Les trafiquants de drogue font preuve d’ingéniosité pour éviter de se faire épingler par la police. Récemment, du papier imbibé avec de la drogue a fait son apparition à Maurice. Pour certaines personnalités, le cannabis pourrait remédier au problème des drogues synthétiques, qui prend de l’ampleur.
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Le point.
L e débat fait rage. Certains considèrent que le cannabis est le facteur déterminant dans le parcours des consommateurs de drogues. D’autres, en revanche, sont d’avis qu’il limiterait la consommation de drogues synthétiques.
Une opinion que partage Akil Bissessur. Le vendredi 23 septembre, il était l’invité de Nawaz Noorbux sur le plateau de TéléPlus. L’avocat, interpellé le 19 août dernier pour trafic de drogue synthétique et qui affirme avoir été victime de« planting », a indiqué être pour la décriminalisation du cannabis. Selon lui, cela aiderait à limiter la consommation des drogues synthétiques.
Celles-ci gagnent du terrain à Maurice, car les trafiquants rivalisent d’imagination. Preuve en est l’interpellation du chanteur Tikkenzo, le mercredi 21 septembre à Beau-Bassin, pour trafic de drogue synthétique. Selon les hommes de l’ASP Jankee de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), qui ont procédé à l’arrestation de l’artiste local, la drogue était en forme de morceaux de papier. Ceux-ci avaient été imbibés d’un liquide, puis mis à sécher. Vendredi, la brigade antidrogue a obtenu la confirmation auprès du Forensic Science Laboratory que les papiers saisis contenaient bel et bien de la drogue.
L’objectif d’utiliser des papiers pour en faire de la drogue a pour but de rendre le trafic moins risqué. Autant de nouveaux défis auxquels doit faire face l’ADSU, qui se dit consciente de la situation.
« Ou mazine li pa fasil pou gagn ladrog koumsa. Trafikan fer tou pou detourn latension lapolis », confie un haut gradé de cette unité.
Au quartier général de l’ADSU, on affirme que les officiers en charge des équipes se mettent régulièrement à jour sur les nouveaux moyens utilisés par les trafiquants. Toutefois, on concède que les dealers bénéficient d’énormes moyens financiers et technologiques, ce qui leur permet d’avoir une longueur d’avance sur la police. « GPS, drone, papier imbibé, caméras, motion detector, entre autres… Zot ena lavans lor lapolis », indique-t-on.
De plus, toujours selon l’ADSU, des chimistes collaboreraient avec les trafiquants pour produire de la drogue synthétique. Certes, dans le passé, des laboratoires clandestins ont été démantelés. Cependant, les produits utilisés pour la production des drogues ne cessent d’évoluer. « Lapay dite, fey sousou sek, fey papay ou encore des herbes sauvages, la liste des ingrédients est longue », fait-on ressortir à l’ADSU.
Malgré tout, des hauts gradés aux Casernes centrales soutiennent que le combat se poursuit. D’ailleurs, les différentes saisies importantes réalisées au cours de ce mois-ci le prouvent. On cite notamment la saisie de 12 kilos de cannabis (Rs 15 millions) à Cassis, ainsi que 3 kilos de cannabis d’une valeur de Rs 4,5 millions à Gokhoola, où la police a arrêté un couple.
« Nous agissons à la suite de renseignements et de la situation sur le terrain. Il est vital de réunir plusieurs éléments et on doit aussi s’assurer d’être au mieux de nos capacités car, par la suite, les drogues saisies servent de preuves pour les poursuites judiciaires », fait-on comprendre.
Les nouveaux types de drogues à Maurice
- Papiers à motifs imbibés
- Liquides présentés sous forme de gouttes
- Feuilles sèches naturelles et arrosées avec des bombes aérosol à base de THC
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