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Tensions dans l’Ouest : l’efficacité de la CWA de nouveau pointée du doigt

Des habitants de Case-Noyale et de Coteau Raffin ont exprimé leur mécontentement quant à la capacité de la CWA à assurer la distribution de l’eau.

Case-Noyale et  Coteau Raffin étaient au bord de l’explosion ces derniers jours. Cela, en raison d’un gros problème de distribution d’eau. L’incapacité de la Central Water Authority à intervenir promptement pour réparer un tuyau endommagé remet de nouveau en question l’efficacité et le sérieux de cet organisme.

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Injustice, incompréhension et mécontentement. Ce sont les sentiments qui animent des habitants de Case-Noyale et de Coteau-Raffin. Ils ont, ces derniers jours, exprimé leur mécontentement en raison d’un manque d’eau dans ces régions. Les autorités attribuent ce problème à un tuyau d’eau de la Central Water Authority (CWA) qui a été endommagé à Rivière-Noire. Cependant, les habitants déplorent que ce sont toujours les mêmes régions qui se retrouvent dans une telle situation. « En 2023, on veut nous faire croire que les autorités ne peuvent réparer promptement un tuyau. Ailleurs, ce genre de problème se résout en moins d’une journée », déplore Steeve Laridain, de Coteau-Raffin. Le pire, dit-il, ce problème aurait pu être réglé si les autorités s’étaient montrées à l’écoute des habitants. 

Joseph Perrine déplore, lui, le fait que les autorités se contentent de dire que les régions de l’Ouest sont des ‘water stressed areas’ et que la fourniture reste compliquée. « Cela fait une semaine que nous n’avons pas d’eau. Nous vivons un calvaire », avance cet habitant de Case-Noyale. « Nous sommes les premiers à souffrir en période de sècheresse et les premiers à souffrir des conséquences des inondations », affirme Joseph Perrine. 

Les difficultés de la CWA à trouver des solutions rapides et efficaces expliquent aussi la révolte des habitants. « Nos doléances auprès du service clientèle de la CWA ne font jamais écho. Aussi, lorsqu’on nous envoie des camions citernes, certains habitants sont pénalisés, car ces véhicules ne peuvent entrer dans certaines ruelles », ajoute Joseph Perrine. 

Laissés-pour-compte

Toute cette situation laisse ces habitants penser qu’ils sont des « laissés-pour-compte ». « Ces manifestations dans la rue n’ont pas été faites de gaieté de cœur. Tout cela aurait pu être évité si les décideurs politiques étaient plus à l’écoute. Outre les inondations et la sècheresse, nous avons aussi des problèmes de transport et d’infrastructures. On ne nous prend pas au sérieux », déplore l’intervenant. 

Si le mécontentement exprimé ces derniers jours a été déploré par les autorités, certains observateurs s’accordent à dire que cette colère est « totalement compréhensible ». « L’eau n’est pas un luxe. C’est une commodité essentielle. On ne peut donc pas s’attendre à ce que ces habitants acceptent cette situation sans broncher», dit Faizal Jeerooburkhan de Think Mauritius. Il avance que c’est tout à fait légitime que ces gens se sentent comme des laissés-pour-compte. « Pourquoi ce problème d’eau s’applique-t-il uniquement à ces régions ? Pourquoi pas aux régions comme Côte-d’Or par exemple ? Ce n’est pas qu’en termes de distribution d’eau que ces régions sont pénalisées. Les gens ont aussi difficilement accès à d’autres services essentiels », affirme-t-il.

Si la CWA avance être à pied d’œuvre, on affirme que cela prendra du temps avant que la situation ne se stabilise (ndlr : voir texte plus loin). Entre-temps, la situation reste compliquée pour ces habitants de l’Ouest qui en ont plus qu’assez.

La députée Sandra Mayotte : «Je suis confuse par rapport à la réparation de ce tuyau»

« Je suis confuse par rapport à la réparation de ce tuyau. Dimanche après-midi, j’avais personnellement appelé le responsable de la zone Ouest de la CWA et on m’avait fait comprendre que des travaux étaient en cours. On m’a aussi fait savoir qu’il s’agissait d’un gros tuyau. Je suis triste de voir que cela a pris autant de temps », a déclaré la députée du MSM, de la circonscription Savanne/Rivière-Noire. 

S’exprimant sur les critiques contre sa personne à l’effet qu’elle n’était pas sur le terrain, Sandra Mayotte affirme que c’est faux. « Vous pouvez demander à la CWA ainsi qu’à la présidente du Conseil de district de Rivière-Noire. On saura que j’ai supervisé la situation jusqu’aux petites heures du matin. Nous avons fait de notre mieux pour que ces régions puissent être alimentées, mais il y avait certaines routes qui étaient impraticables », ajoute-t-elle. « Ce n’est pas possible de rester sans eau des jours durant », reconnaît l’élue.

Des ingénieurs évoquent des difficultés à réparer le tuyau  

Le tuyau endommagé à Rivière-Noire a donné des sueurs froides aux ingénieurs de la CWA. L’on apprend que des premiers travaux de réparation avaient été entamés le lundi 30 janvier. « Mais le tuyau n’a pas tenu bon. D’autres réparations ont été effectuées et elles ont été terminées aux petites heures du matin », explique un haut cadre de la CWA. Il avance que le tuyau se trouve sous un pont à côté de La Balise Marina et cela complique les choses. « Il y avait des débordements sous ce pont et c’était compliqué pour nous d’intervenir. Une fois les travaux complétés, nous avons effectué des tests et l’eau était de nouveau accessible pour les régions de Bois-Puant, Case-Noyale, La Gaulette, Petite-Rivière-Noire et Coteau-Raffin. Cela prendra du temps avant que la situation ne revienne à la normale. Nous avons mis une dizaine de camions à la disposition de ces villages », ajoute cette même source.

 

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