Le réenregistrement des cartes SIM suit son cours et continue de faire débat. L’exercice ne fait pas l’unanimité, même parmi les travailleurs sociaux qui luttent contre le trafic de drogue. Les opérateurs tentent de rassurer quant à la protection des données.
Le réenregistrement des cartes SIM est toujours au centre des débats. L’exercice, qui a débuté le 31 octobre 2023 et qui doit prendre fin le 30 avril 2024, a pour but de d’empêcher des trafiquants de drogue et d’autres criminels d’utiliser, pour leurs activités illégales, des cartes SIM de touristes ayant quitté l’île Maurice ou de personnes décédées. Mais même parmi les travailleurs sociaux engagés contre le trafic de drogue, la mesure ne convainc pas tout le monde.
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Danny Philippe, coordinateur de prévention et de plaidoyer au sein de l’entreprise sociale à but non lucratif DRIP (Développement Rassemblement Information et Prevention), par exemple, n’est pas en faveur du réenregistrement des cartes SIM. « Je n’en vois pas l’intérêt. Les cartes SIM sont déjà enregistrées auprès des compagnies de télécommunications. Je ne comprends pas pourquoi il faut les enregistrer à nouveau. Je pose la question : est-ce que cela va contribuer à lutter contre le trafic de drogue ? Je pense qu’il y a d’autres moyens pour traquer les trafiquants. Je suis contre le réenregistrement de ma carte SIM », soutient Danny Philippe dans une déclaration au Défi Plus.
On se souvient qu’Ivor Tan Yan et Rama Valayden ont enclenché une procédure légale en Cour suprême le mardi 21 novembre 2023 pour contester l’exercice. « Les règlements autorisent une nouvelle ‘liveness detection’ (sous la forme d’une photo selfie soumise par l’abonné, NDLR). Cela me pose un problème car avec cette image, je peux être reconnu à travers une foule via le système Safe City. Je suis obligé de donner l’empreinte de mon visage pour que je puisse continuer d’utiliser ma carte SIM. […] Je resterai sans téléphone s’il le faut. Si 200 000 à 300 000 clients refusent de se réenregistrer, les opérateurs auront un manque à gagner et seront obligés d’agir », avait-il déclaré sur le plateau de Radio Plus le même jour.
Sollicitée pour réagir aux craintes liées à la protection des données personnelles, la direction de l’ICTA a référé Le Défi Plus aux récentes communications des opérateurs qui stockent ces informations. Emtel, par exemple, a émis un communiqué, le lundi 11 décembre 2023. L’entreprise souhaite rassurer le public et ses clients que leurs données sont stockées et protégées selon les normes de la Data Protection Act et de la General Data Protection Regulation de l’Union européenne. « Nous voulons souligner que les données personnelles collectées durant le réenregistrement des cartes SIM sont sécurisées et manipulées avec la plus grande confidentialité », peut-on lire dans le communiqué.
« Je peux rassurer les abonnés que ces données sont cryptées et que personne n’y a accès. Nous avons mis en place des mesures de sécurité pour contrôler tous les accès. Nous avons implémenté une série de mesures de sécurité car nous devons nous assurer d’être conformes à la loi, notamment à la Data Protection Act », avait pour sa part déclaré Kapil Reesaul, Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom au Défi Plus le 14 novembre dernier lors d’un lancement à Moka. Il avait précisé que le selfie a pour but de vérifier que la personne qui effectue le réenregistrement est bien celle dont l’identité apparaît sur la carte d’identité. « C’est une recommandation de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) ».
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