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Test rapide antigénique : l’engouement des Mauriciens provoque une pénurie

Ces tests sont en rupture de stock dans la majorité des officines du pays.

Face au nombre de cas grandissant de Covid-19, les tests rapides antigéniques sont pris d’assaut par de nombreux Mauriciens, qui y voient un outil de dépistage à portée de main, de surcroît, accessible à tous. Zoom sur les tests rapides antigènes, pour lesquels il y a une demande croissante, provoquant ainsi une pénurie sur le marché. 

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Les personnes voulant avoir un kit ne regardent pas au prix "

Rupture de stock

Avez-vous fait la tournée des pharmacies en quête d’un test rapide antigène durant la semaine ? Vous l’avez certainement compris, ces tests sont en rupture de stock dans la majorité des officines du pays. Ce n’est pas Zaheed Jhummun, pharmacien et propriétaire de Pyramid Pharmacare, à Bel Air, qui dira le contraire. « Il y a vraiment une pénurie sur le marché. J’ai passé une commande de 200 kits, mais je n’en ai eu que 100. Ces tests ont été vite vendus. Nombreuses sont les personnes qui en cherchent, mais qui n’en trouvent pas, car il y a une rupture de stock partout. Il y a des personnes qui n’hésitent pas à acheter entre 4 et 5 », indique notre interlocuteur. Il souligne que ces tests rapides antigéniques sont prisés, car ils sont « plus de 90 % fiables ». Et d’ajouter que cela permet dans la foulée aux Mauriciens de faire plus facilement leur test de diagnostic dès l’apparition des symptômes liés à la Covid-19. Ce faisant, la pression sur les services de santé est diminuée, tout en accélérant la détection de nouveaux cas. 

Panique 

Raven Tatayah, de Pharmexpert à Saint-Pierre, abonde dans le même sens. « Il y a vraiment une pénurie. On a passé des commandes, mais face au nombre de cas qui ne cesse d’augmenter, il y a une sorte de panique qui incite les personnes à se procurer un kit d’auto-dépistage. Je dois dire qu’il y a un véritable engouement pour cet équipement médical en ce moment. Les personnes veulent savoir si elles ont contracté le virus et souhaitent protéger leur entourage. Il y a une prise de conscience », souligne notre interlocuteur. Il conseille cependant de suivre à la lettre les consignes pour effectuer ce test rapide, qui est selon les normes internationales, afin de ne pas invalider le résultat. Si le résultat est positif, il est recommandé d’effectuer un test PCR afin de confirmer le test rapide antigénique. 

Preneurs peu importe le prix

Sabeer Sham, de Medi-Health au Super U de Belle-Rose, affirme que certaines personnes sont « désespérées ». « J’avais un bon stock. Je ne pensais pas que cela allait s’écouler aussi rapidement que cela. Je pensais que les gens n’allaient pas acheter, mais je me suis trompé. J’avais 26 kits qui se vendaient à Rs 700 et je pensais qu’ils n’allaient pas trouver preneurs. Or, ils ont été vendus comme des petits pains en une demi-journée. Les personnes voulant avoir un kit ne regardent pas au prix », soutient-il. Selon lui, c’est vraiment le trend du moment, où chaque personne souhaite avoir son propre kit, craignant de contracter la Covid-19. 

Outre les individus, des compagnies et autres professionnels, dont des médecins, achètent ces tests rapides antigéniques en grand nombre. C’est ce que précise Shariff Toorabally, pharmacien et propriétaire de quatre officines à Souillac, Rivière-des-Anguilles, Camp-Diable et Curepipe. « J’ai vendu 200 kits en 24 heures. Il y a de nombreuses personnes et des entreprises qui ont pre-order les kits. Ce qui veut dire que le nouveau stock qu’on a commandé et qui devrait rentrer cette semaine est déjà vendu », dit-il. Il rappelle que cela est dû au fait que ce test est plus rapide et accessible que le test PCR. 

Quota 

Aux dires de Rishi Daby, qui a une pharmacie à Glenpark, Vacoas, s’il y a une pénurie sur le marché, c’est parce que la demande pour ces kits prend de l’ampleur face à la flambée de cas de Covid-19 dans la communauté. « Il n’y a que deux importateurs. Les demandes sont multiples. Heureusement, les importateurs ne font pas de préférence. Un quota est donné à toutes les pharmacies de l’île au fur et à mesure qu’ils reçoivent les tests rapides antigéniques », avance-t-il. Il poursuit que cette forte demande s’explique par l’inquiétude qui ronge les personnes qui travaillent, qui vont à l’école et autres. Selon lui, tous veulent être sûrs qu’ils sont négatifs au virus. 

Comment ça marche

Chaque kit contient une cassette de lecture de test, un écouvillon (swab), un flacon de réactif (reagent), un bouchon fermoir et une notice d’utilisation (qui doit être lue attentivement). Il convient de souligner que ce test est un outil d’orientation de diagnostic. On passe l’écouvillon dans son nez, on le place dans un tube rempli d’une solution et, si le test est positif, une bande colorée apparaît. Le résultat est rapide, moins d’une demi-heure. Le principe de base est le même que pour les tests “antigéniques” jusqu’à présent effectués en pharmacie. Mais pour les autotests, il n’est pas nécessaire de fouiller aussi loin au fond de son nez. On estime qu’un test doit aller au moins à trois centimètres pour être efficace, bien que certains fabricants assurent qu’il n’y a qu’à rester à la surface des narines. En cas de résultat positif au test antigénique, une confirmation par test PCR est fortement recommandée.


Dr Catherine GaudEfficacité du test rapide antigénique 

Selon l’épidémiologiste et Senior Advisor au ministère de la Santé, Dr Catherine Gaud, aucun test n’est fiable à 100 %. « C’est la médecine ! Les tests PCR dans le nez sont fiables à 90 % et dans la gorge à 70 %. Les tests antigéniques sont fiables à 80 % si la personne est symptomatique et à 60 % si elle ne l’est pas », précise-t-elle. 

 

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