceptée
Selon l’enquête des gendarmes français, qui avaient intercepté une conversation autour d’une livraison, la drogue était récupérée en haute mer par Jean Désiré Baya. Un deuxième voilier, appartenant au Mauricien Laurent Édouard, faisait le va-et-vient. Cela a pu être confirmé lorsque l’Anti-Drug and Smuggling Unit a saisi des bouteilles de plongée contenant 8,3 kilos de gandia chez François Marc Marot qui dit avoir effectué trois traversées avec un total de 120 kilos de gandia valant Rs 30 millions depuis 2011 pour Jean Désiré Baya. Ce dernier, déjà libéré de prison pour l’affaire des 12 000 graines de gandia saisies chez sa compagne, aurait déjà repris la mer. Selon son avocat, Me Gavin Glover, il n’a jamais été informé par les autorités françaises qu’un procès avait été appelé contre lui. Le verdict devrait être prononcé le vendredi 22 avril.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !