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Taxes sur les produits pétroliers : l’État appelé à explorer d’autres sources de revenus

Le prix du pétrole continue d’être un sujet de préoccupation à Maurice.

Les produits pétroliers sont fortement taxés à Maurice. Cette voie employée par le gouvernement est-elle indispensable dans le calcul des recettes fiscales ? Pour l’heure, ce sont les automobilistes qui en pâtissent des prix record du litre de l’essence et du diesel à la pompe. 

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Ce n’est un secret pour personne : les produits pétroliers ont une contribution importante dans la collecte fiscale de l’État. Selon le ministre du Commerce, la taxe sur la valeur ajoutée a, entre le 1er juillet 2022 et la mi-mai 2023, engendré un total d’environ Rs 3,2 milliards, dont Rs 1,9 milliard ont été collectées sur les ventes de l’essence et Rs 1,3 milliard perçues sur les ventes du diesel. S’agissant de l’Excise Duty, un montant de Rs 2,6 milliards a été collecté sur les ventes de l’essence et la somme issue de celles du diesel est de Rs 979 millions. 

Pour autant, Fazeel Soyfoo, Partner International Tax chez Andersen, n’estime pas que la taxe sur le pétrole soit indispensable pour l’État. « De la perspective du gouvernement qui se retrouve dans un contexte déficitaire, celui-ci dira probablement que la taxe sur le pétrole est indispensable », argue-t-il. L’argumentaire des autorités pour justifier le maintien du prix du litre de l’essence à la pompe à Rs 74,10 et celui du diesel à Rs 54,55, est le déficit du Price Stabilisation Account (PSA) à hauteur de Rs 4,7 milliards.    

Or, du 1er juillet 2022 à la mi-mai 2023, seulement Rs 877,9 millions collectées sur les ventes de l’essence ont été transférées au PSA. Sudesh Lallchand s’inquiète qu’à ce rythme l’on ne voit pas le bout du tunnel de sitôt. L’économiste concède que ce sont les consommateurs qui font les frais de la « mauvaise gestion des finances publiques ». Il fait référence au montant d’environ Rs 5 milliards que la State Trading Corporation (STC) a payé à Betamax et tacle « l’incompétence dans la direction de l’institution ». 

Sudesh Lallchand rappelle qu’il fut un temps où le baril du Brent sur le marché mondial se chiffrait à USD 140 et le prix de l’essence à la pompe était à Rs 46 environ. Le baril à l’international tourne actuellement autour de USD 75. « Les consommateurs sont pénalisés par 400 % avec les prix pratiqués à Maurice. On a augmenté le prix artificiellement à Maurice pour gonfler les recettes du gouvernement de manière artificielle », concède l’économiste. 

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Quelles solutions ?

Fazeel Soyfoo suggère des mesures ciblées comme la révision à la hausse de la taxe sur les produits de luxe. De ce fait, ce ne sera pas toute la population qui sera concernée, mais uniquement les hauts revenus.
De son côté, Sudesh Lallchand préconise de prendre en considération les points soulevés systématiquement dans le rapport de l’Audit, soit de cibler les gaspillages et les dépenses exagérées.

 

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