
Ce qui aurait pu passer pour une simple précision administrative s’est transformé en polémique. Le ministère de l’Éducation et des ressources humaines, dans un communiqué publié le vendredi 3 octobre, a rappelé qu’aucun congé spécial ne serait accordé le lundi 6 octobre, malgré les revendications des syndicats d’enseignants qui souhaitaient faire du « Teachers’ Day » un « no school day ». Les cours se tiendront donc normalement, malgré les attentes d’une partie du corps enseignant.
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La demande avait été formulée dans un esprit symbolique : puisque le 5 octobre tombait un dimanche, pourquoi ne pas marquer le coup en accordant le lundi aux enseignants, en guise de reconnaissance ? La proposition avait été transmise au Conseil des ministres mais n’a pas obtenu d’accord. L’affaire aurait pu s’arrêter là. Pourtant, en quelques heures, elle a pris une tournure inattendue.
Sur les réseaux sociaux, la nouvelle s’est propagée rapidement. Dans la journée de vendredi, la publication du communiqué a généré plusieurs centaines de réactions et de partages. Le débat s’est cristallisé dans les fils de discussion, où enseignants, parents et simples internautes ont multiplié les prises de position.
Certains considèrent que ce refus illustre un manque de considération envers les enseignants. Selon eux, un congé symbolique aurait envoyé un message clair à une profession dont l’importance est souvent rappelée dans les discours. « Un seul jour de répit, même symbolique, aurait montré qu’on nous respecte », écrit un utilisateur affirmant être professeur dans un collège public. Dans le même esprit, un internaute ajoute : « On dit toujours que les enseignants sont la colonne vertébrale de l’éducation. Apparemment, cette colonne doit rester debout sans pause. »
Mais d’autres commentaires vont dans le sens inverse. Plusieurs internautes estiment que les enseignants bénéficient déjà de suffisamment de vacances dans l’année. « Les profs ont déjà beaucoup de congés. Pourquoi en demander encore ? », peut-on lire sous le communiqué partagé sur Facebook. Certains usagers ont même choisi l’ironie : « Bientôt, il faudra un jour férié quand la Fête du Travail tombera un samedi. » Ces réactions, souvent accompagnées de nombreux likes, traduisent une perception tenace dans l’opinion publique : celle d’un corps professionnel considéré comme privilégié par rapport à d’autres.
Pour les syndicats, la question n’est pas celle d’un privilège mais d’un symbole. Un représentant joint par téléphone explique que l’intention n’était pas de réduire le temps de classe, mais de marquer la reconnaissance du métier. Le ministère, de son côté, a préféré maintenir le calendrier académique. Officiellement, il s’agit d’éviter d’alourdir les retards déjà accumulés et de ne pas créer de précédent, surtout en cette période d’examens.
Dans les écoles, le Teachers’ Day sera tout de même célébré ce lundi avec les moyens habituels : fleurs offertes par les élèves, petits discours préparés par les classes, moments de convivialité. Mais pour beaucoup d’enseignants, le sentiment restera celui d’une occasion manquée.
Le débat aura au moins mis en évidence la divergence de perception qui entoure cette profession : d’un côté, la revendication de reconnaissance ; de l’autre, la critique d’avantages jugés déjà importants. Le Teachers’ Day 2025 ne sera donc pas un jour férié, mais il restera marqué par la polémique qu’il a suscitée.
L’UPSEE exprime sa déception
L’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) regrette profondément la décision du conseil des ministres de ne pas déclarer le lundi 6 octobre 2025, jour férié pour marquer la Journée des enseignants. Cette décision constitue une grande déception pour le personnel enseignant et non enseignant.
L’UPSEE fait observer que les éducateurs travaillent dans des conditions extrêmement difficiles. Une journée de repos n’aurait pas seulement permis de soulager le personnel, mais aurait également constitué une occasion pour la société de réfléchir sur le rôle vital du personnel éducatif et de valoriser les sacrifices qu’il accomplit en s’efforçant de donner le meilleur de lui-même aux élèves, malgré des ressources limitées.
Deepak Benydin : « C’est une forme de reconnaissance »
« Dimanche étant un jour férié et les gens ayant des engagements familiaux, nous ne pourrons pas célébrer la Teachers’ Day comme d’habitude. Il y a parfois des journées créatives pour le personnel des écoles. C’est un jour de réjouissance pour la contribution de ces personnes à la société. C’est une forme de reconnaissance. C’est une grande déception, mais nous leur souhaitons tout de même une bonne Teachers Day », explique Deepak Benydin.
Être enseignant
« Être enseignant est un destin exigeant :
- c’est porter chaque jour le poids du courage,
- l’épreuve de la patience,
- la flamme de la compassion,
- et la force de la persévérance.
- Nous sommes à la fois guides et éclaireurs,
- parents de cœur,
- instructeurs de savoir,
- et sources d’inspiration pour l’avenir.
- Ne pas reconnaître ce rôle,
- ne pas nous accorder ce jour sacré,
- ’est oublier l’immense gratitude que nous méritons.
Ruchma Dhunookdharee
Teachers’ Day : pourquoi ça compte
« Enseignant. Un mot simple, mais qui porte le poids d’innombrables responsabilités et attentes.
Pour beaucoup, les enseignants sont perçus comme des personnes qui sont là pour s’occuper des enfants. Lorsqu’un enfant se comporte mal en classe, la société se précipite pour pointer du doigt l’enseignant, se demandant si c’est ce que l’enfant apprend à l’école. Lorsque l’enfant se comporte mal à la maison, les parents disent encore : Est-ce que c’est ce que ton enseignant t’apprend ?
Mais la vérité est que sans enseignants, aucune autre profession n’aurait jamais existé. Médecins, ingénieurs, avocats, scientifiques — chacun d’eux a un jour été étudiant dans la classe d’un enseignant.
Aujourd’hui, les enseignants sont traités comme des employés ordinaires luttant pour joindre les deux bouts. Quand ils donnent des cours particuliers, par passion ou pour faire face au coût de la vie, ils sont jugés sévèrement.
Après un mois de vacances, les parents prient avec impatience pour la réouverture de l’école, car ils ne peuvent pas gérer leur enfant. Pourtant, nous gérons la classe, complétons le programme, jouons le rôle de guide, d’ami, de mère, de père, de frère, de sœur et de psychologue.
Dire que les enseignants méritent cette journée ne signifie pas que les autres professions sont moins importantes.Respecter un enseignant, c’est respecter le savoir, l’apprentissage et les fondations de la société. Quand les enseignants perdent le respect, la société perd bien plus qu’elle ne le réalise. »
Pradeepshika Sanmukhiya

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