Editor's-choice

‘Terreur’ dans le Sud: vives tensions à l’arrivée des cinq suspects en Cour

La tension est montée d’un cran, mardi, devant le tribunal de Mahébourg. Des photographes de presse et des policiers ont été malmenés par des proches des cinq hommes soupçonnés d’être membres d’une bande semant la terreur dans le Sud. Au terme de leur comparution devant la justice, Sandiren Cathan, 30 ans, Humraj Luchmun, 26 ans, Raju Veerasamy, 34 ans, Abhishek Dowluttroo,  25 ans, et Vikash Cateh, 33 ans, ont été reconduits en cellule policière. C’est peu après 14 heures, accompagnés par des éléments de la CID de Rose-Belle, qu’ils sont arrivés au tribunal. Apercevant les photographes de presse, le président du groupe socioculturel Shiv Shakti Sena et des membres de son organisation se sont interposés, les empêchant de prendre des clichés. « In dir pa tir foto ! Bann-la inosan », devaient-ils lancer. Les proches ont haussé le ton lorsque les journalistes ont expliqué qu’ils ne faisaient que leur travail. Cet incident a provoqué un attroupement devant le tribunal. Une demi-heure plus tard, les cinq jeunes ressortent du tribunal. Ils ont été provisoirement inculpés d’association de malfaiteurs. La tension est montée après qu’un suspect a remarqué un flash provenant d’une voiture de police. Les proches et les membres de l’organisation se sont approchés du véhicule pour parler au policier qui aurait utilisé son cellulaire. « Ki foto to pran ? » ont-ils lancé. Plusieurs personnes ont essayé de faire sortir le policier du véhicule. Un limier de la CID de Mahébourg parviendra à calmer les esprits.

Vague d’incidents

Depuis lundi soir, à la suite d’une opération policière musclée, les cinq suspects sont placés en détention. Depuis l’an dernier, une vague d’incidents a été rapportée dans divers postes de police du sud, dont l’agression sauvage d’Aslam Noorsing qui a eu les deux poignets sectionnés le 1er mars dernier. Les limiers de la Southern Division, de la MCIT et des Commandos ont effectué des perquisitions et arrêté des suspects. Vikash Cateh a été interrogé sur la présence de son van près du lieu de l’agression. Interrogé sur son emploi de temps ce soir-là, cet habitant d’Union Park a nié toute participation à cette agression. Il affirme qu’il était chez lui. Abhishek Dowluttroo, 25 ans, habitant de Forest-Side, a dû s’expliquer sur ce qu’il a fait ce jour-là. Il empruntait souvent le van de Vikash Cateh. Le jeune homme nie toute implication. Idem pour Sandiren Cathan, Humraj Luchmun et Raju Veerasamy : ils n’appartiendraient pas à aucune bande semant la terreur. La perquisition de leurs domiciles respectifs n’a rien donné. Ces arrestations ont provoqué de vives tensions devant le poste de police de Rose-Belle.

« Acharnement de la police »

Le président du groupe socioculturel accuse la police de « s’acharner sur de jeunes innocents ». « Ils n’ont rien fait de mal. C’est injuste de dire que tous les problèmes notés dans le Sud sont l’œuvre de notre groupe. La police s’acharne contre ces jeunes, alors qu’elle n’a aucune preuve de ce qu’elle avance. La CID m’a arrêté au départ de l’affaire Aslam Noorsing. Je n’avais rien fait, j’assistais à des funérailles ce jour-là. J’ai passé dix jours en prison pour rien. Notre groupe œuvre dans le social, pour toutes les communautés », insiste-t-il.
 

Révolte des proches

Ils ne comprennent pas pourquoi leur frère, époux ou ami ont été embarqués par la police. Les proches des suspects se disent révoltés de la façon de faire de la police. « Les policiers ont débarqué à la maison pour arrêter mon époux. Ils n’ont même pas dit le motif de son arrestation. Il n’a rien à voir avec ces incidents. Ni lui, ni aucune des personnes interpellées », lâche une femme.
 

Rencontre avec le PM

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"18297","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-31169","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Rencontre avec le PM"}}]] Le Premier ministre a rencontré le comité de soutien pour la justice (CSJ), ce mardi 31 mai 2016. Cela fait suite à la dénonciation du gang qui sème la terreur dans le Sud. Lors de cette rencontre, les dirigeants du CSJ : l’imam Shamim Khodadin et Riad Hallemuth et d’autres habitants ont exprimé leur crainte et leurs doléances. La réunion avec sir Anerood Jugnauth a duré plus d’une heure en présence du patron du National Security Service, Lokhdev Hoolash, du Deputy Commissioner of Police, Krishna Jhugroo. Après la réunion, nous avons recueilli la réaction des victimes du gang, dont celles du couple Adrien, qui habite Cent-Gaulettes depuis 2014 et d’Aslam Noorsing qui a eu les deux poignets sectionnés. « Nou bien kontan ki apre tou sa letan-la lotorite pe desid pou ekout nou », lance Nicolas Adrien. L’imam Shamim Khodadin déclare être satisfait qu’une telle rencontre ait eu lieu et souhaite des actions concrètes. Pour lui, il y a des pyromanes qui ont voulu fragiliser l’harmonie sociale dans le Sud. « Le comité de soutien pour la justice veut empêcher tout dérapage communal. Le Premier ministre a donné la garantie d’appliquer une politique de zéro tolérance envers les gangs. Il compte faire régner le calme et la sécurité dans le pays. Nous souhaitons que des actions soient prises rapidement contre les gangs, afin que le Sud puisse respirer comme autrefois », déclare l’imam Khodadin. Riad Hallemuth, le porte-parole de CSJ, est, lui aussi, très satisfait de cette rencontre. « Le CSJ poursuivra son combat pour éviter tout dérapage communal », dit-il.
Publicité
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !