Télé-crochet international : À chacun sa voix

Il n’y a pas si longtemps, les télé-crochets internationaux n’étaient qu’un rêve pour les Mauriciens. Mais depuis six ans, les talents locaux ont pris d’assaut ces émissions et y font bonne figure. Reportage. Dave Dario, Fabien Cornelius, Laurent-Pierre Lecordier, et Jason Heerah. Voilà quelques noms de Mauriciens qui ont défendu avec leurs voix les couleurs du pays. Ce passage à la télévision leur a servi de tremplin pour se faire connaître du grand public et pour vivre de leur art.

Dave Dario

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16743","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-28296","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Dave Dario"}}]]C’est le cas de le dire pour David Marimootoo, qui a emprunté le nom de Dave Dario, après son passage à la Nouvelle Star en 2010. Il est d’ailleurs le premier Mauricien à participer à une émission de télé-crochet internationale. « On m’a découragé à y participer. À l’époque comme aujourd’hui, je savais que je n’avais rien à envier aux talents européens. J’ai donc décidé de m’y inscrire sans trop savoir ce qui m’attendait. » Et dans ce type de concours, justement, on n’est jamais au bout de ses surprises : « Tout peut effectivement arriver. Quand je dis tout, je veux surtout dire qu’il y a des gens qui chantent moins bien qui vont rester, alors ceux qui se distinguent peuvent prendre la porte de sortie. C’était le cas pour Laurent-Pierre Lecordier, qui à mon avis et aux yeux d’autres professionnels de la musique, a beaucoup mieux chanté que la plupart qui sont encore dans l’aventure The Voice aujourd’hui. » Dans de pareilles émissions, il y a aussi l’envers du décor. « Je vais peut-être vous étonner, mais dans ce type d’émission l’aspect artistique ne compte que pour 20 %. Le jury prend aussi d’autres facteurs en considération. Notamment l’aspect politique et commercial. Par exemple, il y a actuellement une islamophobie en France. Donc, il n’est pas étonnant qu’on favorise certains artistes musulmans. De plus, avant de nommer le gagnant, le jury doit s’assurer que l’artiste sera bancable, c’est-à-dire qu’il vendra des albums après l’émission. Au final, les émissions de télé-crochets comme The Voice sont plus un investissement qu’autre chose. » Cependant, l’artiste ne cache pas que son passage à Nouvelle Star l’a aidé pour le reste de sa carrière. « La Nouvelle Star m’a donné une visibilité. Cependant, ce n’est pas directement grâce à cette émission que j’ai aujourd’hui une crédibilité dans le monde de la musique. C’est surtout très important de savoir ce qu’on vaut sur l’échiquier. Ce n’est que comme cela qu’on finira par respecter votre talent et votre art. » [row custom_class=""][/row]

Mr Love

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16744","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-28297","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Mr\u00a0Love."}}]]En 2013, c’est Ludovic Lamarque, alias Mr Love, qui a tenté sa chance à l’émission Pop Star. « C’était un peu un rêve d’enfant de participer à une émission de télé-crochet. J’ai voulu vivre cette expérience et je me suis donné les moyens de le faire. » C’est avec la chanson Sometime when we touch que le leader de System R tentera de conquérir le cœur du jury. « J’ai d’abord envoyé une vidéo où j’interprète cette chanson. Après quoi j’ai passé d’autres préliminaires, avant d’obtenir finalement mon ticket pour Paris. Il va sans dire que j’étais très content. » Une fois en France, ce dernier se retrouvera parmi trois à quatre mille chanteurs venus eux aussi jouer leur va-tout pour se qualifier. « Je peux dire qu’il y avait du niveau. J’ai donné le meilleur de moi-même, mais malheureusement je n’ai pas été retenu. Le jury m’a dit que j’avais une belle voix sauf que mon profil ne correspondait pas exactement à ce qu’il voulait fonder après le concours. » Cependant, l’artiste garde un très bon souvenir de son passage à ce concours. « Quand on participe à de pareilles émissions, on en sort définitivement grandi. Parce qu’on a des coachs vocaux qui vous permettent de vous améliorer en faisant des critiques constructives. » À la question de savoir s’il tenterait à nouveau l’aventure dans un autre télé-crochet, Mr Love dit ne pas écarter cette possibilité. « Je ne vais pas cacher qu’on m’a poussé à participer à The Voice. C’est une émission qui me plaît bien et il se pourrait bien qu’un jour j’y participe. L’avenir le dira. » [row custom_class=""][/row]

Aditya Lama

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16745","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-28299","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Aditya Lama"}}]]Aditya Lama, a également eu l’opportunité de représenter Maurice en 2011 et qui plus est pour le concours Sa re ga ma pa - Mega Challenge. « C’est une très bonne expérience, même si je n’ai pas pu accéder à la finale pour des raisons de santé. Cependant, cela m’a beaucoup aidé. Et pour être franc, si jamais une pareille occasion se présente à nouveau, je ne dirai pas non pour une nouvelle aventure. Car cela permet à un artiste d’avoir une visibilité internationale », dit Aditya, qui vit aux États-Unis depuis avril de l’année dernière. [row custom_class=""][/row]

