Des substances soupçonnées d’être de la drogue ont été retrouvées en possession d’un cuisinier de la prison centrale de Beau-Bassin lors d’une fouille, mardi matin. Arrêté par l’Adsu, le cuisinier a fini par balancer le nom de trois gardiens-passeurs. Il a aussi dévoilé l’identité du détenu ayant commandité la drogue.
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« Les mouvements du cuisinier étaient surveillés depuis 2009, sans rien donner. Le vent a finalement tourné. Nous avons monté une opération qui a éxigé un mois de travail. Le cuisinier a été pris la main dans le sac », confient les officiers de la Correctional and Emergency Response Team (CERT) chargés de la fouille. C’est vers 7 heures que la fouille générale a commencé. « Quand est venu le tour du cuisinier, ses effets personnels ont été inspectés sans que rien de compromettant ne soit découvert.»
C’est ainsi que le CERT l’a soumis à une fouille corporelle. 23 boulettes contenant une substance soupçonnée d’être de la drogue synthétique et du cannabis ont été retrouvées dans ses sous-vêtements. Lors de son interrogatoire, il a révélé l’identité du détenu à qui la drogue était destinée. Celui-ci a été immédiatement transféré à la prison de Phoenix. 13 grammes d’héroïne, du haschich et de la drogue synthétique ont été retrouvés en sa possession, dissimulées dans sa poche.
Trois gardiens-passeurs surveillés
Le cuisinier-passeur a été interrogé par les officiers de prisons. Il n’a pas tardé à dévoiler l’identité du commanditaire et les noms de trois officiers de prisons impliqués dans le trafic. Ces officiers agiraient, selon des hauts gradés, comme des passeurs pour des trafiquants de drogue incarcérés à la prison de Beau-Bassin. « Les mouvements de ces gardiens seront désormais étroitement surveillés », confient des officiers de l’unité 24/7 de la prison.
Sollicité par Le Défi Quotidien, la cellule de presse de la prison confirme : « Un cuisinier a été arrêté avant-hier (NdlR : mardi) vers 7 heures et lors d’une fouille, 61 grammes de ‘leaf matter particles’ et 2 grammes ‘of white powder’ ont été retrouvés en sa possession. Le cas a été référé à l’Adsu », lit-on dans un communiqué adressé au Défi Quotidien.
L’arrestation du cuisinier-passeur soulève la question de « proximité » entre les membres du personnel affecté à la cuisine et certains détenus. Les prisonniers qui travaillent à la cuisine, ou à la boulangerie de la prison, sont ceux qui ont été récompensés pour « bonne conduite ». Ils sont communément appelés ‘red banned detaines’.
« Le personnel opérant dans la cuisine de la prison, des civils, peuvent facilement se laisser influencer par les détenus soumis à des corvées. D’où la nécessité que nos cuisines soient détachées de nos prisons », proposent nos interlocuteurs.
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