Faire de sa passion un métier est un doux rêve qui peut devenir une réalité. C’est le cas de Terry Lamarque, un jeune entrepreneur de 30 ans, qui a ouvert une école de kitesurf au Morne en 2015. Petite incursion dans son univers…
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Terry est un instructeur confirmé de kitesurf. Ce jeune homme a toujours été passionné par la mer. Pourtant, il a mis du temps à en faire sa profession. Après avoir complété son Baccalauréat à Le Bocage International School (LBIS) en 2006, Terry se dirige vers une formation en Droit au Law Tutors à Quatre-Bornes.
Très vite, il se rend compte que ce domaine ne l’attire pas plus que ça. Résultat : il échoue sa première année de droit. « L’idée de rester cloîtré dans une salle de classe me déplaisait. Je voulais me sentir libre et exercer un métier qui me permet de bouger », explique Terry. C’est dans cette optique qu’il abandonne ses cours pour se donner la chance de poursuivre ses rêves.
Après quelques mois de mûres réflexions, il réalise que depuis son enfance, il avait le désir de suivre les pas de son père, qui était un skieur nautique prometteur pendant ses années au Club Med et qui travaillait aussi comme « gentil organisateur », G.O. Réflexion qui pousse Terry à prendre de l’emploi dans le centre nautique d’Indian Resort, au Morne.
Et là, c’est le déclic. « Dès le premier jour, je voyais des touristes qui faisaient du kitesurf. C’était un sport que je rêvais de pratiquer durant toute mon adolescence. Je pensais que c’était inaccessible. » Fasciné par ce sport, le jeune homme prend des cours de kitesurf. Son instructeur, Nicholas Motet, lui sera d’une grande aide. Il lui explique les fondamentaux de cette discipline sportive.
Drapeau rouge
Toutefois, le vendredi 13 août 2010 a été une date fatidique pour Terry. Ce jour, censé porter malheur pour les superstitieux, a pris tout son sens. Un évènement au sein de l’hôtel l’a marqué.
« On avait hissé le drapeau rouge, interdisant toute activité en mer. Cependant, deux surfeurs se trouvaient dans l’eau. À un certain moment, l’un deux s’est fait écraser par les vagues. Sans réfléchir, j’ai pris un bateau pour aller à leur rescousse. C’était un acte irréfléchi de ma part car il faut toujours être à deux pour secourir une personne. Les cordes du kitesurf se sont entremêlées dans les hélices du bateau et j’ai perdu le contrôle car je ne pouvais plus manœuvrer le bateau. Une vague s’est abattue et le bateau a chaviré », se remémore-t-il Heureusement, Terry a pu être sauvé de justesse. Mais, il a dû démissionner.
Toutefois, Terry ne s’est pas découragé. Il accepte l’offre du Club Mistral, un club de kitesurf et de windsurf. Bien qu’ayant son permis de skipper, il travaille à la fois comme beach helper, barman, serveur, entre autres, suivant en parallèle une formation en kitesurf. La chance lui sourit en 2013.
Varvara Kazbanova, championne du monde de l’International Federation of Kitesports Organisations en 2016, l’évalue et le nomme assistant-instructeur de kitesurf. Cette nomination fait de lui un homme déterminé. Il progresse très vite, au point d’obtenir son diplôme d’instructeur une année plus tard, soit en 2014.
Cette formation lui permet d’apprendre les paramètres de sécurité, de perfectionner ses techniques pédagogiques, de maîtriser l’entretien du matériel mais surtout de passer à une l’étape suivante de sa carrière.
Terry’s Kite Boarding School
Terry enchaine les écoles de kitesurf : Nomad Kite School, Pryde Club. Il travaille en freelance en tant qu’instructeur. Après un séjour de deux mois à pratiquer son sport favori en Russie, Terry reprend son poste. Grande fut sa surprise quand il apprend qu’il s’est déjà fait remplacer. Il se retrouve sans emploi.
Au lieu de se démotiver, il en profite pour lancer sa propre entreprise. C’est ainsi qu’en 2015, Terry’s Kite Boarding School prend naissance. « J’ai commencé par acheter des équipements de surf d’occasion et j’ai donné des cours tout simplement. Graduellement, j’ai pu m’offrir des équipements neufs », explique-t-il.
Sa clientèle, Terry l’obtient principalement à travers le bouche-à-oreille et sur les réseaux sociaux. Terry est confiant de la qualité des cours qu’il prodigue. Il estime d’ailleurs avoir créé une solide réputation ces dernières années. Car, depuis qu’il participe aux divers concours de kitesurf, il décroche, à chaque compétition, une place sur
le podium.
Outre d’être doué dans son domaine, Terry est également un instructeur sérieux et raisonnable. Il met un point d’honneur à respecter scrupuleusement les consignes de sécurité. « Je donne des cours à un groupe de deux personnes au maximum ». Point qu’il considère essentiel mais qui n’est malheureusement pas respecté par certains instructeurs. L’école accueille des Mauriciens comme des étrangers, tous âges confondus.
Pour un cours de deux heures, les prix s’élèvent à Rs 2 500 par groupe pour les Mauriciens et Rs 3 600 pour les étrangers. Par ailleurs, si la concurrence est rude dans la plupart des domaines, le jeune homme nous explique que dans son milieu, les instructeurs ne vont jamais « piquer les clients de leurs collègues ». Car, ils se connaissent et se respectent, rappelle-t-il.
Cependant, le vrai défi demeure le temps. Cette année ne lui a pas fait de cadeau. « Depuis décembre à mi-avril, nous n’avons pas eu de vent. Normalement, dans une année, il n’y a qu’un mois où il n’y a pas de vent durant l’année », précise-t-il. Toutefois, Terry ne chôme pas. Il s’occupe à réparer les planches et les wakeboards.
Sa vision : agrandir son entreprise, recruter des instructeurs en freelance et surtout augmenter sa clientèle. Pour ce faire, il compte miser sur un marketing intensif.
Depuis 2013, Terry a participé à plusieurs compétitions de kitesurfing. En 2014 et 2015, il a été sponsorisé par FONE Kites Mauritius, en 2016 par North Kiteboarding Mauritius, en 2017, il se classe 1er de la compétition de Kite Twintip à Maurice, organisée par la Mauritius Yacht Association.
Par ailleurs, Terry est un adepte de la gym et un mannequin professionnel, travaillant en freelance. Cette année, il a participé à la compétition Mr Eco International Mauritius et s’est retrouvé finaliste du concours.
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