Les trafiquants usent de tous les moyens possibles pour introduire de la drogue à Maurice : dans des bagages, l’utilisation de mules ayant avalé des boulettes d’héroïne. Désormais, les passeurs privilégient la voie postale.
Saisies fructueuses. En ce début d’année, la brigade antidrogue et les douaniers ont intercepté deux importants colis de drogue, d’une valeur marchande de Rs 17,5 millions et introduits à Maurice par voie postale. « On prend la même… voie et on recommence », pourrait-on dire, car les autorités avaient, fin 2015, multiplié les saisies de drogue par voie postale.
La drogue était dissimulée soit dans des classeurs, soit dans une boîte de plywood contenant des vêtements. Les trafiquants rivalisent d’ingéniosité pour déjouer les contrôles. Si la mafia de drogue semble privilégier le réseau postal, à la douane, comme au QG de l’ADSU, la vigilance était de mise durant la période des fêtes.
« Les trafiquants profitent du flux de courrier à la poste en fin d’année, pensant échapper aux contrôles, croyant que les douaniers auront l’attention ailleurs. Leurs colis arriveraient donc à destination sans difficulté. Malheureusement pour eux, cela n’a pas été le cas, vu le nombre de saisies effectuées », confie un officier de la poste.
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Et ce n’est pas tout : cette année, la douane mauricienne sera équipée d’un ‘Fast Interceptor’. La mission de cette vedette rapide sera d’intensifier les activités de recherche dans le port », explique Ludovic Thanay, assistant directeur au Taxpayer Education and Communication Department de la MRA.
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Noms fictifs
Les expéditeurs n’indiquent jamais la véritable identité du récipiendaire du colis. Si un nom fictif est mentionné l’on s’assure toutefois d’indiquer la bonne adresse. « C’est là un moyen de protéger le récipiendaire », confie un agent de la brigade antidrogue. « De fait, si le colis franchit l’étape de la poste, lorsque le facteur se rend à l’adresse indiquée, le parrain de drogue place des ‘jockeys’ en des lieux stratégiques, près des boutiques, pour guetter le facteur qui aura du mal à trouver la personne à laquelle est destiné le colis, vu que l’enveloppe mentionne un faux nom. Quand le facteur cherche des renseignements auprès de la bande, les ‘jockeys’ prétendront que la personne en question habite la même cour qu’eux et demanderont alors au facteur de leur remettre le colis. Une fois leur possession, les ‘jockeys’ se chargeront de le transmettre au parrain », précise notre agent. Cependant, lorsque l’ADSU découvre un colis de drogue, s’ensuit une opération de ‘Control delivery’. Le facteur est chargé de remettre le colis au destinataire, ou ce dernier se manifeste au bureau de poste pour récupérer sa marchandise. Une fois que celle-ci est en sa possession, il est placé en état d’arrestation.Vigilance
Face à la recrudescence de colis de drogue par voie postale, la Mauritius Revenue Authority annonce des mesures pour 2016 afin de contrecarrer l’introduction de drogue sur le territoire. « Nous avons intensifié nos efforts à la douane ces dernières années. Nous avons acquis de nouveaux équipements, y compris des détecteurs de drogue efficaces. Nous introduirons bientôt un système de scanner, avec des images à haute résolution. Ce scanner pourra examiner sous rayons X, le contenu d’un camion-conteneur », soutient-on à la MRA.
De plus, un ‘Weight Bridge’ sera aménagé, qui permettra de déterminer si le poids du conteneur correspond bien à celui indiqué sur la fiche. S’il y a surcharge, ce pont-balance permettra de déceler quels produits ou objets ont été ajoutés en catimini au contenu.
Rs 178 M de drogue saisies en 2015
Qui dit trafic de drogue, dit gros sous. Rien qu’en 2015, les autorités ont intercepté pour Rs 178 494 454 de drogue, tant à l’aéroport qu’au port. Outre les traditionnels cannabis et héroïne, les douaniers et les limiers de l’Anti Drug and Smuggling Unit ont vu l’apparition d’un nouveau venu dans ce milieu de la drogue : le ‘C'est pas Bien’. <Publicité
Rs 2,7 M de drogue saisies
Deux colis venant de l’étranger, avec 150 grammes d’héroïne et de 1,5 kg de gandia, respectivement, ont été découverts à la Poste centrale, jeudi dernier. Les limiers spécialisés dans la détection d’objets illicites ont vite mis au point une opération pour remonter jusqu’au commanditaire des colis. Avec l’aide de l’Adsu du port, une opération de livraison contrôlée a été montée dans le Sud, au bureau de poste de Mahébourg. Sur place, deux individus, dont un électricien, se sont présentés pour récupérer l’un des colis contenant 150 grammes d’héroïne. Cette drogue, valant Rs 2 millions, était dissimulée dans des produits de maquillage. Démasqués, les deux hommes ont été arrêtés. Dans un bureau de poste des Plaines-Wilhems, la même opération a permis d’intercepter un individu alors qu’il prenait livraison d’un colis suspect. À l’intérieur, caché dans des boîtes en carton, 1,5 kg de gandia, dont la valeur est estimée à Rs 700 000. Les suspects seront inculpés de trafic de drogue devant le tribunal de Mahébourg et de Curepipe, respectivement.Lundi: Rs 18 M d’héroïne saisie à la poste centrale
Nouveau coup de filet que celui réalisé par l’ADSU du port avec l’appui des officiers de la Mauritius Revenue Authority. Les autorités ont intercepté un colis suspect en provenance d’Afrique du Sud lundi. Il contenait trois sachets dans lesquels de l’héroïne était dissimulé. L’exercice de pesage a révélé que ce colis contenait Rs 1,2 kg d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 18 millions.La drogue était dissimulée dans des classeurs en format A4. Bien que le colis était adressé à un Quatre-Bornais, à ce stade de l’enquête aucun suspect n’a été arrêté.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !