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Tejsree Bhangeeruthee: l’art de faire danser les autrement capables

Elle croit fermement que la surdité n’est pas une fatalité. Tejsree Bhangeeruthee, 25 ans, a dirigé d’une main de maître un spectacle de danse, présenté par une vingtaine d’enfants sourds-muets, le 13 octobre. La jeune danseuse professionnelle de Bharata Natyam ne compte, cependant, pas s’arrêter là… Ils ont décidé que leur handicap ne serait pas un obstacle à leur épanouissement. Quand on les voit s’élancer sur scène pour présenter un spectacle de danse « Bhangra », parfaitement calés sur le rythme, nul ne se douterait qu’ils n’entendent pas la musique. Scintillants dans leurs costumes, créés spécialement pour l’occasion, les enfants de l’Association des Parents de Déficients Auditifs (APDA) ont fait sensation… Le public est ravi et surtout bluffé.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3003","attributes":{"class":"media-image wp-image-4250","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"381","alt":"Tejsree Bhangeeruthee"}}]] Depuis son jeune âge, Tejsree pratique la danse.

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/div> Au-devant de la scène, tel un chef d’orchestre qui dirige sa troupe, se trouve une jeune femme concentrée mais souriante. Tejsree Bhangeeruthee, 25 ans, a le sentiment du devoir accompli. Pendant plus d’un mois, elle a dispensé des cours de danse à ces jeunes sourds-muets, âgés de 7 à 20 ans. Elle s’est lancée dans ce projet, consciente de l’ampleur de la tâche, mais armée d’une dose importante de bonne volonté. La danseuse professionnelle de Bharata Natyam concède, cependant, avoir été agréablement surprise. « J’ai appris le langage des signes pour pouvoir communiquer avec ces enfants. J’ai ainsi réussi à créer un contact avec eux. Au début, je pensais que cela allait être difficile, mais au fil des semaines, j’ai réalisé qu’ils apprenaient vite. Ils reproduisaient les pas à une vitesse incroyable », souligne Tejsree Bhangeeruthee . Si ce premier spectacle a ravi ceux présents, il n’est pas question d’en rester là ! Notre interlocutrice compte ouvrir son école de danse pour dispenser des cours gratuitement à des jeunes sourds-muets. « Ils ont un potentiel énorme et je compte très vite remettre un spectacle sur pied. Je ne sais pas combien de temps cela va prendre, mais je souhaite avant tout trouver un local pour ouvrir une école de danse et dispenser des cours à ces enfants », fait ressortir la jeune femme, qui a tout laissé tomber il y a quelques mois de cela pour vivre de sa passion.
[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"3002","attributes":{"class":"media-image wp-image-4249","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"416","alt":"Tejsree Bhangeeruthee"}}]] La danseuse professionnelle veut prouver que la surdité n’est pas une fatalité.

La danse est, pour notre interlocutrice, un art de vivre. Après quatre ans d’études à l’Université de Maurice, elle avait embrassé une carrière de « Chemical Engineering ». Tesjree Bhangeeruthee a toutefois décidé de tout plaquer par amour pour la danse. « Je préparais un diplôme dans la danse, tout en travaillant. C’était difficile de faire les deux à la fois. J’avais un choix à faire et j’ai donc opté pour la danse. Je me suis dit que ce serait mieux pour moi de vivre de ma passion. J’ai pensé ouvrir une école de danse », raconte Tejsree Bhangeeruthee. La jeune danseuse voulait aussi mettre ses connaissances au service des autres, surtout ceux qui n’avaient pas accès à cet art. C’est une expérience vécue dans son enfance qui lui a ouvert  la voie. « Quand j’avais neuf ans, je me souviens avoir dansé avec les enfants de l’APDA. Cette expérience m’avait marquée. J’ai donc contacté cette association, car je voulais partager mon savoir-faire  avec ces enfants. Après  l’expérience vécue avec eux, je ne regrette pas mon choix », conclut notre interlocutrice.
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