Laurent-Pierre Lecordier

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16747","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-28301","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Laurent-Pierre Lecordier"}}]]Pour sa part, Laurent Pierre Lecordier, le dernier participant mauricien à l’émission The Voice 2016 ne regrette pas son parcours. « Je suis arrivé jusqu’à l’épreuve ultime et je considère que c’est bien. J’ai passé sept mois en France dans une compétition dans laquelle j’ai toujours donné le meilleur de moi-même. Je me suis surtout fait beaucoup de contacts. Étant une personne positive, je dirai que c’est maintenant que l’aventure commence », nous explique l’ancien poulain de l’équipe de Florent Pagny. [row custom_class=""][/row]

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Baptiste Jung: «Le casting pour The Voice reprend en juin»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16742","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-28295","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1280","height":"720","alt":"Baptiste Jung"}}]]En quoi consiste votre métier ? Je suis chargé de casting The Voice et The Voice Kids pour la zone océan Indien, Pacifique et les Antilles. Mon métier est avant tout une passion. Il consiste à chercher, regarder, écouter sur le web, dans des bars, restaurants, hôtels, associations, dans la rue et dans des évènements comme le « Casting Mauritius ». Nous faisons de notre mieux, afin d’avoir une vision large du milieu artistique. Comment cela se passe-t-il une fois que vous repérez un talent ?  Nous n’avons pas de critères prédéfinis. Nous cherchons un échange musical, un partage, une émotion, un grain de voix, une sincérité. Une fois qu’un artiste se fait repérer, je prends contact avec lui. Je lui demande de m’envoyer pour commencer un lien vidéo, son contact (celui des parents et leur autorisation pour les mineurs), une photo, un CV musical si besoin est. Avec mes collaborateurs de Paris, nous en discutons et si ce dernier séduit, alors ils prennent contact avec lui pour lui proposer une première audition. Si l’artiste en question ne peut se rendre à Paris par ses propres moyens, nous lui proposons une audition via Skype pour commencer. Si cette étape s’avère positive, à ce moment il se rend à Paris pour la suite des auditions qui se feront en direct pour s’assurer de notre choix. Il y a donc quelques étapes avant celle des auditions à l’aveugle. Cela a-t-il été le cas pour Jane Constance, la gagnante de The Voice Kids l’année dernière ? Jane a été à la fois un véritable coup de cœur et une révélation. Dès que j’ai découvert sa vidéo sur Internet, je me suis tout de suite projeté dans le futur et à l’époque je ne savais pas qu’elle allait remporter The Voice Kids. Cependant, je savais qu’elle saurait raconter son histoire aux coachs et au public comme elle l’avait si bien fait avec moi. Pour la petite histoire, Bruno Berbères, le directeur de casting The Voice et directeur artistique de comédies musicales, m’avait demandé de lui trouver un jeune chanteur à partir de 16 ans, malvoyant, pour un de ses prochains spectacles et c’est comme cela que je suis tombé sur Jane après quelques recherches et contacts. Jane est le parfait exemple qui explique pourquoi on aime notre métier et qu’il peut nous réserver pleins de surprises. À la base, nous avons une directive et celle-ci nous conduit à de belles rencontres comme ce fut le cas avec elle. C’est une histoire de confiance. Si des personnes comme elle n’existaient pas, nous ne serions pas là nous-mêmes. Avez-vous cependant des critères prédéfinis ? Il y a tout de même une technique vocale à avoir, mais ce n’est pas tout. On cherche la petite note qui va bien, la chose subtile. Donc cela peut être du rock, de la pop, du lyrique, de la soul du jazz. On est ouvert à tout. On veut de l’authentique. Prenons l’exemple de Lilian - le jeune berger qui a remporté The Voice l’année dernière, ou bien encore Kendji Girac, que nous n’avons plus besoin de présenter. Peut-on s’attendre à un autre casting à Maurice bientôt ? « Casting Mauritius » se déroulera en juin prochain. Nous avons répondu présents, car nous aimons le sens de l’accueil qu’ont les Mauriciens. Vous regorgez surtout de talents artistiques exceptionnels. Il y a une réelle fibre musicale, des musiciens, des voix. Maurice est assez éloigné de la France et mérite son ticket d’entrée dans The Voice, des comédies musicales ou des tremplins rock-pop.

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Que pensent les artistes connus des émissions de télé-crochet internationales ? Envisagent-ils de tenter l’expérience ?

Zulu: «J’estime qu’on sait à l’avance qui va gagner»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16739","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-28292","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Zulu"}}]]« Franchement je ne me vois pas participer à une émission de télé-crochet à nouveau. Je l’ai déjà fait dans l’émission Star Show de la MBC dans le passé. Pourquoi ? J’estime qu’on connaît à l’avance le gagnant. Cependant, c’est une très bonne chose, parce que ce type d’émission permet à la jeune génération d’avoir plus d’ouverture sur le marché international. » [row custom_class=""][/row]

Sangeeta Sharma: «Je me vois déjà sur la scène de The Voice India»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16740","attributes":{"class":"media-image alignleft wp-image-28293","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Sangeeta Sharma"}}]]« Je dois avouer que pour le moment, ce n’est pas ma priorité parce que j’ai des enfants. Cependant, à l’avenir, cela ne me dérangera pas. D’ailleurs, je me vois déjà sur la scène de The Voice India. » [row custom_class=""][/row]

Linzy Bacbotte: «Je n’ai jamais pensé à cela»

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"16741","attributes":{"class":"media-image alignright wp-image-28294","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"200","height":"280","alt":"Linzy Bacbotte"}}]]« Je n’ai jamais pensé à cela. Je crois que pour le moment, j’ai une carrière qui me plaît, j’ai des projets je ne sais pas trop comment je pourrais participer à une pareille émission. » [row custom_class=""][/row]