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Témoignages: Leur vie après le licenciement

Chaque année, des centaines, voire des miliers, d’employés sont remerciés. Comment surmontent-ils cette période difficile ? Trois licenciés nous livrent leur expérience.

Ajay, licencié il y a un an et demi: « Je n’ai plus les moyens de subvenir aux besoins de mon fils »

Ajay, 29 ans, est devenu l’ombre de lui-même. Il faut dire que le sort n’arrête pas de s’acharner sur lui. D’abord, la société, à laquelle il a dédié neuf ans de sa vie, a mis la clé sous le paillasson. Grâce à un collègue, il trouve rapidement de l’emploi comme Machine Operator dans une autre imprimerie. Mais, contre toute attente, il y a un an et demi, il est remercié avec cinq autres collègues pour raisons économiques. « D’après la loi, c’est le ‘last in’ qui est le ‘first out’. Or, ceux qui ont été embauchés après nous n’ont pas perdu leur emploi. De plus, la société qui évoquait des difficultés financières, est toujours opérationnelle », s’insurge le jeune homme. De nouveau, Ajay se retrouve sans emploi du jour au lendemain. Il décroche finalement un poste de Helper dans une compagnie privée. « Mais ce n’est qu’en février 2016 qu’on ne dira si je suis confirmé à mon poste ou pas... », indique-t-il. Autre inconvénient : Ajay touche Rs 4 800 de moins que ce qu’il touchait auparavant. Un manque à gagner qui pèse lourd. « J’ai un emprunt à rembourser et certains mois je n’arrive pas à les honorer. Ce qui me fend le coeur, c’est de ne plus pouvoir donner à mon fils (Ndlr : le fils d’Ajay est autrement capable) tout ce dont il a besoin. Je dois effectuer des petits boulots pour pouvoir joindre les deux bouts. Et là encore, à certaines dates du mois, je n’ai plus un sou et rien à manger. Je dois tirer le diable par la queue. Jamais auparavant je ne me suis retrouvé dans une telle situation », soutient-il. Pour Ajay, les entreprises doivent réflechir à deux fois avant de mettre des gens à la porte. « C’est facile de licencier une personne, mais pour le licencié, c’est le ciel qui lui tombe sur la tête. Les entreprises ne réalisent pas les conséquences catastrophiques qu’elles causent en licenciant leurs employés », déplore-t-il tout en insistant que le gouvernement doit jouer un rôle social dans les cas de licenciement. [row custom_class=""][/row]

Fareed, licencié il y a 5 ans: « Je travaille aujourd’hui à mon compte »

Cinq ans se sont écoulés, mais difficile pour Fareed, 52 ans, d’oublier le jour où il a été licencié. « Je me souviens encore que c’était un vendredi au mois de février. C’était un jour de travail comme les autres. Et puis, la direction m’a appelé et m’a remis ma lettre de remerciement. J’étais atterré....On ne s’attend pas à ce genre de choses. D’un coup, vous n’êtes plus maître de la situation », relate cet habitant de Plaine Wilhems qui comptait neuf ans de service au sein d’une compagnie spécialisée dans la poterie. Au total, ils sont une dizaine d’employés à se retrouver sur le pavé. Des licenciements que la compagnie explique par le fait que ses activités ont chuté. Une fois remis du choc, Fareed se met tout de suite en quête d’un emploi. « J’avais deux enfants à nourrir, un emprunt à rembourser et les factures à payer. De plus, j’étais le seul gagne-pain de la famille, mon épouse ne travaillant pas », explique-t-il. Qui cherche trouve, Fareed obtient un emploi une semaine plus tard dans une compagnie spécialisée dans l’ébénisterie. Il y restera deux ans. « Depuis trois ans, je travaille, avec un associé, à mon compte (Ndlr : il fait de la poterie pour la cuisine et a pour clientèle des restaurants). Je ne vis plus dans la crainte d’être licencié », conclut-il. [row custom_class=""][/row]

Priscilla, licenciée en septembre: « J’espère retrouver rapidement un emploi »

Nous sommes le 10 septembre au Courts de Trianon. La pendule indique 8 h 30 quand Priscilla, 27 ans, est conviée avec ses collègues dans le boardroom. « Là, on nous a remis sans plus de formalité notre lettre de remerciement. Je savais que 185 employés allaient perdre leurs emplois, mais je ne m’attendais pas à faire partie du lot. J’avais la ferme conviction que j’allais conserver mon poste », relate cette Operations Clerk qui comptait trois ans et demi de service chez Courts. En état de choc, Priscilla retourne à sa place et fond en larmes. « C’est la première fois que je vis une telle expérience. C’était très dur ! » avance-t-elle. Autre étape douloureuse : annoncer la terrible nouvelle à sa famille (Ndlr : Priscilla est mariée et mère d’une fille de 5 ans). Passé le choc, Priscilla est envahie par le stress. « Mon époux et moi, on se partageait les dépenses. Or, nous nous retrouvons aujourd’hui avec un salaire en moins », explique-t-elle. C’est pourquoi Priscilla s’est mise, tout de suite, à la recherche d’un autre emploi. « J’ai envoyé ma demande d’emploi chez plusieurs entreprises, mais je n’ai pas eu de réponse jusqu’ici », déplore la jeune femme qui s’est parallèlement inscrite pour bénéficier du Workfare Programme. Elle ne baisse pas pour autant les bras. « Je me renseigne tous les jours pour savoir où il y a des offres d’emplois. J’espère que j’en trouverai rapidement un », avance Priscilla, qui a, entre-temps, réduit au maximum ses dépenses. Toutefois, pour la jeune femme, rien ne sera plus jamais pareil. « Si je décroche un nouvel emploi, je n’aurai plus la même tranquilité d’esprit. Il y aura toujours cette crainte d’être remerciée », avance Priscilla, qui avant son licenciement,aspirait à faire une longue carrière chez Courts.
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