Tentative de suicide de Gérald Alcindor : Nawaz Noorbux sauve la vie d’un désespéré

Nawaz Noorbux, le directeur de l’information de Radio Plus, a pu convaincre, mardi après-midi, un certain Gérald Alcindor de ne pas commettre l’irréparable. Du haut du bâtiment de quatre étages de Pearl House, à la rue Sir Virgil Naz, Port-Louis, l’homme menaçait de se suicider.

Gérald Alcindor, un tour opérateur, menaçait de mettre fin à sa vie.La raison est que la Fédération de handball ne le rémunère pas pour ses services dans l’organisation de la Coupe du monde de Beach Handball tenue l’an dernier.

Nawaz Noorbux raconte à Le Dimanche/L’Hebdo qu’il était dans la salle de rédaction lorsqu’un collègue l’a informé qu’un homme, qui tentait de se suicider, voulait absolument lui parler. « Une autre collègue, Sylvannie Velvendron, m’a dit qu’il s’agissait de Gérald Alcindor, un tour opérateur, et qu’elle avait fait un sujet sur son cas. L’homme en question accuse la Fédération de handball de ne lui avoir pas payé ses services pour l’organisation de la Coupe du monde de Beach Handball, qui a eu lieu l’année dernière. Il soutient que la Fédération l’avait approché pour loger, véhiculer et fournir la nourriture aux membres des 18 pays qui ont participé à cette compétition », explique-t-il.

Sylvannie Velvendron a appelé Gérald Alcindor sur son portable et Nawaz Noorbux a réussi à lui parler. « Au téléphone, j’ai essayé de le dissuader de commettre l’irréparable, mais il a exigé que je vienne sur place. Quelques minutes après, j’ai reçu un appel du quartier-général des pompiers. Un responsable m’a dit que les pompiers et les policiers n’arrivaient pas à persuader Gérald de descendre du bâtiment Pearl House et que l’homme en question ne voulait parler qu’à moi et à personne d’autre. Ce responsable au QG des pompiers a sollicité mon aide dans le but de maîtriser la situation », poursuit-il.

Sans plus tarder, Nawaz Noorbux s’est rendu au bâtiment Pearl House. « Un policier m’a accompagné sur le toit. Sur place, j’ai vu un homme totalement désespéré qui réclamait de l’aide. Je lui ai proposé de venir en studio le lendemain matin dans l’émission Xplik ou Cas pour qu’il puisse exprimer ses griefs. Mais Gérald voulait absolument une garantie sur place que les autorités allaient écouter son cas en vue de trouver une solution. C’est à ce moment que j’ai appelé Ken Arian, conseiller du Premier ministre. Ken Arian m’a dit qu’il était disposé à recevoir Gérald Alcindor. J’ai transmis le message et j’ai pu convaincre Gérald de descendre du bâtiment », dit Nawaaz Noorbux.

Le lendemain, Gérald Alcindor n’a pu venir à la radio, car il a été hospitalisé après sa tentative de suicide. « Cependant, mon collègue Deven Anacootee est en train de suivre ce cas. Je me suis retrouvé, malgré moi, au centre de cette actualité. Toutefois, je suis très content et soulagé d’avoir pu sauver une vie », dit-il.

Cet incident démontre, aux dires de Nawaz Noorbux, que les gens ont tendance à plus faire confiance aux médias qu’à nos institutions. « Ce qui n’est pas forcément une bonne chose, car cela veut dire que quelque part, certaines personnes au sein de certaines institutions n’assument pas pleinement leurs responsabilités. Certains pourraient faire des commentaires quant à savoir si c’était mon rôle d’agir comme je l’ai fait ou si, à chaque fois, je vais intervenir dans une tentative de suicide. Mais à ce moment précis, je ne me suis posé qu’une question : que se passe-t-il si cet homme se jette du toit du bâtiment ? Ne serais-je pas tout aussi responsable que ces personnes qui l’ont conduit dans une telle situation ? C’est la première fois, dans ma carrière de journaliste, que j’ai été confronté à ce genre de cas. Et je suis fier d’avoir assumé mes responsabilités », explique-t-il.

Gérald Alcindor s’est confié à la presse. « Des dettes reposaient sur mon dos à cause de la Fédération de handball depuis déjà un an et je ne savais pas à quelle porte frapper. Aujourd’hui, je suis content que Nawaz Noorbux m’ait écouté et donné sa parole de m’aider à trouver une solution », a-t-il soutenu. Il a aussi tenu à remercier les pompiers, la force policière et le GIPM pour l’avoir soutenu lors de cet épisode pénible. Enfin, Gérald a retrouvé le sourire après des moments difficiles concernant ce qui était, pour lui, une question de vie ou de mort.