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Tentative de meurtre à Vallée-Pitot : trois suspects du clan Meetoo arrêtés

Yassin Meetoo, l’un des suspects.
  • La victime dans un état sérieux à l’ICU
  • L’un des agresseurs : « Pa pou kapav exkize, bizin touye mem sa »

Une violente agression, pressentie comme un règlement de comptes, a eu lieu vers une heure du matin, vendredi 29 novembre, à Vallée-Pitot. Trois hommes s’en sont violemment pris à Ishaaq A. et l’ont poignardé. Ses assaillants lui reprochaient d’être l’auteur de publications sur Facebook contre leurs personnes et un groupuscule dont ils font partie. Vendredi, des hommes de l’ASP Moorghen et des limiers de la CID de Port-Louis Nord ont procédé à l’arrestation de trois suspects, des habitants du quartier connus de la police : Belal Meetoo, Yassin Meetoo et Huzaifa Joomun. Ce dernier avait été arrêté pour blanchiment d’argent et était en liberté conditionnelle. Quant à Yassin Meetoo, il fait l’objet d’un ordre de couvre-feu entre 21 heures et 5 heures du matin, après sa remise en liberté dans le sillage de l’enquête sur la mort de Manan Fakoo. Belal Meetoo avait lui aussi été arrêté dans l’affaire Fakoo, mais la charge provisoire contre lui a été rayée par la cour.

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Depuis vendredi 29 novembre, les trois suspects demeurent en détention, après une inculpation provisoire pour tentative de meurtre. L’enquête a été confiée à la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Nord.

Dans une déposition consignée vers 5 heures vendredi matin, le frère de la victime affirme avoir été témoin de toute la scène. Il a dénoncé les suspects et fourni leurs identités dans sa plainte à la police de Vallée-Pitot. Cet homme de 31 ans raconte qu’il était dans la rue avec son bébé dans les bras pour prendre l’air, peu après minuit. Son frère était un peu plus loin en compagnie d’un ami, et ils bavardaient.

À un moment, le plaignant raconte avoir aperçu les deux frères Meetoo, Yassin et Belal, accompagnés de Huzaifa Joomun, arrivant sur place. Le trio s’en est pris à son frère et le menaçait. La raison de la discorde était des publications sur Facebook sous le nom d’Ismael. Les Meetoo soupçonnaient Ishaaq A. d’être l’auteur des publications les ciblant. Malgré les dénégations de celui-ci, le trio de gros bras l’a agressé. « Zot inn donn li klak lor figir », a relaté le frère, précisant que le jeune homme s’est retrouvé sur l’asphalte.

Menace de mort

Le frère affirme que lorsqu’il a tenté d’intervenir, Belal Meetoo l’a menacé de mort. Il soutient que celui-ci a exhibé un revolver dissimulé dans sa ceinture. Entre-temps, le plaignant dit avoir vu son frère se faire agresser par le trio. À un moment, il avance que Yassin Meetoo a infligé des coups de poignard à son frère. « Pa pou kapav exkize, bizin touye mem sa », aurait lancé un des agresseurs dans le feu de l’action, selon le plaignant.

À un moment, Ishaaq A. a perdu connaissance et gisait dans une mare de sang sur l’asphalte. Le frère de la victime indique avoir alerté la police, en se rendant au poste de Vallée-Pitot. Juste avant de quitter les lieux, il affirme avoir aperçu Yassin Meetoo faisant un geste de la main envers Huzaifa, comme pour savoir s’ils allaient trancher la gorge d’Ishaaq A.

La police est arrivée sur place peu après et a transporté d’urgence le blessé à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Son état est jugé très inquiétant par les médecins des soins intensifs. Il avait déjà subi une intervention chirurgicale vendredi après-midi. Les deux autres suspects ont ensuite été arrêtés à leurs domiciles à Vallée-Pitot.

L’ASP Rajesh Moorghen de la police de Port-Louis Nord a pris l’affaire en main dès que l’alerte a été donnée. Les trois suspects ont été arrêtés peu après. Lors d’une descente à l’hôpital de Moka, Yassin Meetoo a été interpellé. Il a expliqué qu’il se trouvait sur place pour des soins après une blessure à l’œil.

« Zame monn ekrir kont zot »

Depuis son lit d’hôpital, la victime a nié toute implication dans les publications sur Facebook. Il a déclaré que ses agresseurs lui reprochaient d’avoir écrit des propos contre des membres de leur clan. Confronté à ces accusations, il a démenti, mais les coups ont commencé, et il a été giflé avant d’être sauvagement agressé par le trio. Les assaillants reprochaient à Ishaaq A. de les avoir qualifiés de bandits sur Facebook, et d’être à l’origine de publications à caractère communal sur les réseaux sociaux.
 

 

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