Tourisme: Les plus mal payés du secteur

La Journée mondiale du tourisme a été célébrée cette semaine. Si certains employés sont les mieux rémunérés, d’autres, par contre, perçoivent des salaires « de misère ». Gros plan sur ceux qui sont mal payés. Mariée et mère de deux enfants, âgés de 17 et 15 ans, Béatrice est femme de chambre dans une villa à Flic-en-Flac. « Mais puisque je n’ai pas de bagage académique, j’ai dû opter pour le poste de femme de chambre. C’est un travail fatiguant certes, mais aussi très mal payé », avance-t-elle. Elle dit travailler pour un salaire mensuel de Rs 8 000. « Je n’ai pas de choix. Je dois travailler pour pouvoir contribuer au budget familial et aider mon époux à rembourser les dettes », déplore notre interlocutrice. Girish, 28 ans, est serveur depuis plus de sept ans dans un hôtel à l’Est du pays. « Malgré autant d’années de service, je ne reçois que Rs 13 000 par mois », regrette-t-il. Jeune marié, il dit avoir aussi des prêts bancaires à rembourser. « Je viens de compléter la construction de ma maison. Après le budget dédié à l’alimentation, les factures et autres frais, il ne me reste presque rien », déplore-t-il. Faire des économies, soutient-il, est loin d’être possible. Normalement, il dit travailler huit heures par jour. « Parfois, je dois travailler matin et soir et au lieu de recevoir de l’argent additionnel, on obtient un jour de congé. Le salaire demeure le même malgré des heures supplémentaires », martèle Girish. Il y a une grande disparité des salaires entre les employés du 'Top Management' et ceux au bas de l’échelle, selon Atma Shanto, président de la Fédération des travailleurs unis (FTU). « Au niveau du syndicat, on a fait une requête aux patrons de l’hôtellerie pour connaître leurs salaires, mais ils ont refusé de nous communiquer ces informations. Nous sommes convaincus qu’il y a certains CEOs qui touchent plus de Rs 800 000 mensuellement alors qu’il y a des serveurs qui ne reçoivent que Rs 8 000. C’est injuste ! » s’insurge-t-il. Il avance que les employés font des sacrifices en travaillant pendant les congés publics, les dimanches, pendant les périodes festives ou encore jusqu’à fort tard la nuit. Ainsi devraient-ils être décemment rémunérés », renchérit-il. Atma Shanto fait par ailleurs ressortir qu’ils sont nombreux dans le secteur touristique à prendre un deuxième emploi car leurs salaires ne suffisent pas pour subvenir à leurs besoins. Du côté de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim), on fait ressortir que les employés d’hôtels reçoivent un salaire au-dessus de ce qui est indiqué dans le Remuneration Order de 2014. [row custom_class=""][/row]