Toxicomanie: 70% de réussite pour le traitement au Suboxone

Trois groupes de toxicomanes ont suivi le nouveau traitement au Suboxone et à la Naltrexone, en cours depuis le 13 janvier, comme substitution à la méthadone. Les médecins du ministère de la Santé estiment que le programme est pour l’heure un succès. Trente patients sur 35 ont bien réagi au nouveau programme de réhabilitation pour les toxicomanes. C’est le constat des cadres du ministère de la Santé affectés à la Harm Reduction Unit. Ils ne cachent pas leur étonnement quant au succès de ce programme qui avait été vivement critiqué par plusieurs Organisations non gouvernementales l’année dernière. Le programme au Suboxone et à la Naltrexone avait rencontré des difficultés quelques semaines après son introduction. En  cause, une « mauvaise planifica-tion », explique-t-on au ministère. « On avait commencé avec un premier groupe de 10 personnes. Ces patients avaient, au départ, bien réagi au traitement. Cependant, comme ils étaient, à l’époque, en liberté conditionnelle, ils ont dû couper court au traitement à la suite de leur condamnation. Ce qui fait qu’ils ont rechuté », explique une source au ministère de la Santé.

Deux volets

C’est alors que les cadres de la Harm Reduction Unit décident de changer de stratégie en réduisant le nombre de patients  de moitié. Ce qui fait que l’on compte aujourd’hui des groupes de cinq. « Nous analysons, en premier temps, le casier judiciaire des patients. S’ils sont en liberté conditionnelle, ils sont recalés, car, en cas de condamnation, ils ne pourront être suivis. Depuis l’adoption de cette nouvelle stratégie, on constate une nette amélioration », poursuit un autre médecin du ministère de la Santé. Une fois ce premier exercice de screening finalisé, les patients sont alors admis à l’hôpital de Mahébourg pour une durée de deux semaines. La thérapie comprend deux étapes. Le premier volet est celui du Suboxone. Chaque patient reçoit deux cachets par jour pendant une semaine. « Nous commençons avec un cachet de quatre milligrammes et nous varions le dosage dépendant de la constitution du patient », explique un médecin. Après la première semaine, les médecins laissent passer trois jours avant d’entamer le deuxième traitement. Il consiste à mettre le patient sous la Naltrexone une fois par jour. L’objectif est de rendre le patient insensible aux drogues. « Sous ce traitement, le patient ne ressent plus les effets des drogues. Si jamais il se remet à consommer de la drogue, il ne ressentira plus aucun effet. Il réalisera, au final, que cela ne vaut pas la peine d’en acheter », explique-t-on. Ce traitement de deux semaines terminé, les patients sont autorisés à rentrer chez eux. « On leur prescrit alors de la Naltrexone pour une semaine », fait-on ressortir. « Le traitement est à vie, mais le dosage du médicament dépend de la façon dont réagit le patient », ajoute notre source.   [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"13245","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-21803","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"1277","alt":"Suboxone"}}]]