Un forum sur le potentiel de la collaboration Chine-Afrique a été l’occasion de faire le point sur le tourisme. Sen Ramsamy a notamment plaidé en faveur de la création de lignes aériennes « low-cost ».
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Il y a un fort potentiel pour le développement du tourisme entre la Chine et l’Afrique. Le tout, c’est de savoir comment l’exploiter. C’est l’un des sujets qui ont été abordés à l’hôtel Intercontinental, à Balaclava, les jeudi 12 et vendredi 13 avril lors d’un forum organisé par The Charhar Institute et la 21st Century Maritime Silk Road Foundation.
Sen Ramsamy, de Tourism Business Intelligence, a notamment expliqué que des lignes low-cost pour la région africaine seraient un bon point de départ. Selon lui, le business model du tourisme en Afrique doit être revu. « Cela requiert de bonnes infrastructures, une plus grande ouverture et l’accueil des autres, c’est le réveil d’une nouvelle Afrique », a-t-il expliqué. Pour lui, la connectivité est un point clé et il a balayé les critiques qui estiment qu’une compagnie aérienne low-cost ne pourrait pas fonctionner en Afrique.
Pistes de développement
« Les low-cost aideront à améliorer le trafic. Cela a été un succès en Europe et en Asie du Sud-Est. Il n’y a pas de raisons pour que cela ne marche pas en Afrique », a indiqué Sen Ramsamy.
Une amélioration du transport routier, la création de smart cities, le shopping hors-taxe, la création de centres commerciaux régionaux sont d’autres pistes de développement qu’a évoquées Sen Ramsamy.
Si les pays du continent parvenaient à réaliser cela, les objectifs affichés d’augmentation des recettes, d’amélioration des performances opérationnelles, d’ajout de la valeur et d’augmentation de l’investissement dans le tourisme pourraient être atteints, selon lui.
Outre les infrastructures, la région propose d’autres défis au développement du tourisme et à la nouvelle route de la soie que veut construire Pékin, selon Sen Ramsamy. « La nouvelle route de la soie traverse des régions qui font face à la pauvreté, au terrorisme, à la migration, au changement climatique, à la pollution, à des conflits et à l’instabilité politique. Le niveau de réactivité à ce genre de calamités déterminera le succès. »
Quant au vieux problème de la barrière de la langue entre Chinois et Africains, Sen Ramsamy estime qu’il faudrait avoir recours à la technologie, à travers des applications qui proposent des traductions instantanées pour le contourner. Les chiffres qu’il a exposés lors du forum laissent également entrevoir un secteur plein de potentiel. À titre d’exemple, en 2016, les recettes touristiques atteignaient USD 1,3 trillion, soit 3 % des recettes mondiales. Qui plus est, les touristes chinois sont de loin ceux qui dépensent le plus, avec USD 261 milliards, comparé aux USD 124 milliards des Américains, lointains deuxièmes.
En ce qui concerne le continent africain, il a reçu 62 millions de touristes pour USD 35 milliards en 2016, soit une petite fraction des recettes touristiques globales. Pour 2017, les prévisions sont de 70 millions de touristes, bien que les chiffres doivent encore être finalisés. En comparaison, Maurice a reçu 1,3 million de touristes en 2016.
Karl Mootoosamy, l’ancien directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), est également intervenu lors du forum. Il a souligné l’importance des personnes du troisième âge dans le tourisme chinois en Afrique. « L’apport des seniors peut être important. Il y a une nouvelle façon de voir le monde pour cette génération. Ils sont plus susceptibles de prendre leur temps que les jeunes qui sont dans la consommation rapide », a-t-il expliqué.
L’ex-directeur de la MTPA a fait référence aux 80 millions de Chinois qui voyagent chaque année, dont une part importante est composée de personnes âgées. Selon Karl Mootoosamy, il faut aussi bouger vers la dynamique du multivisa, qui donnerait accès à plusieurs pays africains en même temps.
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