La Port-Louis Maritime Employees Association envisage de mener une opération escargot à partir de cette semaine pour protester contre le licenciement de son président Alain Édouard. Ce dernier se présente au CCID, ce lundi 28 mars, alors que le patron de la Cargo Handling Corporation Ltd est attendu au ministère du Travail.
Le licenciement d’Alain Édouard, président de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), par la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL), vendredi dernier, risque de faire des vagues dans le secteur portuaire. Une menace de go-slow se profile au Mauritius Container Terminal (MCT) où les conteneurs sont débarqués.
Alors qu’il était question que le taux de productivité allait subir une baisse à partir de dimanche, la CHCL soutenait que les opérations se sont déroulées « normalement ». Sur le terrain, la PLMEA continue à mobiliser ses membres pour contester la mise à pied d’Alain Édouard.
Au sein de l’organisme chargé de la manutention du fret, on indique que si Alain Édouard a été remercié, c’est parce qu’il avait déjà plusieurs cas « d’indiscipline » dans son dossier pour l’année 2015. Vendredi, Robert Pallamy, le président du conseil d’administration de la CHCL, a pris cette décision, à l’issue d’un comité disciplinaire institué contre le syndicaliste, parce qu’il avait quitté son poste plus tôt que prévu les 24 et 31 décembre.
« C’est trop facile de dire qu’Alain Édouard a été victime de la CHCL. En un an, il a eu quatre avertissements. Notamment pour avoir abandonné son poste sans autorisation et pour avoir carrément snobé une réunion à laquelle il avait été invité à exposer ses raisons », indique une source au sein de l’organisme.
« Travayer an koler. Des réunions s’enchaînent en vue de l’élection au sein de la PLMEA, pour exprimer notre soutien à Alain Édouard et notre désaccord concernant la privatisation de la CHCL », fait ressortir Ashok Subron, principal négociateur du syndicat du port. Il accuse également la direction de la CHCL de vouloir changer les conditions de travail des salariés.
Ce lundi, Alain Édouard se rendra au Central Criminal Investigation Department (CCID) dans le cadre de la plainte qu’il a faite contre Gassen Dorsamy, directeur de la CHCL. Il compte déposer un enregistrement audio qui étayerait ses accusations de harcèlement et de menaces. Selon le président de la PLMEA, Gassen Dorsamy lui aurait demandé de se séparer d’Ashok Subron, afin de pouvoir être réintégré à son poste.
Toujours ce lundi, Gassen Dorsamy devra répondre à la convocation du ministère du Travail, lequel a été saisi d’une plainte d’Alain Édouard à l’issue de sa suspension le 12 janvier dernier. Le patron de la CHCL devrait avoir à expliquer comment l’organisme s’est retrouvé dans cette situation.
Douze centrales syndicales font bloc derrière la PLMEA dans le cadre de ce litige. Elles ont adressé une lettre au Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, réclamant son intervention, considérant que la CHCL viole les droits des syndicalistes.
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