Tourisme: la basse saison se remplit petit à petit

Avril à septembre. Ces six mois sont considérés comme étant difficiles pour l’industrie du tourisme. Mais la situation s’améliore. Il ne faudrait pas, cependant, s’attendre à la disparition de cette période, appelée la basse saison. « Pour les six prochains mois (avril à septembre), nous sommes en avance de 15 % sur nos réservations par rapport à l’an dernier », affirme François Venin, directeur commercial chez Beachcomber, premier groupe hôtelier du pays. « Le ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, en concertation avec tous les acteurs de l’industrie, a décidé depuis son arrivée de prendre le taureau par les cornes. Il a convoqué (...) les parties concernées pour en discuter et initier de nombreuses actions avec la Mauritius Tourism Promotion Authority notamment, qui commencent à porter leurs fruits. » Les données de 2013 à 2015 démontrent une nette amélioration pendant la basse saison (voir tableau). D’avril à septembre 2015, le nombre de touristes ayant visité le pays a atteint 512 426. Cela représente un bond de quelque 11 % par rapport à la période correspondante l’année précédente. L’augmentation durant cette période a contribué, sans aucun doute, à une hausse dans les recettes pour l’année, atteignant Rs 52 milliards, un palier record.

Phase d’embellie

En 2016, les 113 établissements hôteliers, bungalows et appartements devront accueillir 1,23 million de touristes. Les recettes sont estimées à Rs 54 milliards, selon la Banque de Maurice. Le tourisme est en phase d’embellie. Le secteur est le principal pilier de l’économie en termes de recettes et croissance sectorielle, assurant le gagne-pain de quelque 100 000 Mauriciens. « La donne a changé depuis 2015. La basse saison tend à se réduire, soit maintenant entre mi-mai à mi-juillet. En espérant que cette amélioration sur le remplissage des hôtels soit pérenne et nous permette dans un deuxième temps d’augmenter nos prix pour améliorer la rentabilité des hôtels », explique Christine Dupont, Chief Sales & Marketing Officer de Veranda Leisure and Hospitality. « Pour confirmer la donne, il nous faut un peu plus de temps. » La différence dans les arrivées entre les deux saisons (haute et basse) s’explique par le climat entre l’hémisphère sud et nord. Qui plus est, la saison de pointe coïncide avec les festivités de fin d’année à travers le monde. « La saison elle-même, à savoir l’hiver mauricien - de mai à septembre - est une période pendant laquelle nos clients historiques, notamment les Européens, ne songent pas forcément à se déplacer si loin de chez eux, vu que cette période correspond à leur été », affirme François Venin. « Fort de cette réalité, l’industrie touristique a anticipé cette réalité depuis très longtemps en appliquant des tarifs préférentiels pour inciter les touristes à venir durant cette période appelée dans les grilles tarifaires (comme étant) la basse saison. »

Changement de clientèle

Qui dit changement de tarifs dit changement dans le profil de la clientèle. Ce n’est pas forcément en termes d’origine du client mais par rapport à ses moyens, selon nos interlocuteurs. « Depuis toujours, la clientèle de la basse saison n’est pas la même que celle de la haute saison. En basse saison, la clientèle qui choisit Maurice a moins de pouvoir d’achat », fait ressortir Christine Dupont. Et François Venin, précise, à cet effet : « Chez Beachcomber, il y a un changement dans le profil des clients, car ils sont forcément moins fortunés. Nous n’avons pas chez nous plus d’Asiatiques que d’Européens bien que nous observions pour les six prochains mois des taux de progression intéressants en Chine et en Corée. » Avec davantage de vols, une diversification des marchés, la finalité est d’en finir avec la basse saison. « Certes, on ne pourra pas éliminer le climat d’hiver de cette période, à une époque où n’importe qui sur la planète peut consulter à distance la météo et les températures », estime François Venin du groupe Beachcomber. [row custom_class=""][/row]