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Thierry Merven : «Il est temps de libéraliser le prix de vente de la pomme de terre»

Thierry Merven, CEO du Beau Vallon Group.

Le groupe Beau Vallon lance un ambitieux écoquartier dans le sud-est et renforce sa production agricole. Il reconfigure aussi son projet immobilier après un accord environnemental, misant sur un développement durable et harmonieux.

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Quels sont les projets du groupe Beau Vallon dans le sud-est de Maurice et les investissements qui seront consentis ?
Depuis plus de 200 ans, le groupe Beau Vallon accompagne le développement du sud-est de l’île. Nos investissements ne sont pas guidés par la seule logique d’expansion, mais aussi par une vision cohérente à long terme. Celle-ci s’appuie sur l’identité et les atouts naturels du sud-est, l’essor économique de la région, plus largement de l’île, et la création d’un cadre de vie harmonieux et contemporain qui contribue à cette identité. Concernant les projets, nous lancerons bientôt la commercialisation d’un écoquartier appelé les Berges de Beau Vallon situé à l’emplacement de la première usine sucrière du groupe, à Beau-Vallon. Un de nos objectifs d’ici à la fin de l’année est de réduire de 75 % les déchets hôteliers envoyés en décharge.

Qu’envisage le groupe pour les terrains en friche dont il dispose ? Où se situent ces terrains ?
Nous n’avons pas ou peu de terrains en friche qui soient exploitables sur le plan agricole. Nos terres sont soit cultivées, soit en jachère (rotation agricole), ce qui permet de régénérer les sols avant de relancer de nouvelles cultures. C’est une approche rationnelle qui permet de conserver la fertilité des sols et surtout de ne pas les épuiser.

Le groupe Beau Vallon produit 15 % des pommes de terre de l’île. Comment se présente la récolte de cette année et quels sont les facteurs susceptibles d’influencer le prix de ce produit sur le marché local ?
En 2024, qui a été une année difficile pour la pomme de terre, en raison de la sécheresse, nous avons contribué à 11 % de la production nationale de pommes de terre avec 63 hectares cultivés. La production reste fortement tributaire des conditions climatiques. Une saison trop sèche peut limiter la croissance des tubercules, tandis qu’un excès de pluie augmente les risques de maladies et d’altération des récoltes. Il est difficile de se prononcer pour la récolte de cette année, les plantations n’ayant pas encore commencé. Nous prévoyons d’entamer la plantation de pommes de terre à la mi-mai pour les récolter à partir de début septembre.

Sur le plan économique, l’introduction par les autorités depuis 2020 d’un prix de vente aux consommateurs ne permet plus d’assurer la viabilité de cette production dans le temps. Il est grand temps de libéraliser le prix de vente de la pomme de terre (de même que celui de l’oignon qui est dans la même situation). Il faut laisser l’offre et la demande jouer leur rôle, comme c’est le cas pour les autres fruits et légumes cultivés localement ou importés.

Le pôle hospitality du groupe devrait enregistrer des bénéfices de plus de Rs 200 millions en 2024. Quels sont les perspectives pour 2025 et les différents éléments qui auront un impact sur ce chiffre ?
Beau Vallon Hospitality prévoit de clôturer 2024 avec environ Rs 220 millions de bénéfices après impôt. Nous abordons 2025 avec optimisme, tout en restant attentifs aux défis qui pourraient influencer notre performance. Ce sont l’évolution du tourisme mondial, l’évolution du taux de change, l’accessibilité de la destination et les défis liés à la main-d’œuvre hôtelière.

Qu’adviendra-t-il de la phase II du projet Pointe d’Esny Le Village ? Une partie du projet sera relocalisée sur des terrains appartenant au groupe Beau Vallon ?  Qu’est-ce qui explique que ce projet a fait l’objet de contestation ?
La phase II du projet Pointe d’Esny Le Village a été partiellement remaniée, sans jamais s’éloigner de la vision initiale : celle d’un développement en harmonie avec son environnement. Eco-Sud contestait notamment la législation en vigueur concernant l’étendue de la « buffer zone » autour des zones humides qu’elle ne trouvait pas assez contraignante. De même, nous avions des divergences par rapport à une zone agricole plantée en cannes depuis plus de 50 ans par la propriété et que l’ONG voudrait classer en « wetlands ». Il est bon de rappeler que dès l’origine, le projet s’est appuyé sur des études environnementales rigoureuses, menées par des experts locaux et internationaux. À la suite d’un accord conclu avec l’ONG Eco-Sud, 23 arpents (13 % du projet) initialement constructibles seront reclassés en espaces non constructibles et relocalisés sur des terrains adjacents appartenant au groupe Beau Vallon.  En sus de la levée de l’objection, cet accord nous a également permis de nous assurer qu’Eco-Sud ne contestera pas les futures phases de développement de Pointe d’Esny Le Village. 

 

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