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Trafic de drogue en prison : enquête sur un prisonnier qui fait une overdose le jour de Noël

Le combat pour empêcher que la drogue n’entre en prison est laborieux.

Un Habitual Criminal, incarcéré pour vol à la prison centrale de Beau-Bassin, a fait une overdose de drogue le jour de Noël. Il a été admis d’urgence à l’hôpital Jawaharlal Nehru, Rose-Belle. L’administration carcérale confirme le cas d’overdose et souligne que l’état du détenu est stable. Cette affaire, précisent des sources au centre pénitencier de Beau-Bassin, remet en question le trafic de drogue qui perdure en prison depuis « le début de confinement ».

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Un prisonnier était à deux doigts de trouver la mort, vers 10 h 30, le vendredi 25 décembre 2020, à la prison centrale de Beau-Bassin. Il était en compagnie de deux autres détenus dans la cour numéro 6 quand il s’est retrouvé dans un état second et a été pris de vomissements. Il a été transporté à l’infirmerie du centre pénitencier. C’est ainsi, selon des gardiens, témoins de la scène, que le personnel s’est rendu compte que le prisonnier faisait une overdose d’une substance illicite. La décision a aussitôt été prise afin de transporter le détenu au centre hospitalier Jawaharlal Nehru de Rose-Belle où il a été admis à l’unité des soins intensifs. 

Tentative d’évasion au RYC pour garçons 

Tentative d’évasion au centre de réhabilitation pour garçons (Rehabilitation Youth Center Boys) de Beau-Bassin il y a environ une semaine. Des sources expliquent, sous le couvert de l’anonymat, que les internes avaient saboté la serrure d’une porte afin de prendre la poudre d’escampette. Mais un des leurs en a informé l’administration du centre de réhabilitation. Des gardiens, attachés au département ‘Works’ à la prison centrale de Beau-Bassin, ont été mobilisés d’urgence pour réparer la porte sabotée. 

Nos sources indiquent qu’une enquête interne a été initiée afin de déterminer ce qui s’est réellement produit ce jour-là et comment le prisonnier a pu se procurer ces substances illicites. «Il y a un manque de gardiens à la prison. C’est la raison pour laquelle il manque toujours d’officiers dans la cour numéro 6. La présence de gardiens aurait pu prévenir un tel cas », soutiennent nos sources.

Explosion de drogue en prison

Les officiers de la CERT avancent que ce cas d’overdose met le doigt sur « le trafic de drogue qui perdure en prison depuis mars », c’est-à-dire depuis le début du confinement. Des gardiens, affectés au département General Duties, avaient alerté la rédaction du Défi Quotidien, à trois reprises durant l’année, soulignant une supposée « explosion de drogue en prison ». Cela malgré le confinement. Le cas d’overdose, survenu le jour de Noël, démontrerait, selon des sources, que « le trafic de drogue est bel et bien présent en prison malgré les fouilles fréquentes menées par les officiers ». Autre élément qui interpelle les officiers : la disparition des seringues à l’infirmerie de la prison il y a environ un mois.

Le commissaire des prisons, Mario Nobin, a été sollicité à maintes reprises pour une déclaration en ce sens. Mais il n’est jusqu’ici pas revenu vers nous. Le Défi Quotidien s’est donc tourné vers le département Welfare du milieu carcéral pour des précisions. « Il y a bel et bien eu un cas d’overdose à la prison centrale de Beau-Bassin. L’état du prisonnier, qui est encore hospitalisé, est stable », fait-on comprendre. 

Le département Welfare n’a toutefois pas tenu à nous quelle drogue a été consommée par le prisonnier. «Il faut attendre le rapport des médecins pour commenter », dit-on. Comment le détenu s’est-il procuré cette drogue ? « C’est évident. Il y a des brebis galeuses en prison. Des gardiens seraient prêts à tout pour obtenir de l’argent », fait-on comprendre.

Overdose en prison : Deuxième cas enregistré cette année

Au début de l’année, une douzaine de prisonniers en détention préventive (On remand) ont frôlé la mort après avoir consommé de l’héroïne par voie intraveineuse. Les faits se sont produits le 9 janvier 2020. Les prisonniers avaient, selon des sources, obtenu cette drogue d’un des présumés passeurs britanniques arrêtés à l’aéroport SSR de Plaisance en novembre 2019. Dans une déclaration, le commissaire des prisons de l’époque, Vinod Appadoo, avait expliqué que « des détenus ont été retrouvés dans un état second et la prison n’a aucune idée de ce qu’ils ont pu consommer ». Il n’avait pas confirmé s’il s’agissait de drogue dure. Mais comment les détenus ont-ils pu se procurer et consommer cette substance ? « Nous n’avons aucune idée. Difisil pou konfirme », avait-il indiqué.

 

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