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Tourisme : la basse saison ne freine pas l’élan des hôteliers

Nicolas Staub, Ashok Bhugoo et Richard Robert.

En dépit de la basse saison touristique à Maurice, les hôteliers affichent un taux d’occupation satisfaisant, voire en hausse par rapport à la période correspondante l’année dernière. Qu’est-ce qui explique cette performance ? Quelles sont les offres proposées en cette période ? Qu’en est-il des tarifs ? Le point.

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Depuis le début du mois de mai, Maurice est officiellement en période de basse saison touristique. Cependant, pour les hôteliers, c’est toujours « business as usual ». Nicolas Staub, Chief Commercial Officer de Beachcomber Resorts & Hotels, affiche l’optimisme en cette pleine période de basse saison touristique. « Nous sommes très confiants pour la basse saison, surtout que nous accueillerons au cours des prochains mois plusieurs grands groupes internationaux, qui tiendront leurs congrès annuels dans nos hôtels », indique-t-il.

Même son de cloche du coté de LUX* Le Morne. Le General Manager de l’hôtel, Ashok Bhugoo, souligne que l’établissement enregistre actuellement une performance solide, avec des chiffres comparables voire légèrement en hausse par rapport à la période correspondante, l’année dernière. « Cela témoigne de la constance de notre attractivité auprès de notre clientèle internationale », fait-il ressortir.

Dans les hôtels du groupe Sunlife également, les performances sont satisfaisantes. « Nous avons à ce jour un taux de réservation en hausse par rapport à l’année dernière. Ceci est peut-être dû également à davantage de ‘early bookings’ », indique le CEO, François Eynaud.

Les hôteliers ne sont pas les seuls à afficher la bonne santé en cette période hivernale, mais également d’autres opérateurs du tourisme. À titre d’exemple, chez le tour-opérateur Mautourco, les chiffres sont rassurants. « Nous constatons agréablement que les réservations pour cette basse saison ne semblent pas être en baisse par rapport à la même période l’année dernière. Nous notons une tendance à la stabilisation, ce qui est plutôt rassurant », déclare le Managing Director, Richard Robert.

Adaptation

Afin d’attirer davantage de clients en cette période de basse saison, les hôteliers s’engagent à adapter leurs offres et services. Chez Beachcomber , l’accent est mis sur l’expérience client . « Nous veillons à maintenir l’excellence de nos prestations tout au long de l’année, tant durant la haute saison que la basse saison », indique Nicolas Staub. Par ailleurs, il affirme que les événements MICE (Meetings, Incentives, Conferencing, Exhibitions) permettent aux hôtels du groupe de maintenir un taux de réservation intéressant, dépassant les niveaux de 2023.

Du coté de LUX* Le Morne, l’accent est mis sur des expériences sur mesure. « Nous nous concentrons également sur l’excellence de nos services, avec une attention particulière sur l’accueil et les expériences personnalisées », soutient Ashok Bhugoo. En effet, il soutient que durant la basse saison, une gamme diversifiée d’activités et d’événements pour les clients est proposée, mettant en lumière les richesses culturelles et naturelles de l’île. « Des excursions thématiques, des dégustations culinaires et des activités axées sur le bien-être sont organisées. »

Pour sa part, Richard Robert soutient que c’est la saison qui accueille généralement la clientèle du segment MICE. « Les événements et activités sont plutôt organisés pour cette clientèle spécifique », dit-il. Par ailleurs, il avance que c’est une période où l’entreprise se concentre plutôt sur la formation de l’ensemble des équipes pour se préparer à accueillir la haute saison dans les meilleures conditions possibles. « Nous sommes conscients que la qualité de nos services doit rester compétitive afin de s’adapter aux évolutions du secteur », souligne le Managing Director de Mautourco.

Les tarifs changent en basse saison

Au niveau du LUX* Le Morne, une demande continue est constatée. « Cela nous permet de maintenir des taux attractifs toute l’année », affirme Ashok Bhugoo. Il explique que la politique tarifaire est conçue pour refléter une offre adaptée à la demande. « Cela signifie que nos tarifs peuvent varier en fonction des périodes », explique-t-il.

Pour sa part, Nicolas Staub fait ressortir que comme tous les acteurs de l’hôtellerie, la stratégie tarifaire de Beachcomber comprend des tarifs pour la haute saison et la basse saison. « Chez Beachcomber, les tarifs de la basse saison, qui coïncide avec la période hivernale, sont en vigueur dès le début de mai et sont applicables jusqu’à septembre », souligne le Chief Commercial Officer.

