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Tentative de meurtre : une femme brûlée vive par son compagnon

Scène d'horreur, le lundi 16 octobre, à Beau-Bois, à Stanley. Nathalie F. (49 ans) dormait quand son compagnon Joseph Fabien (41 ans) l'a aspergée d'essence, avant de craquer une allumette. Torche vivante, elle s'est précipitée à l'extérieur pour chercher l’aide des voisins. Son concubin s'est fait lyncher avant d'être remis à la police.

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La victime est actuellement admise à l'unité des grands brûlés à l'hôpital Victoria de Candos. Le corps recouvert de bandages, Nathalie, mère de sept enfants, arrive à murmurer quelques mots pour exprimer ce qu’elle endure sans broncher depuis 20 ans. « D'une première union, j'ai eu quatre enfants, puis je me suis séparée de mon mari, confie-t-elle. J'ai connu Joseph deux ans plus tard. »

Cette nouvelle étape de sa vie ne sera pas rose comme elle le souhaitait. Elle découvre que son nouveau compagnon une est un disciple de Bacchus. « Il boit comme une éponge. Sous l'emprise de l'alcool, il devient violent, raconte-elle. Depi 7 her li kot la boutik li bwar. » Installé à Stanley, le couple aura trois enfants, dont des jumelles. Malgré cela, Joseph demeure le même homme. En outre, il a la main leste. « Se ki ena amba so lame li pran pou batte », ajoute Nathalie.

Au fil du temps, la mère de sept enfants apprend à vivre avec son lot de turpitudes bien qu'elle dénonce son compagnon à la police à plusieurs reprises. « J'ai eu des ordres de protection d'urgence, mais rien n'y fait. Soit il venait faire du grabuge chez ma mère pour que je revienne ou il me suppliait de retourner à la maison. J’ai beaucoup supporté à cause de mes enfants. »

Il y a cinq ans, Nathalie a failli perdre la vie au cours de l'une de leurs nombreuses disputes. « Il avait pris un couteau et m’a pourchassé dans la maison. J’ai réussi à fuir en enjambant un mur. Je suis tombée. Depuis, je me déplace avec une vis à la jambe. »

Le lundi 16 octobre, la vie de Nathalie bascule à nouveau. « Ma fille aînée est venue me rendre visite vers midi après avoir touché sa pension, explique-t-elle. Joseph était déjà saoul et il a demandé de l’argent à ma fille qui le lui a refusé. Il a continué à la harceler. » Nathalie intervient et Joseph se révolte. « Linn dir mwa si mo  kontinye pran par mo bann zanfan li pou touy mwa. » Elle n'en a cure de ses menaces. Elle y est habituée. Après cette altercation, Joseph quitte la maison. Il est 14 h 30, Fabian et Nathalie en profite pour faire une petite sieste sur un canapé.

Torche humaine

Joseph revient en douce et l’asperge d'essence. « J'ai senti une forte chaleur dans mon dos, chuchote la victime sur son lit d’hôpital. Je me suis réveillée et j'ai vu que j'étais en feu. » Nathalie est une torche humaine. En hurlant, elle se précipite à l'extérieur pour chercher de l'aide. « Le propriétaire de la maison m'a aidée à éteindre le feu, avant de prévenir mes proches. ».

Cette terrible agression ne laisse pas le voisinage insensible. Des voisins passent Joseph à tabac avant de le livrer à la police de Stanley mandée sur les lieux. Atteinte au troisième degré au dos, aux pieds et aux bras, Nathalie est emmenée d'urgence à l'hôpital de Candos.

Son compagnon, arrêté après avoir été corrigé par les voisins, est conduit à l'hôpital A. G. Jeetoo pour des soins. Il est admis et placé sous surveillance policière. Après sa décharge, le vendredi 13, il a comparu devant la cour de Rose-Hill sous une charge provisoire de tentative de meurtre. La police a objecté à sa remise en liberté sous caution. Au cours de son interrogatoire avec la police, le suspect a refuté en bloc les faits qui lui sont reprochés.


Ces drames qui interpellent

En mars dernier, un drame avait été évité de justesse. Roseline, une habitante de Riche-Mare, avait été traînée par son compagnon dans la cuisine après une dispute. Ce dernier, sous l'influence de l'alcool, avait tenté de la brûler vive. Elle doit son salut à ses enfants qui sont intervenus pour empêcher l'irréparable.

Un mois plus tard, une femme a été ébouillantée par son époux à Eau-Coulée. La raison évoquée par ce dernier : elle avait mis du temps à le servir. Dans un accès de colère, il a alors renversé de la soupe chaude sur elle.

Le 30 septembre dernier, une habitante de Notre-Dame a été malmenée par son mari, avant qu'il ne mette le feu à un matelas. Il y avait déversé de l'essence. L'époux a été arrêté pour incendie criminel.


Pourcentage alarmant

Concernant la violence conjugale, la dernière étude parrainée par le ministère de l’Égalité des Genres est alarmante. Alors que la Journée pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est célébrée le mercredi 25 novembre, les violences envers les femmes ne cessent de faire rage dans le pays. 18,43 % de femmes et 7,48 % d’hommes sont touchés par ce fléau, selon une étude publiée au cours de cette année. L’enquête avait été menée sur un échantillon, de 600 à 700 personnes, représentatif de la population. L’étude fait également mention que  l'état dépense Rs 2 milliards à cause de ce problème. Le chiffre avancé ne tient en compte que les coûts directs.

 

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