Alors que la basse saison touristique approche, les acteurs de l’industrie expriment un optimisme prudent quant à la perspective d’une période satisfaisante. De plus, des promotions sont envisagées pendant cette saison afin de stimuler l’afflux de visiteurs et maintenir la vitalité du secteur.
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Ivan Catherine, le General Manager du groupe Radisson (Maurice), se montre confiant à l’approche de la basse saison. « À l’heure actuelle, nous avons déjà enregistré un taux de réservation variant de 40 à 50 % dans nos établissements pour la basse saison. Nous prévoyons de terminer la saison avec un taux d’occupation d’environ 85 % à 90 % », indique-t-il. Ce dernier affirme que le taux prévu est plus ou moins similaire à celui enregistré pendant la basse saison de l’an dernier. « D’ailleurs, nous prévoyons une bonne année dans l’industrie à condition qu’il n’y ait pas d’événements internationaux tels que pandémie ou guerre qui pourraient affecter les arrivées touristiques », soutient-il.
L’optimisme se fait également ressentir parmi les opérateurs touristiques dans le secteur du transport. Yashpal Murrakhun, porte-parole de la Federation of Hotels Taxi Associations, affirme qu’il y a eu une nette amélioration au niveau de la clientèle et des revenus depuis le début de l’année. « Cette tendance devrait se poursuivre pendant la basse saison également », affirme-t-il. Toutefois, il déplore la présence de taxis illégaux qui mettent en péril le bon déroulement des activités des opérateurs agréés.
Bonnes affaires dans le commerce également. Le président de l’Association des Propriétaires de Boutiques Touristiques, Kunal Awotar, explique que le niveau des activités dans les magasins touristiques se rapproche de celui de 2019. En effet, il avance qu’après la réouverture des frontières, soit en 2022, il y avait eu un boom dans ce secteur d’activité. Le peak des ventes, dit-il, a été maintenu jusqu’en 2023. « Cependant, à partir de cette année, nous constatons une baisse conséquente des ventes par rapport à il y a deux ans », soutient-il. Ainsi, il est d’avis que la basse saison de cette année sera similaire à celle de 2019. « Les clients haut de gamme des marchés principaux, notamment les Français et les Allemands, viennent à Maurice principalement pendant la haute saison », précise-t-il.
Travaux de rénovation
Dans l’industrie hôtelière, la rénovation pendant la basse saison est devenue une stratégie incontournable pour les hôteliers soucieux de maintenir leur compétitivité et de répondre aux besoins changeants des clients. Chez Azuri Résidences & Villas, du groupe Radisson, les travaux pour rénover une vingtaine de chambres incluant les piscines vont commencer en début de mai prochain. « L’établissement ne sera pas fermé complètement car des visiteurs sont attendus », précise Ivan Catherine. Par ailleurs, il avance que le groupe travaille également sur un plan de rénovation pour les autres établissements. « Il faut compter au moins 18 mois de préparation avant de lancer les travaux », dit-il.
Selon Kunal Awotar, les propriétaires de magasins n’adoptent pas de stratégies particulières pendant la basse saison. « Nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à opérer. Cependant, nous fermons nos portes plus tôt pendant la basse saison par rapport aux mois de pointe », fait-il ressortir.
Les Arabes plus nombreux pendant la basse saison
Après la fête d’Eid-Ul-Fitr qui sera célébrée en avril prochain, un bon nombre de touristes en provenance de pays arabes sont attendus à Maurice, selon Kunal Awotar. « Nous avons constaté cette tendance depuis quelques années. Après les festivités, de nombreuses familles arabes choisissent Maurice pour se détendre, voyager et passer du temps avec leurs proches », observe-t-il. Par ailleurs, il souligne que ces visiteurs sont généralement dotés d’un pouvoir d’achat élevé. « En particulier, ceux en provenance des Émirats arabes unis et du Koweït n’hésitent pas à dépenser », ajoute-t-il. Ivan Catherine abonde dans le même sens. « Normalement, après le Ramadan, nous accueillons un bon nombre de touristes en provenance d’Arabie saoudite. Certains viennent en famille et d’autres pour leur lune de miel », fait part le General Manager. De plus, il note que les Indiens, les Réunionnais et les Sud-Africains sont également nombreux pendant la basse saison.
Révision des tarifs à la baisse
Avec la réduction du nombre de touristes et des revenus pendant la basse saison, de nombreux opérateurs touristiques revoient leurs tarifs à la baisse afin d’attirer des visiteurs. À l’instar de Kunal Awator, qui affirme que des promotions sont prévues dans les magasins touristiques à partir de fin avril. « Nous allons proposer des remises allant jusqu’à 50 % sur une gamme de produits », annonce-t-il.
Pour sa part, Ivan Catherine explique que les tarifs varient en fonction des saisons. « Pendant la basse saison, les prix sont généralement plus attrayants. Il faut compter une baisse variant entre 15 % et 20 % par rapport aux tarifs pratiqués en haute saison », indique-t-il.
Concernant les taxis d’hôtel, Yashpal Murrakhun explique qu’il n’y a pas de tarifs déterminés que ce soit pour la haute ou la basse saison. « Les chauffeurs sont libres d’appliquer les tarifs qu’ils souhaitent. Ainsi, il se peut que certains baissent leurs prix pendant la basse saison », dit-il.
Ce que pensent d’autres opérateurs …
Virginie Orange, directrice de Totof Tours (Mauritius) : « On peine toujours à sortir la tête de l’eau »
« Bien que les arrivées touristiques soient en hausse, la haute saison écoulée était morose pour notre entreprise. Ainsi, on s’attend qu’avec l’arrivée de la basse saison, la situation va s’empirer. Il est vrai que les hôteliers ont réussi à surmonter la crise et que les revenus sont au-delà des attentes. Mais ce n’est malheureusement pas le cas pour certains petits opérateurs. On peine toujours à sortir la tête de l’eau. »
Christian Lefèvre, Managing Director de Coquille Bonheur : « La vigilance est de mise »
« Même s’il est encore un peu tôt pour avoir une visibilité parfaite, les signes d’enthousiasme des marchés pour notre destination sont très prometteurs. Cela nous donne de bonnes raisons d’être encore optimistes pour l’avenir. Cependant, il est crucial de rester vigilants et de suivre de près l’évolution de la situation mondiale, avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine ainsi qu’entre Israël et le Hamas, la situation de la mer rouge, la dengue, entre autres. En prenant des décisions éclairées en fonction des informations disponibles, nous pourrons continuer à progresser et à nous adapter aux défis qui se présentent. Nous devons rester vigilants tout en gardant une approche réfléchie et proactive. »
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