Techno : Facebook collecte des données biométriques sans consentement

Facebook utilise la reconnaissance faciale pour l’identification des personnes sur les photos. Mais le réseau social collecte les données biométriques concernées sans l’aval des utilisateurs.

Souriez, vous êtes épié. La reconnaissance faciale prend de l’ampleur sur l’internet. On pourrait croire que cette technologie ne sert qu’aux services de sécurité dans les aéroports par exemple. Ce n’est pas le cas. On la retrouve là où on ne l’attend pas, c’est-à-dire sur des sites internet que de nombreux internautes mauriciens consultent quasiment quotidiennement. Certains d’entre vous l’ont peut-être déjà remarqué : lorsqu’on publie sur le réseau social Facebook une photo sur laquelle apparaît un contact présent sur sa liste d’amis, le système reconnaît cette personne et propose de l’identifier (tag).

Cette fonction peut paraître anodine, mais elle remet en cause la vie privée. C’est du moins le point de vue de plusieurs utilisateurs américains, qui ont poursuivi Facebook en justice en Californie. En effet, pour pouvoir reconnaître ses utilisateurs, le réseau social récolte des données biométriques. Selon les plaignants, cette collecte d’informations confidentielles et sensibles se fait sans le consentement des utilisateurs.

La reconnaissance faciale fait également partie d’un projet en cours de développement chez l’autre géant de l’internet, à savoir Google. C’est plus précisément dans son service de stockage d’images, Google Photos, que la firme américaine travaille sur le déploiement de cette technologie. Le principe sera le même que chez Facebook. Selon des médias étrangers spécialisés, lorsqu’un utilisateur télécharge une photo, le système reconnaît les contacts qui y apparaissent et propose de partager ses images avec ces personnes.

À des fins commerciales

Dans le cas de Google, il faudra vraisemblablement que les utilisateurs autorisent au préalable le système à collecter leurs données biométriques liées au visage. Mais sur Facebook, les paramètres sont réglés par défaut pour autoriser cette collecte. Le réseau social utilise les photos de profil de ses utilisateurs ainsi que celles sur lesquelles ils sont identifiés pour remplir sa base de données. Pour empêcher Facebook de le reconnaître, un utilisateur doit aller dans le menu des paramètres, puis cliquer sur l’onglet « Journal et identification » ou « Timeline and Tagging ». À la question : « Qui voit les suggestions d’identification lorsque vous semblez apparaître dans une photo téléchargée ? » ou « Who sees tag suggestions of you when photos that look like you are uploaded? », il faut sélectionner la réponse « Personne » ou « No one ».

Néanmoins, il n’existe pas de moyens simples et disponibles sur le site de Facebook pour demander au réseau social de détruire les données biométriques déjà stockées. Facebook indique sur son site ne pas détenir de telles informations sur les personnes qui n’ont jamais été identifiés sur des photos. Mais il ne mentionne pas ce qu’il advient des données biométriques des autres utilisateurs. Des voix s’élèvent contre cette pratique craignant par exemple qu’elle puisse servir à des fins commerciales. On voit par exemple des projets de panneaux publicitaires numériques qui affichent des annonces ciblées selon les personnes qui les regardent grâce à la reconnaissance faciale. Les plus pessimistes évoquent , quant à eux, la possibilité pour les firmes et les autorités de traquer les individus.