Economie

Textile : les opérateurs minés par les délais de livraison et les coûts de production 

Textile : les opérateurs minés par les délais de livraison et les coûts de production  Le secteur a connu une décroissance de 6,2 % en 2018.

Comment évoluera le secteur du textile cette année ? Quels seront les défis à relever et les marchés à cibler ? Le point avec les opérateurs du secteur. 

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Les opérateurs du textile sont unanimes. Les commandes continuent à affluer dans le secteur. « Nous avons toujours des commandes », indique Balkrishna Ramiah, Managing director de BKRR Company Ltd (Ndlr : la compagnie, qui opère depuis 1986, fabrique des pull-overs, des T-shirts, des polos qui sont exportés principalement en Europe, notamment la France, l’Italie, l’Allemagne et dans une moindre mesure en Angleterre depuis le Brexit). « Le secteur est toujours confronté à des hauts et des bas. Toutefois, nous avons toujours des commandes », indique un autre opérateur qui préfère garder l’anonymat.

En effet, c’est à d’autres niveaux que les opérateurs rencontrent des difficultés. « C’est au niveau de la fabrication que nous avons des soucis. Le client cherche à être livré le plus vite possible », explique Balkrishna Ramiah. L’opérateur ne bénéficie plus de long délais, de six mois, comme c’était le cas auparavant. « Aujourd’hui, le client veut obtenir ses produits en six semaines. Or, importer de la matière première prend du temps. Qui plus est, nous sommes confrontés à un manque de main-d’œuvre qualifiée pour la fabrication des produits avec de la valeur ajoutée », ajoute Balkrishna Ramiah. 

Un secteur en décroissance
Année Décroissance 
2017 0,7 %
2018 6,2 % 
Source : Statistics Mauritius.

Ajay Beedasee, un des porte-paroles de la Textile and Apparel Manufacturers Association, rencontre les mêmes difficultés. « Les clients sont plus exigeants au niveau des délais de livraison », avance notre interlocuteur dont la compagnie fabrique des pantalons denim et chino qu’elle exporte à la Réunion, en Afrique du Sud et en Europe. Ajay Beedasee évoque aussi une hausse des coûts de production. « Un des gros problèmes auquel nous faisons face est que nos coûts augmentent. Toutefois, nous ne pouvons augmenter nos prix avec l’Inde, le Bangladesh et la Chine comme principaux adversaires. Ce qui a un impact sur nos marges de profits. Du coup, il est difficile pour nous d’augmenter nos effectifs », fait ressortir Ajay Beedasee. 

Les opérateurs misent sur d’autres cartes pour s’en sortir. « Nous sommes en train de nous diversifier. Notre objectif est d’exporter davantage au Canada, en Australie et en Afrique du Sud. L’Afrique est un gros marché qui importe en quantité énorme », souligne Balkrishna Ramiah. Mais ce marché n’est pas gagné d’avance. « La difficulté, c’est que les clients africains souhaitent qu’on baisse nos prix au même niveau que le Bangladesh ou l’Inde », conclut Balkrishna Ramiah.

L’impact du changement climatique sur les commandes

Le changement climatique a un impact sur les commandes. « Avec le changement climatique, il fait de plus en plus chaud. Ce qui fait que la demande en produits d’hiver est en baisse », indique un opérateur.

 

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