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Tortures policières : «Une commission d’enquête ne donnera pas les résultats escomptés», dit le PM

Les cas de tortures policières alléguées qui ont récemment fait surface sur les réseaux sociaux étaient au cœur de la Private Notice Question (PNQ) à l’Assemblée nationale, ce mercredi 15 juin. Le leader de l’opposition a demandé au Premier ministre (PM) s’il instituera une commission d’enquête. 

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Répondant à Xavier-Luc Duval, Pravind Jugnauth a fait ressortir que « la mise sur pied d’une commission d’enquête ne donnerait pas les résultats escomptés ». D’autant que l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) mène déjà une enquête sur les récents cas de tortures policières alléguées, ajoute-t-il. 

« Mon gouvernement accueille favorablement toute commission d'enquête qui est justifiée et a sa raison d'être. Celle instituée sur les drogues en est un exemple concret, dit-il. Cependant, la mise en place d'une commission d'enquête, telle que suggérée par le chef de l'opposition, n'est pas justifiée et nécessaire », a déclaré Pravind Jugnauth. 

D’une part, le chef du gouvernement a énuméré des raisons pour la non-institution d’une commission d’enquête dans cette affaire. Et d’autre part, il a détaillé les fonctions de l’IPCC qui a vu le jour en avril 2018. 

Six policiers impliqués interdits de leurs fonctions

Revenant sur l’enquête menée sur les vidéos montrant des actes de tortures policières, Pravind Jugnauth dit avoir été informé par le commissaire de police qu’à ce jour, cinq cas similaires ont été rapportés. Lesquels ont été relayés à l’IPCC. 

À la suite d’une enquête préliminaire sur ces cas, neuf personnes ont donné leurs versions des faits. Six policiers ont été arrêtés dans le sillage de cette enquête. Ils ont été tous interdits de leurs fonctions. 

Le PM a également fait ressortir que la force policière a, conformément aux recommandations de la Convention contre la torture, mis en œuvre des mesures pour améliorer l'intégrité du processus d’une enquête. Depuis novembre 2013, un ‘digital interview system’ a été mis en place dans les huit divisions de la police. L’objectif est d’enregistrer les entretiens des victimes et les interrogatoires des suspects dans des ‘high profile and complex cases’. 

De plus, 805 caméras CCTV ont été installées dans presque tous les postes de police depuis juin 2018. Le but, dit-il, est de promouvoir la responsabilité et la transparence dans les actions de la police et de traiter les plaintes de la police de manière expéditive, entre autres. 

Le PM a ajouté que les policiers reçoivent régulièrement une formation sur les droits de l'homme, l'usage de la force et des armes à feu et aussi sur le comportement éthique. Depuis 2016 à ce jour, 8279 policiers ont bénéficié d'une formation à la Police Training School sur ces sujets. 

« Aucun acte de torture ne sera toléré »

Pravind Jugnauth a, une nouvelle fois, réaffirmé que « ce gouvernement n’a jamais et ne tolérera jamais, ni n’excusera aucune violation des droits de l'homme ou tout acte de torture ou de traitement dégradant, perpétrés par un agent ou une institution, chargée de faire respecter la loi ». 

Pour le PM, les policiers qui sont recrutés ont le devoir de servir et de protéger nos citoyens. « Ils sont les gardiens des droits fondamentaux et de la liberté de nos citoyens. Les agents de police ont le pouvoir d'utiliser une force raisonnable dans les situations où cela est nécessaire pour atteindre un objectif légitime pour maintenir l’ordre. Cependant, cet usage de la force doit toujours respecter nos obligations en vertu du droit international des droits de l'homme et de la convention à laquelle l'île Maurice fait partie », a souligné Pravind Jugnauth.

 

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