Télécommunications : les appels traditionnels perdent pied face à l’internet mobile

L’amélioration continue des réseaux de téléphonie mobile entraînera une chute du nombre d’appels traditionnels et occasionnera une utilisation plus accrue de l’internet mobile. C’est ce que fait ressortir une firme étrangère après avoir mené une étude du marché mauricien.

Rs 10,6 milliards. Tel serait le montant des revenus dans le segment des services de télécommunications en 2022. La croissance annuelle des cinq prochaines années serait donc de 2,3 %, affirme Market Research Hub, une firme basée dans l’État de New York, aux États-Unis. C’est la demande accrue pour l’internet haut débit (résidences, affaires et cellulaires) qui sera le principal moteur d’une telle croissance.

Dans le secteur des services de télécommunications, les appels téléphoniques mobiles représenteraient, jusqu’à ce jour, 40,4 % des recettes cette année, selon Market Research Hub. Sa part dans les recettes passerait sous la barre des 30 % à l’horizon 2022. La baisse conséquente s’explique par une hausse graduelle de l’utilisation de smartphones dans le pays, indexée à la qualité du réseau mobile.

Aujourd’hui, dans le pays, ce sont des connexions à l’internet mobile de quatrième génération (4G) qui sont la norme. Ce faisant, les utilisateurs préfèrent utiliser des applications, telles que WhatsApp ou Messenger, pour converser au lieu de passer un appel traditionnel.

Cette mouvance vers l’internet mobile cadre avec ce qui se passe en Afrique. Prenons l’exemple de Vodacom Group Ltd, le premier des groupes de télécommunication mobile en Afrique du Sud, pays le plus industrialisé du continent. Lundi dernier, l’opérateur a affirmé que les recettes générées par la vente de forfaits de données (mobile data package) ont dépassé pour la première fois celles venant des appels traditionnels. La direction du groupe estime que la tendance pourrait se généraliser dans ses marchés hors de l’Afrique de Sud au cours des cinq prochaines années.

L’environnement des télécommunications prévalant dans le pays est favorable à cette mutation. À fin 2016, le pays comptait 1,81 million d’abonnements mobiles, soit une augmentation de quelque 10 %, si l’on compare à 2014. Le taux de pénétration est de 143,5 % (pour chaque 1 000 Mauriciens, il y a 1 435 abonnements/enregistrements). Les trois prestataires de services dans la télécommunication mobile sont Mauritius Telecom, à travers my.t mobile (leader du marché), Emtel et MTML.

Selon les extraits du rapport disponibles, Mauritius Telecom dominera le marché en 2017 avec 54 % des abonnements mobiles du pays. Le groupe restera à cette place en tablant sur son réseau 4G « très fiable ».

Au-delà des données sur la téléphonie mobile, on note qu’Internet fait partie du quotidien des Mauriciens. Le nombre d’abonnements a bondi de 48 % entre 2014 et 2016 – l’expansion du réseau de la fibre optique aidant. Au 31 décembre 2016, Internet a touché 86,3 % de la population et la connexion haut débit 68,3 %, contre quelque 56 % il y a deux années.