Tentative d’importation de drogue par voie maritime : ils endommagent une caméra SafeCity pour pouvoir débarquer du zamal 

• Rs 1 M en devises retrouvées en possession du cerveau présumé
   

Le quatuor arrêté pour tentative d’importation de zamal (cannabis réunionnais) par voie maritime, le mardi 9 juillet 2024, est passé aux aveux. C’est bel et bien Louis Charles Andy Toolsee et son fils Louis Yan Megan, 21 ans, Jean Ricardo Westley Mars, et Louis Stephano Marjolin, dit Fano, qui ont endommagé une caméra du dispositif SafeCity couvrant la plage publique de Pointe-aux-Sables, en vue de faciliter le débarquement de la cargaison en provenance de la Réunion. 

Début juillet, une enquête démarre après qu’une caméra de surveillance du dispositif SafeCity chargée de filmer les mouvements sur la plage publique de Pointe-aux-Sables est endommagée. La caméra a été mise hors service après que ses câbles électriques ont été découpés et de la peinture placée sur la lentille. 

Trois individus circulant à bord d’un tout-terrain, dont la plaque d’immatriculation était masquée, sont repérés. Déjà à ce moment-là, les enquêteurs soupçonnent un lien avec un éventuel trafic de drogue dans les eaux de Pointe-aux-Sables. Finalement, ce mercredi 10 juillet, les enquêteurs de la Force Crime Intelligence Unit (FCIU) ont confirmé leurs soupçons. Interrogé par les enquêteurs, le quatuor confirme avoir endommagé cette caméra SafeCity début juillet, expliquant qu’il prévoyait de débarquer sa cargaison de zamal à la plage de Pointe-aux-Sables avant de la dissimuler dans une cache. 

Cette bande de présumés trafiquants de drogue avait prévu de prendre le large ce mardi 9 juillet pour importer une grosse cargaison de zamal quand ses plans ont été déjoués par l’escouade de l’inspecteur Mohes de la Force Crime Intelligence Unit (FCIU), placée sous la supervision de l’assistant surintendant Mooniaruth. Au large de Montagne Jacquot, à Pointe-aux-Sables, le skipper Louis Charles Andy Toolsee, aux commandes de l’embarcation « Brothers Fishing », est intercepté par les enquêteurs de la Maritime Intelligence Cell de la National Coast Guard. Lors d’une fouille à bord, la présence de 16 jerrycans contenant 1 000 litres de carburant et des huiles de moteur de bateau est découverte. Les limiers découvrent aussi de la nourriture et des bouteilles d’eau. Ils soupçonnent fortement une mission de ravitaillement en stupéfiants à la Réunion.

Bombardé de questions par les policiers de la FCIU, le skipper Andy Toolsee, domicilié à Belle-Mare, craque et révèle qu’il était en mer à des fins d’importation de drogue : « Mo pe atan larzan e koordone GPS pou al rod zamal la Renion. » Le skipper est arrêté. 

Les policiers poursuivent leurs investigations. Forts de renseignements précis, ils débarquent à Petit-Verger, Pointe-aux-Sables, où ils interceptent une voiture de la marque Nissan Qashqai. A bord se trouvent deux personnes soupçonnées d’être de mèche avec le skipper. Le duo, Jean Ricardo Westley Mars, âgé de 47 ans, issu de Pointe-aux-Sables, et Louis Stephano Marjolin, 45 ans, habitant Résidence La Cure, est arrêté. Lors d’une fouille sur Louis Stephano Marjolin, un maçon de profession, la somme de 19 345 euros, estimée à Rs 1 million, est découverte.

Lors de son interrogatoire, Louis Stephano Marjolin concède qu’il serait le cerveau de ce réseau de présumés importateurs de drogue : « Mo pe amenn sa larzan-la pou al aste zamal. » Il reconnaît également être de connivence avec le skipper arrêté un peu plus tôt : « Mo ti pe al zwenn Andy Toolsee pou nou al la Renion par bato azordi. »

Le fils du skipper, Louis Yan Megan Toolsee, 21 ans, qui devait lui aussi participer à cette traversée inter-îles, est écroué. Il confirme également que son père et ces individus seraient impliqués dans un cas de tentative d’importation de drogue à grande échelle : « Mo ti pou akonpagn mo papa e Fano Marjolin dan bato pou aste zamal. » 

Ce mercredi, les quatre suspects ont été inculpés provisoirement de « Conspiracy To Import Dangerous Drug » devant le tribunal de Port-Louis. Le prévenu Stephano Marjolin répond également d’une accusation provisoire de blanchiment d’argent. Sur les ordres du commissaire de police, la brigade antidrogue a pris le relais de cette enquête.