Interview

Thierry de Spéville : «Il faut limiter l’importation de viande pour se protéger des maladies»

Il n’y aura ni pénurie, ni hausse de prix du poulet dans les mois à venir.

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C’est ce qu’affirme Thierry de Spéville, General Manager d’Avipro Co. Ltd, société produisant le poulet de la marque Chantecler.

L’industrie du poulet a connu une certaine pression ces temps-ci...
Il est vrai que l’industrie a subi une certaine pression, liée à un problème technique rencontré par l’un des producteurs. Du coup, il y a eu une baisse dans la production de poulet. De notre côté, nous avons tout mis en œuvre pour combler ce manque et nous sentons déjà que les choses retournent à la normale. On peut donc considérer ce problème comme étant résolu. De manière générale, le marché se porte bien, le poulet étant de loin la viande la plus consommée à Maurice.

Le secrétaire de l’Association des consommateurs de l’île Maurice, Jayen Chellum, plaide pour l’importation de poulet pour pallier une éventuelle pénurie sur le marché. Si sa demande est agréée, quelles en seront les conséquences sur les producteurs locaux ?
Certains parlent déjà d’une pénurie de poulet. Mais de notre côté, nous tenons à rassurer nos clients que la fourniture se fait normalement et qu’elle répond parfaitement aux besoins du marché. Il est toutefois important que nous fassions preuve de vigilance face aux commentaires sur l’importation de poulet. L’on doit tirer des leçons du passé. Je prends le cas de l’épidémie de fièvre aphteuse qui a conduit à l’abattage de plusieurs animaux.

Cet incident démontre que les risques qu’implique l’entrée d’animaux vivants ou de viande provenant de l’étranger sur le territoire mauricien sont bel et bien présents. Le meilleur moyen de se protéger des maladies est de limiter l’importation d’animaux ou de viande.

Est-il vrai qu’il y a eu une baisse de la production des poussins destinés aux petits producteurs, d’où une hausse de 20 % du prix du poulet frais ?
Là encore, nous arrivons à répondre aux besoins de nos clients en termes de poussins. Nous n’envisageons aucune hausse de prix sur nos produits dans les mois à venir.

Les  Mauriciens se tournent de plus en plus vers le poulet frais plutôt que vers les surgelés. Comment l’expliquez-vous ?
Le marché devient de plus en plus exigeant et la demande pour le poulet frais a, en effet, considérablement augmenté ces dernières années. Nous évoluons en fonction des besoins du marché. C’est ainsi que nous avons basculé plus de 70 % de notre production vers les produits frais plutôt que les surgelés. La raison qui nous a motivés est le fait que le produit frais est plus pratique, car il est disponible à la découpe et il se cuisine plus facilement. Ce qui a aussi contribué à augmenter la demande en matière de poulet frais est le fait que nous proposons aujourd’hui davantage de produits frais, notamment à travers nos franchises Chantefrais réparties à travers l’île.

Vous envisagez de produire du poulet au Kenya. Où en est ce projet ?
Cela fait plusieurs années que le groupe, à travers ses exportations de poussins vers l’Afrique de l’Est, est présent sur le continent noir. De plus, nous avons récemment ouvert des bureaux au Kenya, avec le désir d’opérer un couvoir sur place. Ce qui nous permettrait de partager nos 50 années d’expérience dans l’aviculture avec des  éleveurs africains. Et grâce à l’aéroport international de Nairobi, qui nous ouvrira des portes vers tous les pays d’Afrique, nous pourrons étendre nos opérations.

 

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