Questions à …François Eynaud, CEO du groupe Sunlife : «Une bonne haute saison est attendue à partir d’octobre si…»

francoisComment les hôtels du groupe d’hôtels adaptent-ils leurs offres et leurs services en cette période de basse saison pour attirer davantage de clients ?
Nous avons une stratégie de marketing et de communication qui nous permet d’adapter nos offres tout au long de l’année, que ce soit en haute ou en basse saison. Par conséquent, nos hôtels affichent un taux de remplissage satisfaisant en ce moment. En outre, Sunlife a lancé une Summer Offer pour les séjours allant du 1er juillet 2024 au 31 octobre 2024 inclus, qui connaît beaucoup de succès.

Les tarifs sont-ils revus en période de basse saison ?
Après deux années marquées par la crise sanitaire, nos hôtels sont beaucoup mieux remplis en cette basse saison. C’est une très bonne nouvelle pour le secteur touristique à Maurice. Nos tarifs sont établis en conséquence afin de maintenir une profitabilité optimale, sachant que les coûts ont significativement augmenté.

Quelles sont vos perspectives pour le secteur d’ici la fin de cette année ?
Pour les neuf mois se terminant au 31 mars 2024, Sun Ltd a réalisé un chiffre d’affaires de Rs 6,9 milliards. Le bénéfice net du groupe, après imposition, s’est élevé à Rs 1,4 milliard contre Rs 1,1 milliard pour la même période de l’année précédente, ce qui démontre une bonne performance de nos hôtels. Les prévisions pour le quatrième trimestre sont encourageantes. Nous prévoyons un bon trimestre malgré la fermeture pour rénovation du Shangri-La Le Touessrok pendant une période de quatre mois à partir de juin 2024. Si les conditions, économiques et géopolitiques, ne se détériorent pas et que le service aérien est fiable et compétitif, nous prévoyons une bonne haute saison à partir d’octobre.

Progression de la clientèle mauricienne en basse saison

Selon les intervenants, les Mauriciens profitant des tarifs attractifs sont actuellement plus nombreux à passer des séjours dans les hôtels. « En cette période, nous continuons à accueillir nos compatriotes mauriciens au sein de notre établissement. Notre politique est de rendre notre expérience accessible aux résidents locaux tout au long de l’année, en fonction de la disponibilité de nos chambres et de nos 
services », soutient Ashok Bhugoo.

Il en va de même dans les hôtels du groupe Beachcomber. « Nous accueillons des clients mauriciens tout au long de l’année, avec une forte demande observée surtout lors des week-ends prolongés, des vacances scolaires, et de la saison festive », déclare Nicolas Staub. Ce dernier indique d’ailleurs que le marché local affiche une progression constante. D’autre part, les resorts du groupe Sunlife, ayant une grande capacité, permettent au groupe d’accueillir la clientèle locale. « C’est une clientèle de dernière minute. Cela dit, ce n’est pas uniquement pendant la basse saison que nous avons des Mauriciens. Nous les accueillons tout au long de l’année et surtout pendant les vacances scolaires et les longs week-ends », affirme François Eynaud.

Des perspectives encourageantes pour 2024

Selon Nicolas Staub, 2024 promet d’être une belle année pour l’hôtellerie mauricienne et le Groupe Beachcomber. « La destination a démarré l’année de manière remarquable, avec une hausse des arrivées touristiques de janvier à avril », indique-t-il. Le mois de mars, poursuit-il, coïncidant avec les vacances de Pâques, a été particulièrement excellent. « Au vu des réservations, cette tendance devrait se maintenir durant la basse saison. Tout cela permet à l’hôtellerie mauricienne d’envisager la haute saison avec confiance et optimisme », affirme le Chief Commercial Officer du groupe. Pour Beachcomber, les perspectives sont très encourageantes. « À ce stade, nos réservations pour les prochains mois dépassent déjà celles de 2023 », confie-t-il.

Ashok Bhugoo abonde dans le même sens. « Nous sommes très optimistes quant aux perspectives du secteur touristique à Maurice d’ici la fin de cette année », soutient-il. Pour lui, la tendance à la croissance du nombre de touristes se maintient. « Nous anticipons une augmentation continue du nombre de visiteurs en raison de l’attrait unique de Maurice en tant que destination de vacances de qualité », fait-il ressortir. Par ailleurs, l’augmentation ou la stabilité des vols à destination de Maurice est bénéfique pour l’ensemble de l’île. « Cela favorisera l’accessibilité de notre destination et contribuera à soutenir la croissance du secteur touristique local », confie-t-il.

Le Managing Director de Mautourco se montre également confiant. « Nous pouvons dire que nous sommes optimistes pour le secteur malgré les différents défis que nous avons rencontrés cette année. Nous prévoyons une haute saison en nette progression, tout en restant prudents par rapport à la situation économique mondiale », confie Richard Robert.

 

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