
À Albion, la cohabitation avec un singe nourri par compassion a tourné au drame. Devenu agressif, l’animal multiplie les attaques, blessant jeunes et moins jeunes. Inquiets, les résidents réclament des actions rapides avant qu’il ne soit trop tard.
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Ce qui semblait être un simple geste de compassion a rapidement viré au cauchemar. À Albion, un singe, habitué à être nourri par des habitants, est devenu incontrôlable, s’attaquant violemment aux passants. En l’espace de quelques mois, une dizaine de personnes ont été blessées, dont un enfant de 10 ans. Entre frayeur et incompréhension, les résidents de cette paisible localité tirent la sonnette d’alarme face à une situation qui ne cesse d’empirer.
À Albion, localité tranquille blottie entre champs et océan, les singes font partie du décor depuis plusieurs mois. Pris de compassion, certains habitants les nourrissaient régulièrement, sans en mesurer les risques. Progressivement, les primates se sont rapprochés des habitations, devenant de moins en moins farouches.
Mais ce qui semblait être une cohabitation pacifique a rapidement dégénéré. Un des singes, plus téméraire que les autres, a commencé à manifester un comportement agressif, exigeant de la nourriture avec insistance. Face à un refus ou à une interaction humaine, l’animal n’a pas hésité à attaquer, mordant et griffant plusieurs personnes.
Selon les témoignages recueillis, l’agressivité du singe s’est amplifiée ces dernières semaines. « Au début, on les trouvait mignons. Mais maintenant, on a peur de sortir, surtout avec les enfants », confie une habitante du quartier. Une jeune mère ne cache pas son angoisse : « J’ai deux enfants en bas âge et ils ont très peur de sortir pour jouer. Au départ, des habitants leur donnaient à manger. J’avais prévenu que c’était une mauvaise idée, car ce sont des animaux sauvages », explique-t-elle. Selon l’intervenante, l’animal a rapidement commencé à montrer des signes d’agressivité.
En janvier, alors qu’elle se trouvait dans sa cour avec ses enfants, elle a subi une première attaque. « J’ai eu la peur de ma vie. J’étais avec mes enfants lorsqu’il nous a bondi dessus. Il a frappé mon fils à la tête avant de mordre mon mari. Les blessures n’étaient pas graves, mais cela aurait pu être pire. Une deuxième fois, mon mari était absent et il a de nouveau essayé de nous attaquer. J’ai dû m’enfermer à l’intérieur avec mes enfants. Depuis, ils vivent dans une peur constante », raconte-t-elle.
Un enfant de 10 ans attaqué
Les attaques se sont multipliées dans la région. Un enfant de 10 ans a été mordu et a dû recevoir des soins. Gislaine (prénom modifié), 72 ans, se remet lentement de ce jour funeste. En décembre, alors que son petit-fils lui rendait visite, le garçon a été mordu au bras. « J’étais dans la cuisine quand j’ai entendu des cris. J’ai accouru et je l’ai vu en larmes, la tête en sang. J’ai vite compris qu’il avait été attaqué par un singe », raconte-t-elle. Transporté d’urgence à l’hôpital, le garçonnet a reçu des soins et s’en est sorti avec plus de peur que de mal.
En février, Gislaine a été attaquée. Alors qu’elle étendait son linge, l’animal lui a bondi dessus. Il l’a mordue au bras et au dos, ce qui a nécessité plusieurs points de suture. « J’étais en train de faire le ménage quand il m’a attaquée par surprise. J’ai crié de toutes mes forces. Depuis, je ne sors plus seule », confie-t-elle.
K.P, 69 ans, une voisine de Gislaine, a également été mordue. Sa blessure était si grave qu’elle a dû rester à l’hôpital plusieurs jours durant. « C’était comme si on m’avait poignardée. Le 18 février, alors que j’étais assise sous la véranda avec mon mari, j’ai entendu du bruit dans les arbres. Le singe a bondi sur mon mari avant de m’attaquer et de me mordre à l’épaule. La douleur était atroce, il m’a arraché un peu de chair avant de prendre la fuite », raconte-t-elle. Transportée d’urgence à l’hôpital, elle a subi une intervention chirurgicale.
Alertée, la police a rapidement pris les choses en main. Selon nos informations, les autorités concernées ont été averties et des mesures ont été prises. Kevin Ruhomaun, directeur du National Parks and Conservation Service (NPCS), explique : « Nous avons reçu des informations il y a environ une semaine et nous avons activé un protocole. Des pièges ont été installés dans les cours où des incidents ont été enregistrés. Nous avons aussi l’appui de firmes privées dans cette opération ».
Selon les dernières informations recueillies, deux singes ont déjà été capturés le mercredi 19 mars. Reste à voir si cette intervention suffira à apaiser les craintes des habitants d’Albion. Pour l’instant, aucune nouvelle attaque n’a été signalée, mais la peur d’être la prochaine victime reste bien présente.
Affaire à suivre…

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