
La diffusion du rapport de la NHRC sur les incidents survenus le 17 juillet à Melrose relance la polémique, entre dénonciations de violences et défense des protocoles pénitentiaires.
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La diffusion du rapport de la National Human Rights Commission (NHRC) sur les incidents survenus dans la nuit du 17 juillet 2025 à la prison de haute sécurité de Melrose a relancé les tensions entre la Commission et les autorités pénitentiaires. Mardi, sur le plateau de l’émission « Au cœur de l’Info » sur Radio Plus, animée par Murvind Beetun, l’ex-journaliste et membre de la NHRC, Tooria Prayag, a réaffirmé sa confiance dans les conclusions du rapport, tout en dénonçant l’usage disproportionné de la force.
« La Commission s’est basée sur les images des caméras CCTV de la prison et sur les témoignages de détenus », a-t-elle expliqué. « Toutes les caméras fonctionnaient et nous avons constaté l’usage excessif de la force : des détenus nus étaient frappés au sol. Pourquoi doit-on battre ? »
Si Tooria Prayag reconnaît que le rapport initial manque de détails, elle estime que son contenu reste utile et révélateur. Elle en profite pour réclamer des réformes structurelles et pointe du doigt la prison centrale de Beau-Bassin : « Il y a des détenus enfermés depuis plus de neuf ans, la qualité de vie est insalubre : dans un yard, trois toilettes pour 150 détenus, et pas propres… Il faut fermer cette prison. »
De son côté, Dev Jokhoo, commissaire des prisons, défend la gestion des incidents et relativise le rapport. « Le rapport est critique et constructif, mais ces incidents ont été montés de toutes pièces depuis le 8 juillet. Il a été difficile de gérer la situation le 17 juillet », a-t-il déclaré. Il rappelle que des protocoles précis encadrent la neutralisation des détenus, notamment pour vérifier s’ils dissimulent drogue ou armes dans leurs parties intimes. « C’est une pratique militaire, c’est obligatoire », insiste-t-il.
Le représentant de la Prisons Officers Association, Hanson Mungrah, critique également le rapport et annonce qu’il sera contesté devant la justice. « Oui, il y a des manquements, mais nous avons près d’un millier de détenus à Melrose. Les fouilles sont obligatoires et certains gardiens ne sont pas irréprochables, mais cela fait partie du protocole. Nous-mêmes, nous sommes fouillés », explique-t-il.
La tension est montée d’un cran lorsque Linley Couronne, de l’ONG Dis-Moi, a accusé le commissaire de prisons Dev Jokhoo de « noyer le poisson ». Il a défendu la méthodologie de la NHRC, basée sur des centaines d’heures de vidéos et des témoignages de détenus. « Il y a eu un faux affidavit juré par un détenu pour des coups et blessures, mais c’est à la justice de trancher », souligne-t-il.
Le commissaire des prisons Jokhoo, lui, insiste sur la complexité de la gestion de la prison : « Dans une prison, ce n’est pas facile de tout contrôler. Il y a des dommages collatéraux, et je remercie Toorya Prayag d’avoir calmé les proches des détenus. »

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