L’enquête de la commission anticorruption sur les « toxic loans » au sein de l’ex-MPCB, soit la MauBank, a connu des développements. Durant les semaines écoulées, l’Independent Commission Against Corruption a poursuivi les analyses des documents.
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Au final, d’autres emprunts qui avoisinent la barre des Rs 500 millions font l’objet d’intérêt par les hommes de Navin Beekharry. Alors que le chiffre était établi à Rs 1,7 milliard, nos sources proches du dossier évoquent désormais un montant de plus de Rs 2 milliards. Pour rappel, ces « toxic loan » concernent des prêts offerts à des compagnies avec des terrains fictifs comme garantie, durant la période de 2010 à 2014, par l’ex-Mauritius post and Cooperative Bank Ltd.
Les enquêteurs du Réduit Triangle tentent d’obtenir un maximum d’informations avec l’audition de plusieurs protagonistes. Selon nos sources proches du dossier, ces emprunts toxiques qui ont attiré l’attention ramènent le montant à plus de Rs 2 milliards. À ce stade, l’ICAC compte une centaine de dossiers à être analysés pour retracer des irrégularités au niveau des emprunts d’argent alloués. Les développements dans cette enquête sont liés à une descente au siège de la MauBank à Réduit.
Dans les couloirs abritant les bureaux des enquêteurs, on laisse entendre que des dossiers récupérés sont comme une boite de Pandore. Après presque une année d’enquête, suite à une investigation du CCID en 2015, des hauts cadres de l’ex-MPCB Bank, avaient été auditionnés sur des gros prêts, qui totalisent environ Rs 1,7 milliard. La banque avait enregistré des pertes d’approximativement Rs 1,2 milliard.
Quant aux dossiers récupérés par l’ICAC, ils sont axés sur les transactions des emprunts jugés toxiques, totalisant Rs 1,5 milliard. Depuis la semaine dernière, l’ICAC a pu retracer une vingtaine d’autres prêts toxiques.
Seuls 5 % du montant d’emprunt a été remboursé avant la fermeture de l’ex-MPCB. L’ICAC a initié un volet d’enquête sur les garanties fournies durant les demandes de ces emprunts. Un élément a particulièrement choqué les enquêteurs : les compagnies qui ont été sollicitées et qui ont bénéficié de ces prêts n’existent plus depuis 2015 ! De plus, plusieurs protagonistes à la tête de ces compagnies ne sont plus au pays. Ce qui rend la tâche des enquêteurs beaucoup plus compliquée.
Ils ne sont plus au pays
Sept individus, dont les noms figurent sur la liste d’une dizaine de suspects potentiels dressée par l’Icac, ne sont plus au pays. Parmi eux, on retrouve des hommes d’affaires qui dirigent des compagnies fictives et qui ont mis le cap vers l’étranger depuis longtemps.
Les fausses garanties interpellent
Désormais, les officiers qui étaient responsables au sein de l’ex-banque MPCB seront appelés par l’Icac pour des précisions. Ce sont leurs recommandations qui ont été prises en considération au Loan Committee en charge d’avaliser les demandes d’emprunts. Leurs rôles seront passés au peigne fin.
Dans les dossiers épluchés par le Réduit Triangle, certaines demandes ont été approuvées à la vitesse de l’éclair, soit moins d’une semaine. Sept dossiers étudiés jusqu’à présent ont attiré l’attention des enquêteurs sans oublier l’utilisation des « faux biens » en tant que garanties immobiliers.
Comment ces demandes ont-elles été approuvées avec autant de rapidité ? Telle est l’énigme que devront résoudre les enquêteurs. En général, les demandes d’emprunt incluent de multiples étapes, notamment le rapport du département légal de la banque, la vérification des contrats de terrain offerts comme garantis auprès du bureau d’enregistrement des biens, des notaires ou arpenteurs. L’Icac compte solliciter les explications des employés affectés à l’époque dans le département des prêts. Ils seront confrontés à ces informations.
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